
Même les présidents de la République socialistes, qui avaient tant critiqué la V ème République, l’avaient respectée quand ils avaient atteint le pouvoir.
Il n’en est pas de même de Macron, qui aura utilisé malhonnêtement toutes les ficelles de la V ème République pour continuer à gouverner sans majorité.
D’abord, fondamentalement, se maintenir à l’Elysée alors que l’on a perdu la majorité et donc qu’on a été sanctionné par le peuple, c’est déjà violer l’esprit de la V ème République !
Le second mandat de Macron aura parfaitement illustré cet irrespect de Macron pour les institutions. Elisabeth Borne n’a pu se maintenir à Matignon, et faire passer sa réforme des retraites qu’à coups de 49.3 !
Et voila que, ne pouvant pas faire voter par l’Assemblée une disposition fondamentale pour l’avenir énergétique de la France, Macron se propose de l’imposer par un simple décret !
C’est ce que rapporte cet article de The Epoch Times grâce à une interview de Fabien Bouglé, un expert dans le domaine de l’énergie .
Parmi les innombrables reproches que l’on peut faire à Macron, celui de sa calamiteuse gestion de l’Energie en France arrive en tête et mériterait, à lui seul, sa destitution pour trahison des intérêts de la Nation !
Politique énergétique : « L’État prévoit d’engager presque
300 milliards d’euros sans aucun débat parlementaire
et sans aucune étude d’impact »
La troisième Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 3) qui fixe les orientations de la politique énergétique de la France sur la période 2025-2035 devrait être adoptée très prochainement par décret. Elle prévoit notamment une baisse majeure de la part des énergies fossiles dans le mix énergétique français, passant de 58 % en 2023 à 42 % en 2030, puis 30 % en 2035, et d’augmenter celle de l’électricité, précisément de 27 % à 34 % puis 39 % et les énergies renouvelables hors électricité (géothermie, biomasse…), de 15 % à 23 % puis 30 % dans dix ans.
L’expert en politique énergétique et auteur de nombreux ouvrages, en dernier lieu Guerre de l’énergie : au cœur du nouveau conflit mondial (Éditions du Rocher, 2023), Fabien Bouglé livre son regard à Epoch Times. Il revient également sur la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) votée le 26 mars à l’Assemblée nationale.
Epoch Times : Quel est votre avis sur cette troisième PPE ?
Fabien Bouglé : Sur le fond, cette Programmation pluriannuelle de l’énergie fait la part belle aux énergies intermittentes (éoliennes et panneaux solaires) :
en multipliant par deux la puissance installée de l’éolien terrestre, par cinquante celle de l’éolien en mer, puis par cinq celle des panneaux solaires.
C’est en réalité une PPE qui a été écrite par et pour les filières éolienne et solaire, au détriment de la filière nucléaire. D’ailleurs, rien n’est prévu pour accélérer les capacités de production nucléaire.
Ensuite, sur la forme, cette PPE prévoit d’engager presque 300 milliards d’euros, incluant les subventions aux éoliennes et aux panneaux solaires et les coûts de raccordement pour intégrer au réseau ces nouvelles capacités électriques intermittentes, sans aucun débat, sans aucune étude d’impact et pas même de travail parlementaire.
Ce passage en force gouvernemental irrite profondément les députés et les sénateurs. Le texte engage la France sur dix ans et risque d’avoir un lourd impact financier sur le contribuable et le consommateur. Il est donc impératif qu’il soit retravaillé par les parlementaires qui sont les garants de l’usage des deniers publics.
Cette feuille de route représente un danger pour la filière nucléaire ?
Elle est profondément antinucléaire. J’en veux pour preuve les pressions des lobbyistes des énergies intermittentes exercées sur le Premier ministre François Bayrou pour l’encourager a promulguer le décret au plus vite.
C’est une feuille de route qui néglige, avec une certaine désinvolture, le déploiement de ce qui représente la richesse électrique de la France, à savoir son parc électronucléaire.
Le gouvernement doit proroger la publication de ce texte et doit envisager une réflexion sur une possible politique énergétique de long terme en concertation avec les parlementaires.
Il est d’autant plus le temps d’engager une réflexion que le contexte européen n’est plus le même. Le marché européen est extrêmement erratique et la facture d’électricité des Français ne cesse d’augmenter ! La PPE 3 n’intègre pas cette nouvelle donne énergétique. Tout est donc à revoir.
L’objectif principal derrière cette PPE 3 demeure le fait d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour vous, il n’est donc pas crédible ?
On nous répète sans arrêt que le développement des énergies intermittentes est nécessaire pour atteindre la neutralité carbone, mais quel est l’intérêt d’installer ce type d’énergie quand on sait que 30 térawattheures, 10 % de la production électrique nucléaire, est effacée pour permettre l’introduction de l’électricité d’origine intermittente dans le réseau ?
Cela veut dire qu’en réalité on a supprimé 30 térawattheures d’origine nucléaire pour permettre l’entrée de 30 térawattheures électriques d’origine éolienne et photovoltaïque. L’inspecteur de la sûreté d’EDF a d’ailleurs déclaré que ce phénomène allait s’amplifier si nous continuons d’augmenter les capacités d’énergies intermittentes dans le réseau.
Ensuite, la France exporte 80 térawattheures d’électricité à l’étranger. Quel est donc l’intérêt d’ajouter des capacités de production d’énergie intermittentes qui seront prioritaires dans le réseau et qui ne vont que déstabiliser le réseau électrique basé sur le nucléaire ?
Cette politique énergétique ne sert finalement qu’à enrichir les exploitants éoliens et de panneaux solaires avec de l’argent public.
Comme je vous le disais, la PPE3 a été pensée pour les promoteurs d’énergies intermittentes.
C’est contre cela que moi et d’autres experts des questions énergétiques, nous nous insurgeons. D’ailleurs, nous nous sommes réunis mardi au Sénat avec des parlementaires et des anciens dirigeants de la filière énergétique pour lancer un appel visant à « redessiner la trajectoire énergétique de la France ».
Le 26 mars, la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi de « simplification de la vie économique » a voté la suppression des zones à faibles émissions (ZFE). Quelle est votre réaction ?
C’est une bonne nouvelle ! Les ZFE sont la manifestation d’une politique de ségrégation sociale maquillée en écologie.
Ceux qui soutiennent ces ZFE prétendent lutter contre la pollution, mais c’est un leurre. Nous savons pertinemment que les énergies fossiles ne sont pas un problème dans notre pays. La France est déjà l’un des pays les plus vertueux au monde en termes de baisse de l’utilisation de ces énergies.
Je me demande donc bien pourquoi les Français devraient arrêter d’utiliser des voitures diesel alors que la Chine, les États Unis ou l’Inde connaissent des records d’activité énergétique basée sur le charbon. Ce n’est pas aux Français de compenser la pollution des autres pays !
Par ailleurs, j’attire votre attention sur le fait que le 26 mars, un deuxième amendement a été voté par la commission spéciale : celui du député Horizons Henri Alfandari, visant à contraindre le gouvernement à promulguer une PPE après un travail parlementaire.
Au fond, la PPE et les ZFE sont issus de la même philosophie.
Il s’agit d’une déstabilisation du cadre de vie de nos concitoyens en les empêchant de se rendre dans certaines zones ou en leur faisant subir une politique d’installation d’énergies intermittentes dans nos campagnes.
Ainsi, il faut lutter à la fois contre la Programmation pluriannuelle de l’énergie et les zones à faibles émissions. Je me réjouis du travail effectué par Alexandre Jardin pour alerter l’opinion publique sur la gravité de ce que représentent les ZFE.
Selon Bercy, leur suppression pourrait coûter à la France plus de 3 milliards d’euros d’aides européennes …
C’est du chantage européen ! La vie politique française ne se résume pas au chantage que pourrait nous faire Bruxelles.
Ce n’est pas à l’Europe de nous imposer un diktat écologique qui ne correspond pas aux valeurs de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et de l’article précisant que les hommes naissent libres et égaux en droits.
Finalement, la démarche de Bercy est particulièrement maladroite et à certains égards peut être considérée comme contraire aux valeurs de la République.
Propos recueillis par Julian Herrero pour The Epoch times.
Dans un précédent article, The Epoch Times avait rapporté les menaces de censure que le Rassemblement national fait planer sur le gouvernement en cas de passage en force par décret sur le PPE3 !




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