Malhonnêteté intellectuelle ou incompétence ?

Vous l’aurez compris, j’en suis certain !
Je parlais bien sûr des journalistes !

Et la nouvelle affaire Nicolas Sarkozy, sa scandaleuse mise en garde à vue et la fièvre médiatique déclenchée par sa mise en examen n’auront rien fait pour redorer le blason d’une profession bien mal considérée par les Français.

Je voudrais revenir sur un comportement particulièrement pernicieux que j’ai pu observer deux fois de suite ces dernières heures.

Lors de l’intervention de Nicolas Sarkozy dans le JT de Gilles Bouleau sur TF1,
Pendant l’interview de l’avocat de Nicolas Sarkozy par Elisabeth Martichou sur RTL

Voici le script des échanges dans le cas de RTL :

Elisabeth Martichou : il y a une pièce importante, c’est ce fameux document sorti par Mediapart : une note à entête officielle de l’état lybien dans lequel il est écrit que le régime lybien va appuyer la campagne électorale de Sarkozy à hauteur de … 50 millions d’euros. Nicolas Sarkozy a toujours affirmé que c’était un faux. Il a porté plainte. Il a été débouté. Il a fait appel. Il a perdu en appel. C’est quand même un maillon faible pour vous ! L’instruction n’a pas prouvé que c’était un faux !

J’ajoute que quasiment le même dialogue a eu lieu, la veille, entre Gilles Bouleau et Nicolas Sarkozy.

Quand le pékin moyen entend ou voit cela, il comprend que le document en question a été validé par la justice et que Nicolas Sarkozy a été débouté de ses recours !

Or, c’est totalement faux, et Nicolas Sarkozy s’en est clairement expliqué hier soir:

Mediapart a bénéficié d’un non-lieu parce qu’ils ont prétendu qu’ils n’étaient pas au courant de la fausseté du document. Je vous répète la phrase du procès verbal de synthèse d’une commission rogatoire émanant d’officiers de la police judiciaire : il existe une forte probabilité que le document produit par Mediapart soit un faux. […] Les deux prétendus signataires du document ont tous les deux dit de la façon la plus formelle que ce n’était pas leur signature et que ce document était un faux.

En résumé, la justice a déclaré le document comme faux mais a admis que Mediapart pouvait ne pas le savoir.

Ce qui veut juste dire que Mediapart est plus incompétent que malhonnête !

L’important, sur le plan de l’information, n’est pas que Mediapart n’ait pas été condamné, c’est que le document ait été jugé comme un faux !

Et pourtant, les deux journalistes n’ont parlé que du déboutement de Nicolas Sarkozy et pas de la fausseté du document qu’Elisabeth Martichou continue de considérer « comme un maillon faible pour la défense ! »

Ça n’est clairement pas de l’incompétence, mais de la malhonnêteté intellectuelle !

Pour terminer, écoutons Maitre Herzog répondre à cette journaliste :

Quand Mediapart a t-il publié le document ? Ils l’ont publié entre les deux tours de la présidentielle de 2012 ! C’est pas neutre, madame ! Lorsqu’on est un média indépendant (sic) avec des guillemets ! Ils ne pouvaient pas attendre 8 jours pour le publier ? […] Je ne suis pas naïf, lorsque je relis le titre d’un beau livre, écrit en 2006 avec monsieur Hollande et commis avec monsieur Plenel : Devoirs de vérité ! Vous pensez que c’était un devoir de vérité ?

J’ajoute, madame, que personne n’est naïf pour penser que c’est en novembre 2016, à trois jours du débat de la primaire de la droite et du centre que Takiéddine va faire ses révélations !

Pour terminer, regardez cette courte mais édifiante vidéo d’une rencontre entre François Hollande et Edwy Plenel en 2010 :

Je ne résiste pas au plaisir de mettre le script noir sur blanc :

François Hollande : Alors, tu n’as pas encore arrêté le délinquant ?
Edwy Plenel : Non, je fais mon travail …
François Hollande : Vous avez fait plus que votre travail ! Bon on essaye de …
Un passant : Et Sarko, on va l’avoir ce con !
François Hollande : Oui, il a tout dit, lui !

Et voilà, comment nous avons eu le calamiteux quinquennat de François Hollande !

Je ne peux terminer cet article sans rappeler la « saloperie » – il n’y a pas d’autre mot – dont s’était rendu coupable David Pujadas durant le débat des primaires de la droite et du centre en demandant à Sarkozy s’il avait touché de l’argent de la Lybie :