SNCF : depuis quelques jours, le climat a changé !
Cela avait commencé un peu avant le début de la grève des cheminots et le mot d’ordre est devenu :
Halte au « cheminots-bashing » !
Depuis des semaines, la presse était plutôt favorable à la réforme ferroviaire portée par Emmanuel Macron et son gouvernement, mais le vent semble avoir tourné …
Est-ce la peur suscitée par la perspective de trois longs mois de galère promis par cette grève larvée ? Une action dont la logique est la suivante :
Impact maximum pour les usagers, coût minimum pour les cheminots !
Voici, à ce sujet, l’édito de Nicolas Beytout, paru hier dans l’Opinion :
C’est une affaire entendue : il ne faut surtout pas dire que les agents de la SNCF sont des privilégiés. Dans ce climat de grève dure qui pèse désormais sur la France, il importe au contraire de sur-jouer le respect que l’on porte à ces hommes et ces femmes, sans hésiter à en rajouter dans la considération. Tout autre propos, surtout s’il sort de la bouche d’un ministre ou d’un membre de la majorité, sera immédiatement pris pour une provocation et le risque fou d’envenimer la situation. Il est même devenu impossible de suggérer que d’autres professions, les agriculteurs par exemple, auraient des contraintes singulièrement plus lourdes et des protections autrement plus fragiles : ce serait insinuer qu’il y a plus malheureux qu’à la SNCF. Impossible !
Alors, à grands coups de langue de bois, on entend dire avec ferveur que, plus qu’un travail, les agents du rail ont une mission : assurer le service public du chemin de fer français. Et que cela leur crée des devoirs et non des privilèges.
C’est beau, mais c’est faux !
Si, parmi les 135 000 salariés de la SNCF, certains assument des tâches plus lourdes que d’autres, le statut a historiquement été pensé pour tenir compte et compenser ces sujétions particulières. Lesquelles ont été heureusement allégées, en quelques décennies. Mais les avantages liés à ce statut n’ont pas été révisés, eux. Sinon, comment expliquer que tant de Français rêvent de se faire embaucher par la SNCF ? Ils sont environ 400 000 chaque année à faire acte de candidature spontanée. Les conducteurs de TGV, parmi les grévistes les plus mobilisés, ne font pas de peine à tout le monde : on compte environ 60 000 volontaires pour rejoindre chaque année cette aristocratie du rail. Croit-on vraiment que cela n’a rien à voir avec un « avantage particulier possédé par quelqu’un, et que les autres n’ont pas », autrement dit, un privilège ?
Nicolas Beytout pour l’Opinion.
Pour en savoir plus sur les avantages du statut des cheminots, lire cet article de l’Express :
Statut des cheminots: quels sont ses « avantages »?
résumé sur cette planche :
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