Je voudrais juste vous livrer quelques réflexions personnelles sur la cérémonie des César …
Oui, j’ai eu la faiblesse ou le courage – à vous de juger – de regarder cette « institution de la bien-pensance » qui ne récompense habituellement que
les films-qui-vont-dans-le-bon-sens,
la défense des migrants et celle des minorités sexuelles étant les deux sujets les plus porteurs dans le cinéma nombrilisme et progressiste célébré par ces gens-là.
Moi aussi, j’ai envie de donner des récompenses …
Je voudrais d’abord délivrer un prix à Florence Foresti qui a habilement tenté de déminer une soirée qui promettait d’être largement coincée à cause des 12 nominations du film de Roman Polanski : J’accuse.
Elle en a profité pour se moquer du politiquement correct, ce qui ne manquait pas de courage dans une telle enceinte :
J’ai « cleané » tout mon passé numérique. Y’a plus une seule photo de moi en black faced ou un salut nazi dans mon téléphone ! Mais en revanche, je suis désolé, je n’ai rien plus faire … Je suis confuse …
Il semblerait que je sois blanche, hétéro, d’héritage chrétien !
C’est pas grave car je suis une femme ! Alors ça équilibre ! En plus j’ai du sang italien … Je suis un peu arabe donc ! J’ai fait très attention à mes textes.
Vous pouvez rire tranquillement à l’écran … J’allais pas risquer de foutre en l’air une carrière à cause d’une petit con derrière son smartphone ou d’une association en manque de buzz ! Vous ne serez jamais taxés de rire complice !
Ce soir, on est sur du rire bio … Du rire sans glyphosate …
Je vais être CON-SEN-SUEL-LE ! Aucune blague sur les minorités, sur les handicapés !
Pour les fans de Florence Foresti, son intervention complète est à voir ici.
Je suis aussi un fan, mais pas au point de ne pas lui reprocher le fait qu’à l’annonce du prix du meilleur réalisateur remis à Roman Polanski, elle a abandonné son rôle d’animatrice reprise au pied levé par la présidente Sandrine Kiberlin.
Je n’ai pas entendu non plus Florence Foresti condamner le prix du meilleur film attribué à un condamné à trois ans d’emprisonnement pour enlèvement et séquestration … Allez, Florence ! Encore un petit effort pour te sortir complètement du politiquement correct !
J’en arrive à mon sujet …
Je voudrais juste comparer les interventions, sur la scène des César, de deux personnalités comme on dit « issues de l’immigration » : Roschdy Zem et Aïssa Maïga.
Commençons d’abord par Roschdy Zem !
Roschdy Zem a reçu le prix du meilleur acteur et la sobriété de ses remerciements fut remarquable :
Je voudrais remercier tous les réalisateurs avec qui j’ai bossé depuis trente ans parce qu’ils m’ont permis d’avoir cette chose nécessaire pour un acteur, à savoir un parcours. Un parcours qui me permets d’être ici ce soir et d’avoir cette récompense.
Ce qui est important, ce n’est pas de courir vite dans l’espoir de rattraper ceux qui sont devant, mais de courir plus longtemps.
Une déclaration qui ignore délibérément, le point de départ et le handicap éventuel de son origine, pour mettre en avant son parcours, un parcours qu’il associe à son travail (j’ai bossé) et aux personnes qui l’ont aidé en lui faisant confiance.
Aucune allusion à son statut d’immigré, aucun message à destination de ses congénères sauf celui de l’exemple qu’il donne.
Tracez votre route, Bossez. Construisez votre parcours !
Mais c’est sans doute le talent de Roschdy Zem qui lui permet de tenir ce discours.
Passons à Aïssa Maïga !
Aïssa qui ? Me direz-vous ? C’est sûr, en parler après Roschdy Zem va être terrible pour elle ! Mais elle l’a bien cherché ! Son propos, vendredi soir, fut un très pénible moment.
D’abord sur le fond, avec ce pénible décompte des hommes et femmes de couleur présentes dans la salle qu’elle a estimé à 12, ce qu’elle a trouvé scandaleusement faible.
Mais plus encore sur le forme, où pendant presque quatre minutes, la noire – puisque c’est comme cela, d’abord, qu’elle veut être considérée – s’est mis en scène, s’est écoutée parler et a ménagé ses effets.
Le tout dans le silence gêné de l’assistance qui tranchait avec l’écoute qui avait accompagné les remerciement de Roschdy Zem.
C’était donc bien un déficit de talent et de notoriété qui forçait Aïssa Maïga à se cantonner dans le seul domaine de la promotion de la diversité.
Désolé, je n’ai pas voulu m’infliger la punition de retranscrire les paroles de la militante noire. Je vous livre donc la vidéo de sa diatribe indigéniste :
« On est une famille, on se dit tout non ? » : @AissaMaiga, présidente des collectifs 50/50 et Noire n’est pas mon métier. Le meilleur des #César2020 > https://t.co/ipnVwouBeV pic.twitter.com/eXaezRYd4T
— CANAL+ (@canalplus) February 28, 2020
En conclusion …
En conclusion, il suffit de reprendre le titre de cet article :
Mais, vendredi soir, qui a fait le plus avancer le « vivre ensemble » ?
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