
Je relaye aujourd’hui un article de Boulevard Voltaire qui listent les cinq vices qui font que l’Europe est tout sauf démocratique et qu’elle joue bien souvent contre les peuples.
Oui, dès sa création, l’Union européenne s’est bâti dans le but de réduire et, à terme, supprimer les souverainetés nationales.
Avec, certes, la bonne intention d’éviter tout nouveau conflit entre les pays d’Europe …
Voici, en résumé, ces cinq vices :
- Jean Monnet a conçu la construction européenne par la déconstruction des souverainetés nationales,
- L’Europe a été bâtie en dehors d’un processus démocratique clair,
- L’Europe a été vue comme une économie sociale de marché, largement ouvert à la concurrence d’autres pays non soumis aux mêmes exigences,
- La Commission européenne interprète de façon extensive les compétences que lui donnent les traités,
- Jamais l’Union européenne n’a été conçue comme une force indépendante des Etats-Unis.
Voici l’article de Boulevard Voltaire qui développe ces cinq vices qui ont finalement détaché l’Europe de l’intérêt des peuples qui la composent :
Comment l’Union européenne est
devenue nocive pour l’Europe
Tout système politique repose sur des principes qui orientent son développement. L’Union européenne n’y échappe pas. Si l’Union européenne est devenue nocive pour l’Europe, ce n’est pas le fruit du hasard.
Dès l’origine, Monnet conçut la « construction européenne » par la déconstruction des souverainetés nationales. Dans un mémorandum à Roosevelt de 1943, il écrivait :
Il n’y aura pas de paix en Europe si les États se reconstituent sur une base de souveraineté nationale.
Or, ceci revient à prétendre construire la « maison » européenne en détruisant ses fondations historiques : les nations.
Le deuxième vice du système réside dans le fait qu’il a été bâti en dehors d’un processus démocratique clair. Jacques Delors ne s’en cachait nullement :
L’Europe est une construction à allure technocratique et progressant sous l’égide d’une sorte de despotisme doux et éclairé » (Strasbourg, 7/12/1999).
Son ami Padoa Schioppa, un des pères de l’euro, allait dans le même sens :
L’Europe s’est formée en pleine légitimité institutionnelle. Mais elle ne procède pas d’un mouvement démocratique » (commentaire n° 87).
Pire encore, lorsque des peuples, en l’occurrence néerlandais et français, ont rejeté le projet de Constitution pour l’Europe par référendum, il leur a été imposé par voie parlementaire. Il s’agit de faire accepter par force ou par ruse :
Une fédération dans laquelle, suivant les rêves de ceux qui l’ont conçue, les pays perdraient leur personnalité nationale, et où, faute de fédérateur […] ils seraient régis par un aréopage technocratique, apatride et irresponsable,
comme l’avait si bien décrit de Gaulle (conférence de presse du 9/9/1965).
Le troisième vice est de vouloir une Union européenne qui soit « une économie sociale de marché » en même temps qu’un exemple d’exigence climatique et environnementale …
… et d’ouvrir largement cet espace à la concurrence de pays qui n’ont ni les mêmes exigences sociales, ni les mêmes exigences écologiques et produisent donc à des coûts très inférieurs aux nôtres.
Ce primat donné au commerce mondialisé entraîne un saccage des industries européennes. Notons que la Chine, l’Inde, le Japon, le Brésil et les Etats-Unis n’hésitent nullement à protéger et soutenir leurs économies. L’idée même d’État stratège est une hérésie pour la Commission européenne qui semble toujours croire aux vertus de « la main invisible du marché ».
Le quatrième vice est que la Commission a pris l’habitude d’interpréter de façon extensive les compétences qui lui ont été attribuées par les États membres. Elle intervient ainsi, par des voies détournées, dans des domaines où elle n’a nulle compétence de par les traités. Ce fut le cas pour l’énergie par le biais de la politique de la concurrence ou les règles financières liées à la politique climatique, ou encore les questions d’organisation de la Justice ou les questions sociétales, comme la Pologne ou la Hongrie en font l’expérience. Tout cela avec la complicité du Parlement européen et la passivité du Conseil, ce qui manifeste un détestable système de connivence oligarchique.
Le cinquième vice est que jamais l’Union européenne n’a été conçue comme une force indépendante des États-Unis. Monnet était en effet très lié aux intérêts américains. Il en résulte que le suivisme de l’Union européenne par rapport aux États-Unis a fait perdre à l’Europe toute autonomie géopolitique et l’a entrainée dans le même discrédit aux yeux du « Sud » en raison des nombreux conflits engagés par les États-Unis qui ont déstabilisé des régions entières au Moyen-Orient et en Afrique et ont laissé l’Europe face des situations inextricables, notamment en matière migratoire.
À neuf mois des élections européennes, il est grand temps d’éclairer les yeux des électeurs et de proposer les moyens de reprendre le contrôle du système. En rester à l’application stricte des traités, rappeler à la Commission qu’elle n’a que des compétences d’attribution qui peuvent lui être retirées, rompre avec le système de connivence et ne pas hésiter à pratiquer la politique de la chaise vide, faire de l’Union européenne un outil porteur de projets stratégiques pour les nations européennes. Il faut pour cela envoyer le plus grand nombre possible de députés favorables à une Europe des nations, constituer un groupe unique au Parlement européen.
Et préparer une vraie alternance nationale en France.
Stéphane Buffetaut pour Boulevard Voltaire.




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2 Réponses à “l’Union européenne s’est construite contre les Nations”
sur Monnet, Schumann et l’Europe, quelques compléments, voici une émission de Radio Courtoisie :
https://www.youtube.com/watch?v=QBZs4a_b7cE
Et voici un extrait de la conférence de presse du général de Gaulle en 1962:
https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000095/conference-de-presse-du-general-de-gaulle-du-15-mai-1962.html