Marine Le Pen en route pour la chiraquisation

« Un roi fainéant » : c’est le résumé qu’avait fait Nicolas Sarkozy du second mandat de Jacques Chirac !

J’ai bien  l’impression que Marine Le Pen est en pleine chiraquisition et ceci bien avant son accession à l’Elysée !

Elle commença cette chiraquisation bien avant l’élection présidentielle de 2022 en lançant cette dédiabolisation intensive dont la première étape fut l’éviction de son père et fondateur du Front National, Jean-Marie Le Pen.

La seconde étape fut l’abandon dans son programme de la sortie de l’euro avec forcément pour conséquences de faire passer à la trappe une partie de son programme économique.

Mais c’est sur le plan sociétal que la chiraquisation est la plus visible. Le glissement à gauche s’est ensuite poursuivi par un reniement assez net de ses convictions anti-immigration.

Sa négation du Grand remplacement, fer de lance du parti Reconquête!, en dit long sur son renoncement à maitriser réellement l’immigration. Le mot identité a même été rayé du vocabulaire du Rassemblement national.

Marine Le Pen a même supprimé de son programme la dénonciation de l’adhésion à la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) qui laissera en place des obstacles juridiques majeurs à la simple réduction des flux migratoires.

Certes, le Rassemblement national est devenu plus présentable mais au prix, selon moi, d’un reniement de ses convictions, et d’une trahison d’une bonne partie de ses militants.

Ce faisant, elle fait le pari que son parti finira par être reconnu par les médias bien-pensants mais c’est peine perdue. Elle ne sera jamais acceptée et trainera son nom comme un boulet jusqu’à ce qu’elle quitte la vie politique.

On me rétorquera que, grâce à cette stratégie, elle a pu entrer en force au Parlement contrairement à Eric Zemmour qui a subi un double échec aux présidentielles et aux législatives. C’est vrai mais à quel prix ? Celui du reniement !

Marine Le Pen avait-elle vraiment l’intention de gouverner ?

On a pu en douter en regardant le débat de second tour de la dernière présidentielle ! Certes, Marine Le Pen n’a pas fait les erreurs du débat de 2017 mais c’est au prix d’une importante autocensure.

On ne peut que regretter l’absence d’Eric Zemmour au second tour ce qui aurait permis un vrai débat. Un débat duquel, je le pense, Emmanuel Macron serait sorti laminé.

A la place, nous avons eu un débat édulcoré, fade, sans aucun intérêt. Alors que son adversaire lui avait asséné un terrible coup bas en accusant le Rassemblement national d’être financé par Vladimir Poutine, Marine Le Pen n’a évoqué aucun des scandales attachés à Emmanuel Macron et à la Macronie ! Pas un mot d’Alstom, pas un mot sur Benalla, sur la disparition de la majeure partie de son patrimoine, et bien d’autres. A peine une vague allusion au scandale McKinsey !

Certains ont évoqué un cynique accord entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen : « je te laisse entrer au Parlement et toi, tu ne m’attaques pas personnellement ».

Entrer au Parlement, certes … Mais pour quoi faire ?

Emmanuel Macron n’a pas de majorité au Parlement mais il joue des divisions des oppositions (RN, Nupes et LR) et finalement va faire passer son budget rejeté pourtant par tous les opposants en utilisant le 49.3.

Au passage, Emmanuel Macron se comporte de manière provocante et totalement anti-démocratique en rejetant tous les amendements déposés par le RN et la Nupes mais votés par une majorité des députés.

Rejeter un amendement votés par le Parlement est un acte antidémocratique caractérisé !

Alors que Macron les a provoqués et humiliés, le RN et la Nupes vont chacun déposer une motion de censure que l’autre parti ne votera pas ! Combat de coqs dérisoire au détriment des militants.

Quant aux LR, ils vont perdre leurs derniers militants en ne votant aucune des motions de censure !

Le salut devra t-il venir de la Rue ?

On le sait maintenant de façon certaine, Emmanuel Macron, Macron n’a qu’un soutien limité à 25 % des Français. En 2017, et plus encore en 2022, Macron ne doit sa victoire qu’au rejet de Marine Le Pen, en aucun cas à l’adhésion son programme.

Juste après les élections présidentielles, presque deux tiers des Français étaient mécontents de la victoire de Macron :

Cette majorité de Français opposés à la politique de Macron va t-elle longtemps supporter les palinodies qui se jouent à la Chambre des députés ? Après la terrible affaire de l’assassinat de la petite Lola, la cote de popularité de Macron s’est écroulée de 7 %.

Puisque les députés d’opposition refusent de s’allier pour représenter ces trois quarts de Français mécontents, il ne reste plus que la rue pour que cette majorité puisse se faire entendre.

Les factures de gaz et d’électricité qui vont augmenter de 15 % à partir de janvier vont-elles remobiliser une opposition qui pourrait bien rejouer la session des gilets jaune … puissance 10 ?

A suivre …