
Les Patrons français sont les plus discrets,
les plus taiseux, disait ma grand-mère !
Ils se contentent, pour les plus chanceux, de faire fructifier leurs entreprises et pour les autres de les faire survivre dans l’enfer fiscal qu’est devenue la France.
Mais la coupe semble pleine pour ces entrepreneurs qui voient leurs efforts pour maintenir l’emploi en France ruinés par le « Mozart de la finance » et par les petits hommes gris de Bruxelles qui les étouffent sous des règlementations toujours plus contraignantes.
On a vu récemment le PDG de Safran s’en prendre aux villes tenues par les écolos après que ces derniers aient fait capoter son projet d’une fonderie pour l’aéronautique à Rennes !
Mais c’est le silencieux Bernard Arnault qui se lâche à son tour comme le rapporte cet article de Boulevard Voltaire :
Bernard Arnault (LVMH) lâche Macron
et mitraille l’UE : panique à bord
Et de deux ! Lors de l’annonce des prochains résultats trimestriels de LVMH, le gouvernement français et les fonctionnaires de Bruxelles descendront aux abris. Bernard Arnault prend en effet goût aux messages chocs. Pour la deuxième fois, il n’a pas résisté à la tentation de balancer, à l’occasion de ce rendez-vous avec les marchés d’ordinaire très normé, quelques vérités en forme de gifle dans la figure des adorateurs de l’UE, en commençant par les gouvernants français et européens.
Ce 17 avril, le premier recruteur privé en France (dit-il lui-même), propriétaire de 120 sites de production dans l’Hexagone où il a investi près de 2,5 milliards d’euros l’an dernier, a fait à nouveau grincer des dents. Celles du ministre de l’Économie : le fallot Éric Lombard précise que c’est à une commissaire européenne inconnue de négocier pour toute l’Europe… Sans tenir compte, donc, de l’intérêt de la France. Exactement ce que Trump refuse : il ne veut parler qu’aux nations. Et ce que Meloni tente de contourner. Cela paraît mal parti.
Propos de Bernard Arnault : « L’Europe est très unie dans cette période de difficulté » réagit Éric Lombard, ministre de l’Économie et des Finances pic.twitter.com/gsb38IgvSE
— LCI (@LCI) April 18, 2025
Une leçon de Marine Tondelier à … Bernard Arnault
On peut aussi compter, pour éclairer les grands enjeux économiques, sur la sagacité de Marine Tondelier, qui se permet de donner quelques conseils de placements à Bernard Arnault, sur X, en toute modestie :
Après s’être plaint des méchants impôts dont il est victime, Bernard Arnault adopte la rhétorique complotiste de l’extrême droite. On se passera des « leçons » politiques d’un PDG tellement clairvoyant dans son allégeance à Trump qu’il a perdu des milliards depuis son investiture.
Dorénavant, Arnault passera un coup de fil à Tondelier avant tout investissement significatif.
Après s’être plaint des méchants impôts dont il est victime, Bernard Arnault adopte la rhétorique complotiste de l’extrême droite.
On se passera des « leçons » politiques d’un PDG tellement clairvoyant dans son allégeance à Trump qu’il a perdu des milliards depuis son investiture. https://t.co/kUJxKhQfgp
— Marine Tondelier (@marinetondelier) April 18, 2025
Plus sérieusement, l’industriel du luxe, très libre, semble désespérer de l’UE : première provocation.
L’Europe n’est pas dirigée par un pouvoir politique mais par un pouvoir bureaucratique qui passe son temps à éditer des réglementations qui s’imposent malheureusement à tous les États membres,
envoie la troisième fortune dans le monde. Comme nombre de petits entrepreneurs, Bernard Arnault décrit une Europe boulet assortie d’un État français qui fait du zèle règlementaire : deuxième provocation.
Le Patron de LVMH explique clairement :
Quelquefois, la France en rajoute au passage pour compliquer encore un peu plus la réglementation, ce qui pénalise beaucoup nos secteurs d’activité.
Il cite un exemple : non pas celui des grands industriels, mais celui des… agriculteurs :
Il ne se passe pas une semaine sans qu’on leur colle une nouvelle réglementation,
s’agace Bernard Arnault, qui donne ainsi raison à la colère des chefs d’entreprises agricoles en butte à la tenaille von der Leyen-Emmanuel Macron.
Enfin, troisième provocation, Bernard Arnault valide le calcul douanier de … Trump.
Si les droits de douane sont élevés, comme une partie de notre production est faite aux États-Unis [il cite Tiffany), on sera amenés à augmenter notre production américaine pour éviter les droits de douane.
Précisément ce que recherche le président américain, qui entend redonner de l’emploi à ses électeurs des classes modestes. CQFD. Dernier coup de pied de l’âne et quatrième provocation ? Bernard Arnault pointe bien les responsabilités :
Il ne faudra pas dire que c’est la faute des entreprises, ce sera la faute de Bruxelles, si cela devait arriver [les délocalisations vers les USA].
Et une dernière, pour la route ?
Il faudrait que les États européens réussissent à maîtriser cette négociation, qu’ils ne la laissent pas à des bureaucrates.
Ca va être compliqué…
L’Europe et les écolos tuent nos entreprises
Fin janvier 2025, en rentrant des États-Unis où il avait assisté au sacre de Donald Trump, Bernard Arnault avait déjà souligné le « vent d’optimisme qui régnait là-bas ». On a vu plus féroce opposant. Soutien de la Macronie en 2017, le patron de LVMH a apparemment tourné casaque :
Quand on revient en France, c’est un peu la douche froide,
disait-il encore, en janvier. Il dénonçait la « taxe du made in France » qui incite à la délocalisation.
Comme les Français, les grands patrons constatent ou découvrent que l’homme élu pour sauver l’économie la laissera dans un état de dégradation jamais atteint jusqu’ici. Et que l’Europe tue nos entreprises plus qu’elle ne les défend. Les grands capitaines d’industrie français lâchent logiquement un pouvoir qui taxe toujours plus, des municipalités hostiles et une Europe qui entrave l’entreprise chaque jour davantage. Ainsi du patron de Safran, Olivier Andriès, qui « ne veut plus investir dans les villes écolos », comme le soulignait récemment Clémence de Longraye. Ainsi du patron de Michelin Florent Ménegaux, qui constatait, en janvier, devant le Sénat, que son usine de pneumatiques agricoles de Troyes était concurrencée par « un manufacturier indien qui produit en Inde et exporte massivement en France », alors même que l’Inde … interdit l’importation de pneus ! Encore une preuve de l’efficacité du tandem France macroniste-UE pour défendre notre économie.
Et on n’a pas demandé son avis à Vincent Bolloré …
Marc Baudriller pour Boulevard Voltaire.
The Epoch Times a enfoncé le même clou que Boulevard Voltaire dans cet article :
Les grands patrons se rebiffent contre la bureaucratie française et européenne




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