Mathieu Bock-Côté pourfend la NupesMania !

Auparavant, la gauche conspuait le Front puis le Rassemblement national en le comparant aux forces politiques de gouvernement PS et Républicains.

Mais depuis quelques semaines, la gauche de gouvernement – excepté quelques vieux éléphants du Parti socialiste – a jeté au feu ses valeurs de laïcité et d’universalisme pour rejoindre les racialistes et les indigénistes de Nupes !

Dès lors, on aurait pu penser que le paysage politique devenait simple car symétrique :

• Au centre, l’extrême centre ramasse-tout,
• A droite, l’extrême droite,
• A gauche … l’extrême gauche.

Une symétrie ? Vous n’y pensez pas !

Cela fait quatre décennies que la gauche et les médias stigmatisent et interdisent tout rapprochement entre la droite de gouvernement et ce qu’ils appellent l’extrême droite.

Mais voila qu’en quelques semaines, l’union de la gauche de gouvernement et de l’extrême gauche islamogauchiste se fait sous l’oeil complaisant et admiratif des médias !

Imaginez les torrents d’encre qui auraient coulé, les milliers d’heures de débat qui auraient dénoncé un rapprochement symétrique entre LR, Reconquête! et le RN !

Toujours ce deux poids de mesure dont Mathieu Bock-Côté a fait le sujet de son édito ce matin sur Europe 1.

Voici le script de cet édito quelque peu saignant suivi de la vidéo correspondante :

Le rapport entre la Nupes et le front républicain

Revenons sur la rhétorique des dernières semaines !

La Macronie nous mettait en garde : elle se présentait comme le seul choix raisonnable contre les extrêmes ! L’usage du pluriel envoyait un message clair : le RN de Marine le Pen et la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, il faudrait placer un marqueur d’équivalence. Pour des raisons différentes mais d’égales valeurs, ils seraient à exclure de ce que l’on nomme pompeusement le périmètre républicain. Dès lors, si les circonstances imposaient à la Macronie de choisir entre l’un et l’autre, elle s’y refuserait ! C’était clair ! Entre les extrêmes, elle ne choisirait pas !

C’était vrai jusqu’à hier !

Rappelons les événements : fidèle à la doctrine macronienne, Élisabeth Borne a d’abord expliqué, le soir des législatives, qu’elle refusait les extrêmes. Il fallait désormais voter au cas par cas ! Quelques autres figures de la Macronie, comme Jean-Michel Blanquer, dirent la même chose. C’était sans compter sur tous les macronistes conditionnés par des années d’anti-le penisme primaire pour qui le simple nom de la famille maudite qu’il soit porté par le grand-père, la fille ou la petite fille suscite la même réaction pavlovienne. Il faut à jamais les bannir, ne jamais voir ce qu’ils ont à dire car, en dernière instance, ils seraient possédés par la bête ! A la thèse de l’équivalence des extrêmes, il ne croyait plus. Alors ils se sont faits entendre pour que nous sachions tout ce qui n’avait jamais été tenté par le diable et que leur âme n’était pas sale.

« Pas de vote pour Marine Le Pen ! » Tel était leur cri de guerre ! Citons-en quelques uns :

• Cédric O, ancien secrétaire d’Etat : « Hors des populistes racistes et des populistes, on vote pour ces derniers en se pinçant le nez ! »
• Pap Ndiaye : « quelle que soit la configuration, aucune voix ne doit aller au Front National. Le combat contre l’extrême droite n’est pas un principe à géométrie variable ! »
• Olivier Grégoire, la nouvelle porte-parole du gouvernement : « quand le RN et la Nupes se rencontrent pas une voix pour le Rassemblement national ! »

Et finalement, Élisabeth Borne a voulu personnellement clore le dossier :

« Face à l’extrême droite, nous soutiendrons toujours les candidats qui respectent les valeurs républicaines. Notre ligne : ne jamais donner une voix à l’extrême droite ! »

Il est amusant de noter qu’Elisabeth Borne a envoyé ce tweet à Fabien Roussel d’un parti dont l’histoire n’est pourtant pas virginal et qui ne s’est jamais vraiment excusé d’avoir accompagné pendant plusieurs décennies des régimes criminels ! A Fabien Roussel, elle a pourtant accordé un certificat d’authenticité républicaine. On m’expliquera un jour selon quels critères on les décerne …

Relance de Dimitri Pavlenko : pourquoi le front républicain devrait-il s’appliquer à la NUPES ?

Je ne suis, ni en principe, ni en pratique, partisan de cette forme de bannissement civique et d’ostracisme politique à l’endroit d’un parti qui rassemble des millions d’électeurs. Dans mon esprit, cette méthode est profondément antidémocratique et permet surtout, à une élite installée, d’empêcher l’émergence d’une contre-élite en la diabolisant et en l’enfermant dans la fonction tribunicienne.

Je serais heureux qu’on m’explique enfin la différence entre les partis républicains et les partis antirépublicains, qu’on me présente les membres de cette nouvelle congrégation de la doctrine de la foi qui sait fouiller le fond des âmes des uns et des autres.

Mais, imaginons qu’il faille néanmoins appliquer cette méthode. La NUPES est aujourd’hui un parti à visée décoloniale, racialiste dont le chef Jean-Luc Mélenchon accuse la police de tuer, la loi sur le séparatisme d’être islamophobe et qui a prétendu que l’attentat terroriste de Mohamed Mehra était une machination du Système pour persécuter les musulmans. On trouve dans cette coalition Danièle Obono, Aymeric Caron, Sandrine Rousseau, Alexis Corbières, Rachel Garrido et d’autres semblables personnages qui font plus penser aux prochains gardiens de la Révolution qu’à d’honorables députés de la Nation !

Quelle belle galerie ! N’est-ce pas ? Mais voila, apparemment, ça ne dérange pas ! Apparemment cette extrême-là est bien moins dangereuse que l’autre !

Je me demande qui croit encore à cette liturgie usée. Je constate néanmoins qu’elle est encore efficace et permettra aux installés du régime de se faire les mamours républicains en racontant des histoires sur la bête immonde qui rôderait dans la France périphérique. Que le front républicain, aussi, est une mauvaise blague racontée par un régime en crise qui mobilise la mémoire de la deuxième guerre contre ceux qui plaident pour la démocratie référendaire, qui fascisent ceux qui luttent contre l’immigration massive mais qui se couchent devant une gauche insurrectionnelle qui ne renie pas sa filiation robespierriste, qui racialise les rapports sociaux, islamophobise la laïcité française.

C’est à se demander où sont les frontistes républicains quand on en a besoin d’eux !

Ils ont probablement piscine … Piscine républicaine, évidemment !

Mathieu Bock-Côté pour Europe 1.

Voici la vidéo de cet édito :