« Penser qu’il y a des gens qui ont plus de droits que d’autres à être sur un territoire est une pensée raciste
« Certains rentrent sur un territoire par un avion, certains rentrent par un bateau, certains rentrent par le sexe de leur mère à la naissance … Mais ce sont seulement des techniques d’entrée sur un territoire. »
« De ce point de vue-là, toute personne est légitime à vivre sur le territoire sur lequel elle vit. »
Voilà ce que déclarait récemment, Geoffroy de Lagasnerie, un sociologue qui a son rond de serviette à France Inter, et qui déroule, à chaque fois, son récit gauchiste immigrationniste !
Boulevard Voltaire lui a consacré cet article qui nous laisse dans la sidération.
Dans une vidéo, vous l’entendrez déclarer, reprenant une variante des « fausses opinions » d’une obscure ministre du numérique :
Il faut une sorte de censure dans l’espace public pour que les opinions justes prennent le pas sur les opinions injustes !
Mais, n’est-ce pas ce que l’on a déjà sur les radios et télés du service public ?
L’intello d’extrême gauche G. de Lagasnerie
défend le colonialisme … à son insu
Leur colère ne faiblit pas. Après plusieurs jours de polémique hypocrite et d’exégèse stérile, les figures de la gauche ne pardonnent toujours pas à François Bayrou son emploi du terme « submersion ». « J’ai été extrêmement choqué par ce mot indigne », a par exemple déclaré Geoffroy de Lagasnerie, mercredi, sur France Culture. Et le motif de son indignation ne manque pas de sel : contrairement à d’autres, le sociologue et philosophe d’extrême gauche ne nie pas la réalité du raz-de-marée migratoire. Il en conteste simplement l’illégitimité. Il fallait y penser. Pour lui, les millions de migrants africains qui déferlent sur nos côtes européennes ont parfaitement le droit de s’y installer. « Penser qu’il y a des gens qui ont plus de droits que d’autres à être sur un territoire est une pensée raciste, a-t-il ainsi professé. Certains rentrent sur un territoire par un avion, certains rentrent par un bateau, certains rentrent par le sexe de leur mère à la naissance… Mais ce sont seulement des techniques d’entrée sur un territoire. […] De ce point de vue-là, toute personne est légitime à vivre sur le territoire sur lequel elle vit. »
On connaît par cœur cette rengaine gauchiste qui préconise la dissolution des nations et des identités européennes. « Les nations n’existent pas : ce sont des fictions collectives », avait déjà éructé, en son temps, le politologue Thomas Guénolé. Les défenseurs de cet extrémisme migratoire voudraient nous faire croire qu’il suffit de fouler une terre pour en devenir propriétaire, que nous vivons un territoire sans âme, désincarné, qui n’appartiendrait à aucun peuple en particulier. Toute opinion divergente étant, à leurs yeux, frappée du sceau de la haine et du rejet.
La réhabilitation du colonialisme ?
Mais, s’il est « raciste » de penser que « des gens ont plus de droits que d’autres à être sur un territoire », on en déduit donc qu’il était également « raciste » de faire partir les Français d’Algérie dans les années 60, n’est-ce pas ? De même, il serait probablement « raciste » de penser que la Cisjordanie appartient aux Palestiniens et que les Israéliens n’auraient pas le droit de s’y installer… Le philosophe de salon viendrait-il de justifier malgré lui le colonialisme que lui et les siens dénoncent à longueur de journée ? Oups !
Geoffroy de Lagasnerie n’en est pas à sa première énormité. On se souvient de son passage sur France Inter, en septembre 2020, lorsqu’il avait théorisé le refus des principes démocratiques et préconisé la censure des gens de droite. « Vous savez, le respect de la loi n’est pas une catégorie pertinente, pour moi, ce qui compte, c’est la justice et la pureté, avait-il expliqué,face à une Léa Salamé consternée. Moi, je suis contre le paradigme du débat, contre le paradigme de la discussion […] j’assume totalement le fait qu’il faille reproduire un certain nombre de censures dans l’espace public pour rétablir un espace où les opinions justes prennent le pouvoir sur les opinions injustes. » Tout un programme.
Geoffroy de Lagasnerie, sociologue, en septembre 2020, exprimait très bien l’arrogance et la morgue du gauchisme bien-pensant, persuadé de détenir la vérité suprême et donc prêt à mépriser et censurer tous ceux qui pensent autrement, comme #Cnews. pic.twitter.com/TBu5fKSi3z
— Outofnone (@Outofnone1) February 15, 2024
Mercredi, sa longue intervention sur France Culture ne s’est pas résumée, hélas, à un éloge malencontreux du colonialisme. Avant tout, celui qui officie également en tant que professeur à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy était invité pour défendre son dernier ouvrage dans lequel il propose d’abolir la pénalité et imagine un monde où la justice serait centrée sur le soin et la prévention… C’est beau, de rêver. « Abolir la notion de crime est la condition pour forger une nouvelle vision du monde », délirait-il, il y a quelques jours déjà, dans Libération.
Une baisse de niveau généralisée
Bien sûr, il est aisé de démonter les théories anti-prison fumeuses de l’extrême gauche. On pourrait consacrer des articles entiers à démontrer que le laxisme judiciaire qu’elle appelle de ses vœux est en réalité déjà à l’œuvre depuis plusieurs décennies – avec le succès que l’on sait. Mais les délires post-adolescents de quelques sociologues ne seraient rien s’ils n’étaient régulièrement promus par des antennes de l’audiovisuel public. C’est là que réside le vrai problème. La bienveillance de France Culture envers la bouillie intellectuelle d’un Geoffroy de Lagasnerie – qu’elle ose qualifier de « pensée originale » – a de quoi inquiéter. Comme le signe d’un avachissement cognitif généralisé.
Jean Kast pour Boulevard Voltaire.
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