L’Occident s’est beaucoup trop américanisé !

Publié par le 29 Oct, 2024 dans Blog | 0 commentaire

L’Occident s’est beaucoup trop américanisé !

J’ai longtemps été fasciné par les Etats-Unis …

J’admirais leur dynamisme économique et leur sens de la responsabilité individuelle bien résumé par cette déclaration de John Fitzgerald Kennedy :

« Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ton pays ! »

Cet maxime qui n’a pas cours en France où une société biberonnée à la redistribution, attend tout de l’Etat !

Mais, j’ai perdu toute admiration pour les Etats-Unis, effrayé par leur virage wokiste mortifère, mais surtout en constatant tout le mal induit par leur impérialisme. Il suffit de voir les catastrophes engendrées par l’interventionnisme américain, en Lybie, en Syrie et en Iraq.

Plus récemment, l’Europe va payer l’addition économique entrainée par l’instrumentalisation du conflit ukrainien menée par les Etats-Unis et son bras armé, l’Otan.

Depuis 2014, les Etats-Unis n’ont eu de cesse de provoquer la Russie, en violant les accords de Minsk avec la complicité des idiots utiles que furent Angela Merkel et François Hollande.

Dans les années 2000, Vladimir Poutine avait tendu la main à l’Occident mais Washington a tout fait pour empêché le rapprochement Russie-Europe qui aurait constitué un géant économique unissant la technologie de l’Ouest et les matières premières de l’Est !

Quand on voit la Russie se tourner vers la Chine et réunir autour des BRICS une impressionnante liste de pays, on ne peut que parler de désastre géopolitique pour l’Occident.

La présence du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au dernier sommet des BRICS sonne comme une victoire de Vladimir Poutine et un camouflet pour l’Occident.

Voici, sur ce sujet, un excellent article extrait du blog d’Ivan Rioufol :

L’Occident nombriliste, humilié par Poutine et l’ONU

Le grand effondrement, qui affecte la France, n’épargne pas l’Occident.

C’est un chamboulement mondial qui s’observe, en réaction au même mépris porté par des « élites » auto-satisfaites aux peuples trop ordinaires. Ce mercredi matin, l’arrivée en Russie du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au sommet des Brics présidé par Vladimir Poutine, est une provocation lancée aux démocraties du monde libre et à leur prétention à l’exemplarité.

Ivan Rioufol

Le paria russe, sous mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre en Ukraine, peut en effet se targuer, outre de l’aval de l’ONU, d’avoir pu réunir, à Kazan, la fine fleur des puissances du Sud Global, qui représentent près de 46 % de la population mondiale et 36 % du PIB mondial. La Chine, l’Inde, le Brésil, l’Iran, l’Afrique du sud, la Turquie, l’autorité palestinienne seront sur la photo de famille, parmi les 24 pays constituant ce club des humiliés.

Une manière pour Poutine de rappeler l’échec de la politique occidentale qui s’était jurée de briser les reins de l’autocrate, de l’isoler du reste du monde et de lui faire perdre la guerre contre l’Ukraine. Aucun de ces buts n’a été atteint. Au lieu de cela, la pérenne arrogance occidentale est en train d’exaspérer ses propres citoyens.

C’est en tout cas ce qui ressort, ce mercredi, d’un sondage Ipsos du Parisien qui montrerait que, pour 51 % des Français, « seul un pouvoir fort peut garantir l’ordre et la sécurité ».  23 % des sondés – et 31 % chez les moins de 35 ans – vont jusqu’à dire que la démocratie n’est pas « le meilleur régime existant ». 76 % estiment que le personnel politique est « déconnecté des réalités des citoyens ». La contestation de l’ancien ordre mondial par des pays le plus souvent despotiques n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour l’avenir des démocraties libérales.

Mais il serait trop simple d’accuser les Brics de mauvaises manières obscurantistes.

La constante indifférence avec laquelle l’Occident orgueilleux a répondu à la Russie, après son évasion de sa prison communiste, a poussé ce pays à quitter par dépit une civilisation qui lui était familière, ne serait-ce qu’à travers sa culture chrétienne et sa littérature. Le secrétaire perpétuel de l’Académie française, Amin Maalouf, dans Le labyrinthe des égarés (Grasset, 2023), écrit :

S’agissant des dirigeants occidentaux, ils ont manqué de générosité et manqué de vision à long terme. Ils auraient dû prévoir qu’une Russie blessée et diminuée serait, pour l’Europe, une bombe à retardement. Il fallait, à tout prix, l’aider à se démocratiser, à se développer, à se reconvertir ; l’aider à retrouver, au sortir de la guerre froide, un tout autre rôle dans le monde, une autre manière de s’épanouir, afin qu’elle puisse donner naissance à une autre génération de dirigeants, qui ne soient ni corrompus, ni prédateurs, ni assoiffés de vengeance. Hélas, rien de cela n’a été fait …

Ce gâchis, seul l’Occident infatué s’en est rendu coupable en se regardant le nombril. Certes, il reste encore un modèle pour ceux qui aiment la liberté. Mais l’Occident doit savoir que le Sud Global, décidé à régler ses comptes, ne lui fera aucun cadeau.

Ivan Rioufol dans son blog.

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