La semaine dernière, dans Valeurs actuelles, était publié un dossier intitulé : « Le tribunal des bien-pensants ».
Comme vous l’indique l’image ci-contre, les bien-pensants sont sûrs d’eux-mêmes car ils sont « la vérité » incarnée !
Ils sont fiers d’eux ! Ils résistent à tous ces gueux de réacs qu’ils dénoncent nommément comme Zemmour, Finkielkraut et même Onfray ! Un polémiste et deux philosophes qui, pour eux, ne pèsent rien à côté de leur gauche qui s’auto-déclare progressiste, même quand elle s’arc-boute sur des avantages acquis d’un autre siècle !
Dans ce dossier, figure un savoureux article sur la novlangue qui permet à cette gauche de ne pas nommer les choses pour en nier la réalité. Un article non dépourvu d’humour que voici :
On le sait depuis Orwell et son 1984 : c’est en forgeant les mots qu’on forge les esprits. Le progressisme a donc développé une novlangue qui n’a d’autre but que d’occulter les réalités qui dérangent.
Petit dictionnaire très loin d’être exhaustif.
On l’a vu avec l’écriture inclusive, censée mettre fin à un système orthographique patriarcal qui matérialiserait, depuis des siècles, l’odieuse domination des mâles alpha sur des femmes maintenues dans un état de servitude langagière qui ne serait que le reflet de leur universel esclavage : la langue est plus que jamais un champ de bataille idéologique. Nos déjà lointaines années 1980 avaient, par exemple, vu fleurir le qualificatif générique de « jeunes », qui évitait de préciser de quel type de jeunesse étaient très majoritairement issus les auteurs de certains actes de délinquance, d’ailleurs régulièrement qualifiés « d’incivilités » pour mieux montrer qu’ils étaient bien excusables, vu que les jeunes en question étaient « exclus » par une société française unanimement raciste bien que composée exclusivement de descendants d’immigrés …
Plus le réel s’impose avec la violence de l’évidence, plus le progressisme tente d’y faire barrage en empêchant de le penser.
Et c’est ainsi que la novlangue progressiste est plus que jamais en veine d’invention.
Cisgenre
Vous croyez bêtement être un homme ou une femme et l’avoir toujours été ? Ma.on pauvre amie. il n’en est rien ! Vous êtes en réalité un cisgenre, c’est-à-dire un individu dont le ressenti correspond à l’identité qui lui a été assigné à la naissance en raison des attributs qu’il a – ou n’a pas – entre les jambes. Autant dire qu’il n’y a pas de quoi vous glorifier de la remarquable stabilité de votre identité de genre, celle-ci étant en réalité susceptible de changer au gré de votre ressenti. Car il suffit que, demain matin vus vous reveilliez en ne vous sentant plus. comme la veille, homme ou femme, et vous voilà transgenre. Cessez donc de vous sentir confortablement calé dans vos stéréotypes, car nul ne sait, et surtout pas vous, de quoi demain sera fait :
« Souvent genre varie, bien fol qui s’y fie ! »
Climatosceptique
Ne désigne pas, comme le voudrait la logique, celui qui doute de l’existence du climat, ni même du réchauffement de celui-ci, mais de son origine humaine. Le choix du vocabulaire confine au génie, car il suggère que douter de cette nocivité humaine est aussi absurde que le serait de douter de l’existence du climat lui-même. Si le réchauffement n’était pas essentiellement dû à l’homme, mais à des cycles naturels sur lesquels nous n’avons pas prise, cela voudrait dire que la nature peut mal faire les choses et que l’homme n’est pas nécessairement cet atroce prédateur dont toute activité est par essence cataclysmiquement mauvaise.
Et pourquoi pas croire en un Dieu bon, tant qu’on y est ?
Décodeur
Sous-branche journalistique dont le travail consiste à dénoncer les petits camarades dont les articles sont autant de « fake news ». Par essence, le décodeur est neutre et objectif – non, c’était pour rire, je décode …
Déséquilibré
Abusé par l’islamophobie ambiante, le déséquilibré, lorsqu’il poignarde des passants au hasard en criant « Allah Akbar » ou lance sur eux une camionnette emplie de tracts de Da’ech, croit être un militant islamiste luttant contre les croisés de l’Europe décadente. Nous qui sommes des gens équilibrés savons bien qu’il ne faut pas céder à d’aussi absurdes amalgames: ce prétendu islamiste n’est qu’un bipolaire que des conditions de vie difficiles, une rupture amoureuse, un licenciement abusif ou sa maman l’ayant privé de dessert ont poussé à des actes inappropriés qui dépassaient ses intentions de voisin exemplaire. Heureusement, nous savons soigner efficacement ces maladies mentales-là et, après quelques jours d’enquête policière, le déséquilibré ne l’est plus du tout : il est bel et bien le terroriste islamiste qu’il a toujours revendiqué être.
Dignité (mourir dans la)
Vision progressiste qui considère que l’homme n’est pleinement homme qu’en parfait état de marche et que maladie et handicap vous rendent moins dignes de vivre. Inversement, les partisans du droit à mourir dans la dignité réclament pour les affreux cathos qui pensent que la faiblesse vous rend d’autant plus digne d’amour le droit à vivre dans l’indignité.
Entrave numérique (délit d’)
Tenter d’informer sur Internet les femmes au sujet des traumatismes psychologiques consécutifs à un avortement, c’est entraver numériquement leur liberté. Leur liberté d’avorter, bien sûr. Leur liberté d’information, c’est bon pour les Charlie.
Éthique
Remplace le mot « morale » quand la chose n’y est pas. Exemples: le « Comité d’éthique », dont la fonction est d’avaliser successivement toutes les avancées sociétales qui piétinent la morale naturelle. Ou la « GPA éthique », qui a l’avantage de servir de parfait exemple pour l’enseignement à l’école de la notion d’oxymore.
Fake news
Information fausse, c’est-à-dire si conforme au réel qu’elle nuit gravement au vivre-ensemble ou fait le jeu de l’extrême droite. Exemple : avant les attentats du Bataclan, l’information relayée par Valeurs actuelles selon laquelle Da’ech aurait infiltré des terroristes parmi les migrants était une « fake news ». Mais ça, c’était avant.
Racisé.e.s
Vous êtes antiraciste et clamez votre haine de la discrimination que subissent des races qui pourtant n’existent pas dans votre monde idéal ? Le mot « racisé » est fait pour vous. Pour être racisé, pas besoin d’appartenir à une race-qui-n’existe-pas, il suffit de se sentir discriminé dans le regard de l’autre à mesure du ressenti qu’il a de votre appartenance à une race-qui-n’existe-pas. Pour éviter d’être racisé par le regard raciste du raciseur, le racisé s’autoracisera en participant à des réunions de racisés prohibées aux non-racisés. Mais, en l’absence de non-racisés, sur quels critères se dire racisé ? Ah, ma bonne dame (ou mon bon monsieur, c’est vous qui voyez), la vie de progressiste n’est pas simple …
Réfugié
Se dit de tout étranger qui s’avise que vivre en Europe se traduira par une augmentation sensible de son niveau de vie et de ses minima sociaux. Quelle que soit la situation de son pays d’origine, il fuit par définition « la guerre et la faim ». Comme une légion d’honneur ou une subvention publique, un réfugié ne se refuse pas.
Traditionaliste
Dans les médias de gauche, le terme s’est imposé à la place de « catholique pratiquant », avec l’avantage de faire plus court et plus stigmatisant. Exemple : le pape dit la messe tous les jours et croit à la virginité de Marie, c’est donc un traditionaliste. CQFD.
Vivre-ensemble
Cohabitation forcée de populations qui ne se ressemblent en rien, n’ont aucune envie de partager quoi que ce soit et se regardent en chiens de faïence. Ce calvaire obligé se doit d’être célébré comme le nirvana de la félicité. Ainsi, c’est pour préserver le « vivre-ensemble » et pouvoir fêter le Nouvel An sans trop de viols que Berlin a prévu des zones réservées aux femmes. Car, comme le notait déjà Orwell dans 1984, « la guerre, c’est la paix ».
Laurent Dandrieu pour Valeurs actuelles.
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