Qui a porté un banquier à l’Elysée ?
La politique économique menée par Emmanuel Macron depuis son élection est plutôt libérale, si l’on excepte la baisse des dépenses publiques dont on ne voit pas le début du commencement d’une esquisse !
Pourquoi les Français qui n’aiment pas les patrons, détestent les banquiers et en avaient assez du système politique française et de ses élites, ont-il porté au pouvoir un banquier, archétype du produit de ce système honni ?
Mystère ! La bonne question serait peut-être : « A qui profite le crime ? » Pas aux retraités, ponctionnés comme jamais ! Pas aux classes moyennes qui ont encore dû « chasser au bassinet » ! Les tenants de l’économie libérale et mondialiste semblent les bénéficiaires évidents de l’élection d’Emmanuel Macron.
Olivier Piacentini a publié aux Editions de Paris – Max Chaleil, un ouvrage intitulé « OPA sur l’Elysée – Un an après : le vrai bilan du marcionisme ». Voici une interview de l’auteur publié sur le site AgoraVox :
Qui sont les bailleurs de fond de Macron ? A qui est-il redevable pour avoir été propulsé président de la République Française ? A ces questions fondamentales Olivier Piacentini nous répond sans fard.
Il y a un an, Emmanuel Macron était élu président de la République Française après une campagne de presse auto-célébrative et une campagne de dénigrement sans précédent contre les candidats susceptibles de remporter la course à l’Elysée. Ceci, avec l’appui de pratiquement tous les médias de tous les grands groupes de presse qui sont dans les mains des “investisseurs” de Macron pour placer leur homme à ce poste stratégique.
Pour la première fois dans l’ histoire de la V ème République, des affaires judiciaires et leur traitement médiatique ont fait basculer le destin de la France, en écartant ses concurrents d’une victoire promise. Mais “à y regarder de plus près, la victoire surprise d’un jeune banquier ambitieux, sans expérience électorale et sans parti, ne doit rien au hasard : le soutien sans faille que le monde de la finance, des médias, des multinationales lui apporta est le noeud de ce qui s’apparente à un coup d’Etat d’un milieu que seul Macron pouvait pleinement servir” explique l’auteur. Qui prophétise : “ Il est des promesses sur lesquelles le président Macron ne transigera jamais : celles qu’il a faites il y a plus d’un an à ses puissants bailleurs de fonds qui l’ont soutenu sans jamais faillir et qui investissent rarement sans espoir de retour !”.
Partons avec Olivier Piacentini à la découverte de ce monde occulte qui a décidé sans nous du futur de la France et des Français. L’auteur nous dit qu’”Il est temps de remettre les choses à leur place et de dévoiler les coulisses, non pas d’une consultation populaire, mais d’une véritable OPA des puissances d’argent sur le pouvoir politique de notre pays”.
Macron a été élu au second tour avec plus de vingt millions de voix. Mais, nous dit Olivier, “s’il a bien été élu d’un point de vue purement comptable, il est en fait mal élu, de par les circonstances qui l’ont conduit à la victoire. Les Français n’ont pas voté Macron, ils ont été empêchés, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, de voter pour d’autres. La désolante campagne de 2017 a privé les Français d’un vrai débat démocratique”. Il a été élu par défaut.
Retour en arrière : une vidéo sur le site du quotidien de droite “Il Giornale” propriété de la famille Berlusconi, reprise le lendemain par toutes les chaines TV et de radio, de journaux et les sites d’information italiens retransmet au lendemain des élections présidentielles le 8 Mai 2017 une vidéo du 21 Avril 2016. Cette vidéo concernant la présidentielle française est paradoxalement ignorée en France, mais passionne vite médias et grand public italien. Dans cette vidéo Jacques Attali est interrogé par Arlette Chabot sur le plateau de LCI : “Quel sera selon vous, le prochain président de la République ? Attali répond : “J’ai toujours dit que le prochain président de la République serait un inconnu. Les Français veulent deux choses : un programme et une action claire et un homme nouveau. Je vois donc Emmanuel Macron, ou encore Bruno Lemaire. Je constate avec plaisir que Macron a proposé une réforme de l’ ISF, de prendre les migrants au sérieux et de considérer que c’est une chance pour la France” (Voir https://www.lci.fr/france/linvite-darlette-chabot-jacques-attali-1255991.html).
Piacentini nous dit :” Quel analyste de la scène politique française peut pronostiquer sérieusement en avril 2016 la victoire de l’une ou de l’autre de ces personnalités : le premier candidat à la primaire de la droite et du centre est très largement devancé par Alain Juppé et Nicolas Sarkosy dans les enquêtes d’opinions, le second n’a même pas encore suggéré publiquement qu’il pourrait se présenter à l’élection. A gauche, on envisage encore une possible candidature de Hollande et si elle s’avérait irréaliste, Manuel Valls est pressenti pour reprendre le flambeau”.
Il poursuit : “ De quelque côté que l’on regarde sur l’échiquier politique, on ne perçoit aucun espace aussi minime soit-il pour un Macron enfermé dans l’impopularité gouvernementale, caricaturé par les “Guignols de l’Info” en chérubin de Pierre Gattaz et d’un Hollande rallié au crédo patronal. La droite est à ce point majoritaire dans toutes les enquêtes d’opinion dans tous les sondages que nul ne doute un instant que la prochaine élection ne tombe de son côté comme un fruit mûr, presque sans forcer. A la limite, le danger pour les Républicains viendrait plutôt d’un Front National à son apogée”. Et pourtant.
Pour comprendre, posons-nous cette question : qui est Jacques Attali ? Olivier Piacentini nous dit qu’il est “une véritable passerelle entre le milieu politique et celui des affaires. Il est depuis trente ans une personnalité centrale des élites française, au confluent des milieux politiques, médiatiques, industriels et financiers, et même au de-là des frontières de l’hexagone. Dès 1973, il est l’un des plus proches conseiller à l’ Elysée. Il dirigera la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement. Il est l’éminence grise incontournable du Cac 40 et du centre-gauche dit moderniste”. Evidemment, il fait parti des serviteurs du groupe Bilderberg. Piacentini poursuit : “Attali fera de Macron son bras droit. En 2010 il le présente à son ami François Hollande, dont il avait lancé la carrière trente ans auparavant. Hollande le nomme conseiller aux Affaires économiques à l’ Elysée à 34 ans”. A partir de là, comme par magie, il est épaulé en tout par tous les groupes de presse français pour le magnifier et le faire connaître du grand public. Paris Match dès l’été 2014 lui consacre sa une, comme un couple non-conformisme avec son ex prof de français. Les Inrockuptibles idem“bombardé espoir d’une gauche new-look, la coqueluche des bobos”. Tous s’y mettent avec ferveur : L’Express, le Point, Challenge, Vsd, Obs, Figaro Magazine etc. “Télévisions, radios, journaux, le ministre de l’ économie crève l’écran. Il attire à lui tous les feux des projecteurs, laissant dans l’ombre et la mélasse ses collègues du gouvernement”.
Voici comment donc ce jeune inconnu est présent partout, avec une image moderne, décontractée, décomplexée auprès de ses futurs électeurs. C’est une gageure que gagnera Attali et Hollande. Il n’ a pourtant “pas de parti structuré, pas de soutiens politiques d’envergure, pas de militants, pas de financement public, pas d’ancrage territorial, pas même la moindre expérience électorale”, “Attali sait tout cela mieux que quiconque mais n’en a cure. Il fait parti d’un cercle restreint d’initiés, bien décidés à propulser leur poulain au firmament. Et ce petit groupe est composé de personnalités suffisamment puissantes, influentes et fortunées pour compenser les handicaps à priori insurmontable du futur candidat pas encore officiellement déclaré” nous explique l’auteur, “Attali et sa poignée d’amis importants veulent révolutionner la politique française, faire table rase des partis, des carrières forgées sur des parcours électoraux, et faire de Macron un président de nouvelle génération, celui de la mondialisation, du numérique, des médias et d’internet. En la personne de Macron, Attali a déniché la perle rare : un candidat qui parle le langage des élites, de la mondialisation, de la finance, de l’Union Européenne, libéré des partis et qui sera totalement redevable à ce fameux cercles d’initiés qu’Attali cotoie”.
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