Macron et Attal recrutés par Mélenchon !

En complément de mon précédent article :

Législatives : une soirée de chaos signée Macron !

Je vous propose l’excellent édito de Vincent Trémolet de Villers, ce matin, au micro de Dimitri Pavlenko :

Le Nouveau Front populaire « peut se féliciter d’avoir recruté Emmanuel Macron et Gabriel Attal »

Dimitri Pavlenko avait lancé ainsi l’édito :

Depuis hier soir, la gauche met une pression forte sur le président et la majorité sortante pour qu’ils participent au front républicain. La semaine dernière, le président plaidait pour le ni Mélenchon, ni Le Pen, mais en quelques heures, tout a changé !

Le Nouveau Front Populaire peut se féliciter d’avoir recruté hier soir, Emmanuel Macron, président de la République et Gabriel Attal, son premier ministre !

Il est loin le temps où les deux hommes voulaient nous faire croire qu’ils pourraient remplacer la droite. Maintenant, ils rejoignent sciemment, au nom de la lutte contre le RN, l’improbable patrouille des castors qui construit son barrage avec Raphaël Arnaud, le fiché S, avec Louis Boyard, avec Sandrine Rousseau et avec Rima Hassan.

Le premier ministre dit qu’il fait ses choix au nom de ses valeurs. Mais comment parvient-il à conjuguer ses valeurs avec Olivier Faure qui dit que :

de Philippe Poutou à Raphaël Glucksmann, j’assume tout !

Comment peut-il s’associer, le premier ministre, aux drapeaux palestiniens de la place de la République, hier soir, à la défense de l’antisémitisme contextuel qui caractérise une partie de ce Front de gauche ?

Peut-il s’associer, l’ancien ministre de l’éducation nationale qui a interdit l’abaya et restaurer un peu de cohérence à l’école, avec un mouvement qui défend l’abaya et dont le programme achèverait de détruire l’école ?

Et Emmanuel Macron qui, il y a dix jours à l’île de Sein, fustigeait LFI et ses alliés comme un parti immigrationniste ? Comment peut-il soutenir une coalition qui, en légitimant la migration climatique, ouvre nos frontières au monde entier ?

On a appris, hier soir,  que Madame Branlant, candidate de la majorité dans la Somme, avait décidé de se désister pour soutenir François Ruffin face au RN. Emmanuel Macron, le président des patrons, qui vient au secours de François Ruffin, l’auteur de Merci Patron, film pamphlet contre Bernard Arnault. Ça, on ne l’avait pas vu venir !

Mesurez-vous le degré d’inconscience et de cynisme dans cette stratégie ? 

D’inconscience, parce que dire que le NFP ne peut pas gagner, c’est lui rendre le plus grand des services ! Après la dissolution de 1997, la droite disait aussi que la gauche ne pouvait pas gagner … Et elle a gagné !

Quel cynisme ensuite ! cela revient à jouer avec Jean-Luc Mélenchon aujourd’hui, comme le président l’a fait, hier, avec Marine Le Pen.

Je vous rappelle que Macron ne voulait personne entre lui et la patronne du RN et qu’il n’y voyait aucun risque puisque, de toute façon, elle ne pouvait pas gagner ! On voit le résultat !

Cette stratégie, enfin, aura à terme l’effet inverse de ce que recherche Emmanuel Macron et Gabriel Attal !

Empêcher, aujourd’hui, Jordan Bardella d’aller à Matignon, c’est mieux permettre, demain, l’entrée de Marine Le Pen à l’Elysée !

C’est, au fond, lui faire le plus beau des cadeaux ! Avec 250 députés, elle aura la victoire, sans la charge du pouvoir, le prestige de la majorité et le plaisir de l’opposition et peut-être une présidentielle anticipée puisqu’une assemblée bloquée relancera inévitablement la question de la démission du président !

Relance de Dimitri Pavlenko : « Mais vous pensez vraiment Vincent, que ces consignes de vote vont être appliquées par les 20 % de l’électorat qui ont voté pour Ensemble ? »

C’est pas ce que disait un sondage Odoxa réalisé la semaine dernière. Et puis, en fait, on n’a pas besoin d’un sondage pour savoir que les électeurs de droite ne suivront pas Edouard Philippe quand il leur demandera, comme il l’a fait hier, de voter pour un candidat communiste. Pas besoin de sondage pour savoir que l’ancien électeur de François Fillon, séduit par Emmanuel Macron, ne va pas voter pour une coalition qui veut légaliser le braquage fiscal.

Vous connaissez la phrase de Nietzsche, Dimitri ?

Nul ne ment autant qu’un homme indigné.

Comment ne pas y songer quand on entend ce concert d’indignations, quand on supporte la deux millième homélie de François Hollande sur la République en danger ?

Vous avez trouvé des ressemblances entre François Hollande et Emmanuel Macron ? Mais on n’imaginait pas que le président irait jusqu’à composer un rassemblement avec Jean-Luc Mélenchon !

Comme si, entre le macronisme et le mélenchonisme, il existait une différence de degré mais pas de nature …