Pap Ndiaye torpille la laïcité à la française !

Comment un président de la République qu’on dépeint régulièrement comme très intelligent, peut-il passer d’un ministre de l’Education nationale tel que Jean-Michel Blanquer à un autre comme Pap Ndiaye ?

Où est la cohérence politique et idéologique quand on passe d’une personnalité qui a défendu la laïcité à la française à un wokiste convaincu qui l’abhorre ?

Il n’y a pas de cohérence ! Il y a juste une navigation politique à la godille, de courte vue ! Un coup de barre à droite pour racoler les Républicains, un coup à gauche pour calmer la base socialiste de Renaissance !

Je me souviens très bien des réactions après la nomination de Pap Ndiaye à l’Education nationale. A droite, on hurlait à l’entrée du wokisme à l’école en rappelant tous les écrits précédents du militant racialiste.

A gauche, j’entends encore Julien Dray, demander  de mettre de côté les écrits précédents de Pap Ndiaye et de ne le juger que sur ses actions futures … Nous y sommes !

Pap Ndiaye vient de prouver son wokisme par ses actes !

En 2018, à la demande des établissements scolaires harcelés par les demandes des islamistes radicaux, Jean-Michel Blanquer créait le Conseil des sages de la laïcité censé aider les enseignants à contenir l’islam radical.

Pap Ndiaye vient de recadrer sérieusement cet organisme, évidemment pas dans le sens d’un respect plus strict de la laïcité.

Alors que le Conseil des sages de la laïcité pouvait être consulté et saisi directement par les proviseurs, le Conseil n’agit plus dorénavant que « sur saisine du ministre ». Le Conseil ne rendra compte … qu’au ministre !

Pour que ce soit bien clair, l’arrêté insiste :

Les avis du Conseil ne peuvent être rendus publics que sur décision du ministre.

On imagine sans peine la nature du filtrage que mettra en place le militant wokiste dans les remontées du terrain !

Il s’agit d’un verrouillage total du fonctionnement et des prérogatives du Conseil !

Pap Ndiaye a aussi revu la composition du Conseil :

Le mandat des membres du conseil est réduit d’un an (de 5 à 4 ans) avec effet immédiat pour le conseil actuel. Le mandat n’est plus renouvelable sans limite mais qu’une seule fois. Le poste de secrétaire général adjoint, occupé par I. Roder, devient facultatif, ce qui n’est pas bon signe pour son détenteur …

Le ministre a étendu le champ de travail du Conseil, manière, peut-être d’affaiblir la mission de défense de la laïcité.

Il a déclaré :

Pour mieux prévenir les atteintes à la laïcité, je souhaite également que le Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République oriente ses travaux sur la question de la transmission des valeurs de la République et de leur partage dans le quotidien des écoles et des établissements.

Alain Policar

Mais le point le plus significatif de la réforme du Conseil a été la nomination du sociologue et politologue Alain Policar connu pour sa proximité avec la notion anglosaxonne de la laïcité et donc son rejet de la laïcité à la française.

Le dernier livre d’Alain Politicar qui a attaqué les « anti antiracistes » ne laisse aucun doute sur l’idéologie d’extrême gauche du nouveau membre du Conseil.

Voici une de ses déclarations, dans un entretien donné au Café pédagogique, en réponse à la question suivante :

En quoi vos positions divergent tant de celles du Conseil actuel ?

Certains des membres actuels du Conseil de la laïcité et des valeurs de la République pratiquent, à mon sens, ce que Michael Walzer avait nommé l’universalisme de surplomb. On impose aux autres nos façons de faire, et on considère notre modèle comme devant s’imposer, quoi que puissent en penser les populations auxquelles nous sommes supposés apporter la lumière. On passe ainsi par pertes et profits ce à quoi cet universalisme-là, celui que Césaire nommait décharné,a conduit, à savoir le crime colonial au nom de notre « mission civilisatrice ».

En gros, la défense de la laïcité ne serait qu’une posture post coloniale !

En conclusion

En conclusion de cette reprise en main du Conseil des sages de la laïcité, je reprendrai le titre d’un précédent article :

Macron veut sauver l’école ? Qu’il vire Pap Ndiaye !