Le président des riches …
Après presqu’un an d’un politique plutôt libérale que la droite aurait rêvé de conduire, sans jamais en avoir eu le courage, c’est l’étiquette de président des riches qui colle désormais aux basques du président « Ni de droite, ni de gauche ».
Si le précédent président n’aimait pas les riches, le nouveau est soupçonné de ne pas aimer, les pauvres, les retraités, les classes moyennes et les épargnants.
Cette dernière catégorie, les petits épargnants, qui se confond d’ailleurs souvent avec celle des retraités, va à être frappée par des mesures ciblant les « placements de bons pères de famille » honnis par l’ancien banquier devenu chef de l’Etat.
C’est l’objet d’un article paru du dernier Bulletin d’André Noël (n°2558 paru le 9 avril 2018) :
Le président de la République passe pour libéral en économie alors que rien, dans son action passée et présente, ne vient corroborer cette affirmation. Au contraire ! Selon l’Insee,
- les dépenses publiques ont crû de 2,5% en 2017,
- les dépenses sociales de 2,1% alors que l’inflation a été de 1%.
Mais de tempérament, d’une part, et dans sa gestion de l’économie, d’autre part, il n’est pas libéral mais autoritaire et dirigiste, le « dialogue » dont il parle n’est qu’un rideau de fumée pour faire croire qu’il prend une décision après avoir écouté tous les points de vue .(cf.“ la fausse consultation sur la PMA alors que la décision est déjà prise.)
On ne l’a guère remarqué, tant les réformes foisonnent et partent dans tous les sens mais le budget 2018 s’en prend aux petits épargnants, « coupables » de se contenter de placements sûrs, appelés encore de « pères de famille ». Le chef de l’Etat considère que c’est improductif et qu’il faut réorienter cette épargne vers les entreprises et tout spécialement les PME. A cette fin, la loi de finances contient des mesures radicales sur les placements préférés des Français, de ceux qui peuvent encore épargner, de moins en moins nombreux eu égard à une fiscalité toujours plus lourde.
Néanmoins, le gouvernement considère que l’épargne est abondante parce qu’elle bénéficie d’avantages fiscaux trop importants. Dès lors, il faut supprimer les avantages fiscaux pour décourager les Français d’épargner toujours plus. Oubliant que ce n’est pas le goût de la spéculation mais l’inquiétude pour l’avenir qui les pousse à cette épargne de précaution. On notera que, parmi ces épargnants modestes, il y a un certain nombre de retraités qui, une nouvelle fois, seront pénalisés sur leur épargne après l’avoir été sur leur pension.
En conséquence, dans le budget 2018 le PEL (plan d’épargne logement) et le CEL (compte épargne logement) ne seront plus des produits intéressants. La prime d’Etat, plafonnée à 1.525 € sur les anciens PEL et CEL, est supprimée pour ceux ouverts à compter du 1er janvier 2018. De plus, les intérêts de ces plans ou compte épargne logement seront soumis au prélèvement forfaitaire unique de 30% dès leur souscription. Précédemment, cette imposition n’intervenait qu’à la 12 ème année. L’assurance-vie, au-delà de 150.000 €, sera imposable – en cas de rachat – au taux de 30%.
Ce sera sans doute bientôt le populaire et peu rémunérateur Livret A qui va trinquer. En effet, le Conseil sur les prélèvements obligatoires (CPO), qui dépend de la Cour des comptes, a remis à Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des finances un rapport, dont il s’est réjoui et dont il tiendra compte, sur le Livret A. Alors que le plafond de versements est aujourd’hui de 22.950 €, le CPO demande de revenir à la limite de 15.300 €. Il propose une fiscalisation au-delà de ce seuil, les intérêts resteraient exonérés jusqu’à 15.300 € de versements, les gains des versements au-delà deviendraient imposables.
« Le but est de doubler la part de l’épargne des Français qui va dans les PME, actuellement de cinq milliards €, pour qu’elle atteigne dix milliards d’ici à la fin du quinquennat, » a expliqué le député LREM Amélie de Montchalin, membre de la commission des Finances à l’Assemblée. A cette fin, elle a réuni les banquiers, assureurs, gestionnaires de patrimoine et autres organismes de conseils en placements le 22 janvier à l’Assemblée.
Ils devront lui remettre une feuille de route où ils s’engagent à créer des produits financiers en faveur des PME, à former leurs équipes pour les vendre au grand public, « D’ici douze à dix-huit mois, nous vérifierons que les placements des Français ont été légèrement réorientés. » Et de leur donner des directives précises, il s’agit de « créer des produits avec de l’industrie, des start-up, des grands groupes, du tertiaire, des entreprises issues de toute la France … »
Evidemment, ce sont des placements à risques
mais elle n’en a cure, ce n’est pas son argent !
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