Pascal Praud : « Je crois que c’est fichu ! »

Publié par le 30 Oct, 2023 dans Blog | 3 commentaires

Pascal Praud : « Je crois que c’est fichu ! »

Pascal Praud est devenu, comme Christine Kelly, l’un des journalistes-vedettes de CNews, cette chaine marquée à droite que les progressistes honnissent et rêvent de tuer.

Ce journaliste, qui commença comme journaliste sportif, trace désormais son chemin dans le journalisme politique.

C’est un journaliste qui cherche toujours à comprendre le peuple en affectionnant les émissions de radio dans lesquelles les auditeurs prennent la parole.

A gauche, on crie à la démagogie, voire au populisme, tant la gauche progressiste n’aime pas, au fond, donner la parole au peuple. Mais les auditeurs, eux,  continuent à appeler pour crier leur colère ou leur désespoir !

Je relaye volontiers aujourd’hui l’édito que Pascal Praud vient de publier dans le Journal du dimanche car c’est un peu la voix des Français qu’il tente ainsi de représenter.

Je laisse la parole à Pascal Praud :

J’ai 59 ans. Combien de temps me reste-t-il à vivre ? Trente ans ? Au mieux ! Dans quelle France, dans quel monde vais-je traverser ces trente prochaines années ?

J’ai quatre filles et je me dis chaque jour que je suis un fou d’avoir projeté sur Terre quatre enfants nés dans les années 1990 alors que le Titanic avait déjà percuté l’iceberg. Quel avenir pour elles ?

Arras, Ashkelon, Gaza, Boutcha, Bakhmout, le Haut-Karabagh, Kaboul, je continue la liste ? L’essence d’une nation, disait Ernest Renan, est que « tous les individus aient beaucoup de choses en commun ». Qu’ai-je en commun avec les Français qui manifestent place de la République, ces Français qui crient « Israël, assassin » ou « sionistes, terroristes » ?

Je suis inquiet. Comme tous les Français sans doute. Je suis inquiet et ça s’entend au téléphone quand j’appelle un ami :

– Je crois que c’est fichu. Je vais écrire ça dans le JDD.
– T’es fou ! Laisse un espoir !
– Tu y crois, toi ?
– C’est pas la question. Tu n’as qu’à écrire : et si c’était fichu ?
– Un peu faux-cul, non ?
– Crois-moi. Protège-toi.

Viva la vie !

J’ai toujours aimé la vie que je menais. J’ai dû aller trois fois chez le psy, davantage par esprit de curiosité que par besoin d’aide. Je n’ai jamais avalé aucune pilule pour calmer un mal de vivre que je n’ai pas. J’ai aimé la maternelle, l’école primaire, le collège, le lycée et même l’université. J’ai aimé partir pour Paris à l’âge de 22 ans avec un matelas, un perfecto, des chemises et une raquette de tennis. J’avais trouvé, via Le Figaro du jour, une chambre de bonne dans le 16e arrondissement, avenue d’Eylau, derrière le Trocadéro. Je louais un 12 m2 sans ascenseur avec douche sur le palier au sixième ou septième étage auquel j’accédais par l’entrée de service. L’immeuble était chic, l’escalier pentu, je payais 500 francs. Je dépensais moins dans le loyer que pour aller voir Étienne Daho à l’Olympia ou boire un Coca-Cola aux Bains Douches. Je découvrais la liberté. J’étais insouciant. Deux choses qui définissent la jeunesse. Je n’ai pas beaucoup changé. Je n’ai rien. Pas un appartement, pas une maison qui soit à moi. Longtemps mon compte en banque est resté dans le rouge du 1er janvier au 31 décembre. Je n’ai emprunté de l’argent à personne sinon à mes banquiers avec qui j’ai entretenu des relations téléphoniques matinales.

Bref ! Tout ça pour dire que je suis plutôt d’humeur joyeuse. Ma religion, notre religion tenait dans notre mode de vie. J’aimais que Platini se prénomme Michel et qu’il soit le fils d’Aldo. Mon père, enfant de chœur à 8 ans, raillait le Christ les soirs de Noël. Mes amies ressemblaient à des héroïnes de François Truffaut. Elles lisaient des romans de Balzac dans les trains corail. J’ai toujours pensé que le monde était horrible, les gens pas toujours gentils mais que ce monde n’était pas plus horrible à la fin du XXe siècle qu’il ne le fut en 1940, en 1793 ou le 24 août 1572. Il fallait juste avoir un peu de chance, lire des livres et voir des films, être amoureux, exercer un métier qui soit une passion, écouter Supertramp et croire en son étoile. Alors, pourquoi ce sentiment que le monde va de mal en pis ? Il y a toujours eu des riches et des pauvres, des heureux et des malheureux, des gagnants et des perdants. Jusqu’à une date récente, les uns ignoraient la vie des autres. En 2023, tout se sait. La transparence est un miroir. La haine brûle dans les cœurs des vaincus. L’Internationale des passions tristes trouve avec Twitter et les réseaux sociaux son haut-parleur. L’époque agrège le ressentiment. Les poussières ne sont plus sous le tapis ; ce qu’on découvre est monstrueux. Tocqueville avait vu juste. Dans une société de plus en plus égalitaire, on supporte de moins en moins les différences.

Un prophète nommé Malraux

Islamisme, écologisme, wokisme mais aussi intolérance, bêtise, lâcheté. Vous connaissez les maux de l’époque. Je ne vous apprends rien. Nous n’avons pas de chance. Nous traversons une sale période. « Je n’exclus pas au XXIe siècle la possibilité d’un événement spirituel à l’échelle planétaire. » Le 10 décembre 1975, dans le journal Le Point, André Malraux récusait la parole qu’on lui prête souvent « Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas » et précisait sa pensée. Je vois dans les manifestations pro-palestiniennes de Paris, de Londres ou de New York une illustration de la prophétie de Malraux. Elles recouvrent la haine de l’Occident, la détestation de ce que nous sommes. Cette semaine Recep Tayyip Erdoğan a parlé de « mouvement de résistance » et de « libération » pour qualifier le Hamas.

Ne vous y trompez pas. Cette déclaration est fondamentale. Israël est à la pointe de l’Occident. Ce qui se joue à Tel Aviv se jouera peut-être un jour à Paris, à Londres, à New York. Notre art de vivre, je le redis, est notre religion. Je pourrais énumérer les raisons de ma colère des derniers jours : les bons Samaritains de gauche, qui demandent la paix et le cessez-le-feu à Gaza, des journalistes qui parlent de « combattants du Hamas » pour qualifier ces nazis de notre époque. Le Hamas veut exterminer jusqu’au dernier juif. Je pourrais parler de Mélenchon qui a franchi toutes les limites de l’indignité, des associations comme le MRAP qui sont devenus nocives à force de vouloir défendre l’indéfendable. Mais à quoi bon ? Vous savez tout ça.

Pierre-André Taguieff expliquait récemment dans Le Figaro que la bêtise enrubannée est intarissable. Et de citer Schopenhauer :

En matière de relations sociales, chacun préfère nettement celui qui lui ressemble ; ainsi, pour un imbécile, la fréquentation d’un autre imbécile est infiniment plus agréable que celle de tous les grands esprits réunis. 

Bouvard et Pécuchet sont dans la place.

Il m’arrive de dire et plus gravement de croire que c’est fichu. Le dialogue à Paris, à Washington ou à Tel Aviv est devenu impossible. Je ne vois pas comment les collégiens échapperont à Twitter ou à TikTok, comment les hommes politiques auront du courage, comment la barbarie reculera, comment Trump ne sera pas réélu, comment la Chine n’envahira pas Taïwan, etc. Nos démocraties sont devenues ingouvernables. Nous sommes 8 milliards d’habitants sur les cinq continents. Nicolas Sarkozy a raison quand il affirme que les vagues migratoires n’ont pas commencé. Alors que faire ? Il est tard, il est bien tard.

Il m’arrive de croire que c’est fichu, de n’avoir aucune solution à proposer et, malgré tout, pour je ne sais quelle raison, d’imaginer qu’au dernier acte, comme chez Molière, l’auteur (Dieu ?) écrira une fin heureuse.

– Tu vois quand tu veux, tu conclus sur une note optimiste.
– Arrête ! Nous n’avons pas le choix. Nous sommes projetés dans cet univers comme des petits bouchons de liège qui flottent sur l’océan. Et je n’ai pas le désir ou le courage de me retirer dans mon tonneau.
– Tu as raison : haut les cœurs !
– Mouais … enfin si Dieu existe, j’espère qu’il a une bonne excuse, copyright Woody Allen.

Pascal Praud pour le JDD.

Note : même si j’approuve globalement cet édito, je ne peux pas laisser passer ce passage :

… comment la barbarie reculera, comment Trump ne sera pas réélu, comment la Chine n’envahira pas Taïwan …

C’est le versant « politiquement correct » de Pascal Praud qui dans son émission L’heure des pros veille – trop souvent à mon goût – à ce que ses chroniqueurs ne dépassent pas la ligne rouge.

Je ne peux que condamner la mise au même niveau de la barbarie, de l’envahissement de Taïwan par la Chine avec une victoire de Donald Trump en 2024 !

C’est insulter les 70 millions d’Américains qui avaient voté pour lui en 2020 et c’est aussi stigmatiser un de nos principaux adversaires de ce mal absolu qu’est le wokisme.

Dans le même ordre d’idée, on sent l’hostilité de Pascal Praud vis-à-vis d’Eric Zemmour.

Dans l’Heure des pros il s’énerve souvent en prônant un changement total du logiciel des hommes politiques mais au fond, on sent bien qu’il n’est pas prêt à renverser la table !

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3 Réponses à “Pascal Praud : « Je crois que c’est fichu ! »”

  1. Foutu ? non, le jeu n’est pas encore finie, il faut compter sur l’eveil des consciences qui a bien commencé.
    Et pour contrer la reaction des français, voici ce que veut l’UE, car « l’élites » a peur des peuples :

    https://www.youtube.com/watch?v=hRaO7PRhmlE

    Europe : un Traité fou veut « faire disparaître la France » !
    FLORIAN PHILIPPOT

  2. P Praud est devenu interessant, il pose les bonnes questions, se trompe parfois mais dans l’ensemble c’est bien.

    Ca nous change des conneries que raconte la goche sur les autres chaines.

  3. Un article montrant que les goches ont caché au public !
    Le deux poids deux mesure,
    se sont des opposants donc la pseudo fermeté est de mise, plus pseudo que fermeté…

    Ils voulaient assassiner Fillon et Marine : Macron a attendu 6 ans pour les faire juger
    https://ripostelaique.com/ils-voulaient-assassiner-fillon-et-marine-macron-a-attendu-6-ans-pour-les-faire-juger.html

    On a attendu plus de six ans pour juger les djihadistes. « Faute de magistrats disponibles », version officielle.
    Ils étaient douze terroristes, la France en jugera vraiment trois

    En plus des munitions et explosifs trouvés dans leur planque, figuraient des photos et des itinéraires des meetings de François Fillon et de Marine Le Pen, ainsi que des plans de synagogues et de restaurants casher. Sans doute en vue d’une promenade touristique…

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