Il parait que Bruxelles est en Europe !
C’est ce que dit la géographie mais moins la sociologie ! Car, enfermée dans sa tour d’ivoire, la Commission Européenne continue de proposer toujours plus d’Europe alors que la majorité des peuples en voudrait moins !
L’urgence absolue de la Commission européenne, à mon sens, devrait être de tendre vers l’harmonie fiscale entre les membres de l’Europe afin de réduire les délocalisations au sein de l’Europe et de supprimer les paradis fiscaux (Luxembourg, Pays-Bas) qui vivent des disparités européennes d’impôts et de taxes. Mais au lieu de ça, Bruxelles (assisté de la Cour Européenne des Droits de l’Homme) préfère faire du sociétal et par exemple réglementer le congé parental !
Mais il y a plus grave dans la violation des peuples à disposer de leurs droits élémentaires. C’est notamment le cas du traitement des migrants et des quotas imposés par Bruxelles. La Commission européenne s’apprête à imposer des sanctions financières aux pays qui refusent de se soumettre à ces quotas.
C’est l’objet de l’article suivant extrait du Bulletin d’André Noël n°2562 paru le 7 mai dernier :
Le chantage financier de Bruxelles contre les « dissidents » d’Europe de l’Est
Nous l’avons déjà évoqué dans votre Bulletin, les prochaines élections européennes pourraient voir une majorité d’élus hostiles à l’Union européenne telle qu’elle s’est implantée au Parlement de Strasbourg. C’est l’espoir des souverainistes et des nationaux de nombreux pays, favorables à une Europe des nations dont on a pu voir comme une anticipation le 1er mai à Cannes où, autour de la présidente du Front national, nombre de leaders de partis nationaux européens étaient réunis dans le cadre de la « Fête des nations ». Parmi eux, ceux du FPÖ autrichien, du Vlaams Belang flamand ou du SPD tchèque. Respectant la tradition, Marine Le Pen, a déposé une gerbe au pied de la statue de Jeanne d’Arc, la sainte de la patrie, tandis que son père, à Paris, accomplissait le même geste de piété au lieu habituel, place des Pyramides.
Si c’est un espoir pour les nationaux, c’est une crainte pour les européistes et en premier lieu pour celui qui voudrait en être le leader, Emmanuel Macron. Il espère d’ici là – c’est dans un an – réussir à promouvoir l’idée d’une « Europe qui protège » effaçant celle qui brime et impose. Le délai est court et qu’il lui faille, vingt-cinq après le traité de Maastricht, appeler de ses voeux une « Europe qui protège », atteste que jusqu’ici elle ne nous protégeait pas.
Dans ce contexte, la dernière initiative de la Commission européenne sur proposition de son président, Jean-Claude Junker, est pour le moins déroutante et contre-productive pour leur Europe. En effet, dans le cadre du budget pour la période 2021-2027, il a déclaré : « Nous proposons un nouveau mécanisme qui permettra de protéger le budget en fonction des risques liés aux déficiences de l’Etat de droit. Il s’agit d’un mécanisme d’application générale, car il ne vise pas des États membres en particulier. » Cette dernière phrase est une clause de style, certes, mais pas seulement.
Concrètement, la Commission propose de conditionner tous les fonds du budget européen au respect, par les gouvernements, de l’Etat de droit. Les fonds allant à un pays pourraient être suspendus si son système judiciaire national s’avère défaillant.
Dans le collimateur de Bruxelles : la Pologne et la Hongrie, principalement. C’est-à-dire les pays de l’Est que Bruxelles ne cesse de harceler. L’Etat de droit, ce n’est pas seulement l’état du droit dans ces pays, c’est aussi la législation européenne à laquelle les 27 doivent être soumis. En conséquence, le chantage bruxellois concerne aussi l’obligation pour les Etats d’accueillir le pourcentage de « migrants » imposé par l’Union européenne puisqu’il a été décidé qu’une partie du fonds social européen, composante des fonds structurels (environ 100 milliards € pour le budget 2014-2020), sera dédiée à l’intégration des migrants.
Ainsi, l’argent européen sera subordonné au nombre de « migrants » accueillis. C’est de cette manière que Junker entend tordre le bras à la Hongrie et à la Pologne pour qu’ils se soumettent à l’impérialisme bruxellois. Cela va réveiller chez eux de fâcheux souvenirs quand, sous tutelle soviétique ils ne pouvaient exercer qu’une « souveraineté limitée » sous peine de représailles, elles étaient militaires de la part de Moscou, elles seront financières du côté de Bruxelles.
Pour bloquer ces crédits, il suffirait d’une simple recommandation de la Commission qui devrait seulement être confirmée par les Etats membres au Conseil, mais pour refuser, une majorité qualifiée serait nécessaire.
Pour ce qui est de l’Etat de droit, la Hongrie comme la Pologne, l’observent ; ce sont des Etats démocratiques, les dirigeants sont élus, les députés également qui votent des lois voulues par les électeurs. Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, a été chaudement félicité pour son élection par le PPE, parti populaire européen, dont les députés de sa formation sont membres à Strasbourg : « Le Premier ministre, Viktor Orban, et les partis de droite continueront à apporter stabilité et prospérité aux citoyens hongrois. » Ce tweet de soutien enthousiaste est signé du Français Joseph Daul, le président du Parti populaire européen (PPE) Comment pourrait-il le mettre au ban de l’Union européenne ?
Cette offensive pour mettre ces pays de l’Est au pas est déroutante, disions-nous, à un an des élections européennes. D’abord parce que …
… l’aspiration de plus en forte des peuples, à l’Est comme à l’Ouest, est que Bruxelles se mêle de moins en moins de leurs affaires alors que Junker veut s’en occuper de plus en plus.
Et cela au moyen d’un chantage financier pour leur imposer ce dont ils ne veulent pas, des « migrants » dont ils subissent chaque jour davantage les nuisances. Ensuite, parce que, si ce sont les Etats de l’Est qui sont aujourd’hui la cible, cela peut demain atteindre n’importe lequel des états de l’Union européenne. La France comme les autres qui, selon Bruxelles, n’aurait pas non plus accueilli son quota de « migrants » mais pas seulement pour ce motif. Il est reproché à Budapest une loi qui mettrait à mal l’indépendance de la justice et qui violerait donc l’Etat de droit dans un pays démocratique. C’est ce que reproche aussi la Cour européenne des droits de l’homme à la France pour l’absence d’indépendance de son parquet à l’égard de l’exécutif, les magistrats du parquet étant nommés par le ministre de la justice, c’est-à-dire le pouvoir politique.
Tout cela peut entraîner ce que redoutent Junker et ses acolytes,
un raz-de-marée souverainiste lors des élections européennes.
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