On n’élève pas les agneaux dans une porcherie !

Publié par le 3 Déc, 2017 dans Blog | 0 commentaire

On n’élève pas les agneaux dans une porcherie !

Il est interdit d’interdire !

Ce fut l’un des slogans-phares des « événenements de mai 68 » ! Slogan qui si on l’applique à lui-même s’autodétruit immédiatement !

Au moment où Emmanuel Macron, qui avait à peine 10 ans en mai 1968, aurait le projet de commémorer mai 68, il pourrait être intéressant de réfléchir aux conséquences positives et négatives de cette mini-révolution.

C’est ce qu’a fait Denis Tillinac dans son dernier billet paru dans Valeurs actuelles. S’il encourage la lutte contre le harcèlement des femmes, il pointe l’impact sur les jeunes générations des conséquences de la libéralisation des moeurs et du déferlement de la pronographie sur internet, sur l’image de la femme.

Cela paraitra très réactionnaire et abominablement conservateur à la gauche bobo, mais, à mon sens,  Denis Tillinac mérite d’être entendu !

Combattre les sales types qui abusent de leur supériorité, bien sûr. Mais alors aussi la pornographie et le libre consumérisme prôné en matière de sexe.

On n’élève pas les agneaux dans une porcherie !

La chasse aux « porcs » sans permis est ouverte.

Violeurs patentés, agresseurs brutaux, dragueurs indélicats, paillards lourdingues: citoyens, tirez à vue, les magistrats feront le tri dans les gibecières. Cette incitation frénétique à la balance se pare de vertu; elle vise à protéger les victimes des « porcs », essentiellement des femmes et des mineurs. On souscrirait de meilleur gré à cette cause si elle ne résultait d’un emballement médiatique, et n’était dévoyée par l’intégrisme hargneux des contempteurs de l’altérité.

Denis Tillinac

Indéniablement, les faibles sont la proie sexuelle de sales types qui usent et abusent de leur supériorité physique ou de leur prééminence sociale pour les plier à leurs fantasmes prédateurs. Il faut par tous les moyens les empêcher de nuire, sans toutefois confondre la violence avec la séduction et les jeux subtils de l’érotisme où parfois un « non » veut juste dire « pas si vite ». Que les pouvoirs publics abordent le sujet, on s’en félicite. Mais gare à l’illusion, courante chez les technos, qu’en modifiant une loi on change les moeurs. Le fond du problème, dans nos sociétés où les antiques tabous liés à la sexualité n’ont pas résisté à la déshérence de la morale traditionnelle et surtout à la pilule, c’est la pornographie. Autant dire la porcherie, pour reprendre le mot utilisé très pertinemment par Madeleine de Jessey. Je n’ose écrire « la belle Madeleine », de crainte d’être taxé de machisme rétro.

Trêve de tartufferie !

Voici parvenue à l’âge adulte une génération qui depuis l’âge de 12 ans, parfois de 10, a littéralement biberonné du porno. Du soft à la télé, du hard sur Internet. La pub et les revues aux étals des kiosques à journaux conspirent à une injection à flux continu de scenarii qui tous réduisent la femme à une proie consentante, avec la caution implicite d’un discours légitimant les pratiques les plus obscènes.

Quel surmoi briderait la libido en surchauffe d’un ado quand tant de
croupes offertes 
à sa concupiscence la harcèlent sans désemparer ?

Avec quoi sa cervelle encore molle pourrait élaborer, sinon un bel éternel féminin, du moins une image respectable de la féminité ?

Tout puritanisme bu, notre « modernité » a levé inconsidérément le couvercle d’une marmite infernale. Aucune autre société ne s’y est risquée. Il suffit de lire Sade, ou Sacher-Masoch, ou Freud, ou Pauline Réage pour mesurer combien les soixante-huitards se sont abusés en décrétant le désir innocent. Partout et de tout temps, quand l’état de guerre ou d’anarchie permet à des hommes de  libérer impunément leurs instincts, on viole puis on tue sa victime. Partout où sévit un bourreau dans le secret d’une geôle, la torture provoque une érection. Donc le désir n’est pas innocent, et surtout pas le désir sexuel.

Toutes les sociétés humaines l’avaient encadré dans des rites, et avaient soigneusement codifié les transes. La nôtre a voulu croire qu’une sexualité « libérée » des tabous ancestraux deviendrait au pire anodine, au mieux épanouissante. Que l’émancipation inéluctable et bienvenue du genre féminin éradiquerait la part de cruauté inhérente à la sexualité masculine. Elle a voulu croire que les noces du Progrès et de la Raison, concélébrées par Marcuse et autres clercs « libertaires », affranchiraient l’humanité des appétits immémoriaux de soumission de l’autre.

Une génération de bobos a pris l’habitude de consommer du porno en famille comme on se fait un apéro après le boulot. Ses rejetons en payent le prix. L’addition risque d’être lourde. On ne peut pas élever des loupiots dans une porcherie et espérer qu’à l’âge d’homme ils seront des agneaux. Le moment approche où apparaîtront insolubles les contradictions entre les exigences d’un « libre » consumérisme sexuel et celles des équilibres psychiques et moraux.

Monsieur le président, réfléchissez-y à deux fois avant de
commémorer Mai 68, comme on vous en prête l’intention !

Denis Tillinac pour Valeurs actuelles.

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