On sent vraiment que la composition du gouvernement a été scrutée à la loupe par l’Elysée qui a placé ses pions, notamment à Bercy et Place Vendôme, à la Justice.
Mais, j’ai été sidéré que Macron ait laissé passer la nomination de Patrick Hetzel au ministère de l’Enseignement supérieur !
Avec Bruno Retailleau, il fait partie des deux personnalités des Républicains qui se sont le plus opposés à Macron.
Dans l’article suivant, Marianne partage le même étonnement que moi et liste tous les désaccords graves qui ont opposé Patrick Hetzel, notamment sur la gestion de la crise Covid et sur les mesures sociétales chères à Macron :
Nouveau gouvernement : quand le ministre Patrick Hetzel prônait l’hydroxychloroquine pour lutter contre le Covid
Patrick Hetzel
Outre ses positions parfois contraires aux principaux axes de la politique macroniste jusqu’à présent, Patrick Hetzel, nommé ce samedi 21 septembre à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur, fait l’objet d’une autre controverse. Des internautes ont ainsi remarqué qu’il s’était signalé par la promotion du très controversé traitement à l’hydroxychloroquine pour lutter contre le Covid-19, en 2020.
Opposition au mariage pour tous, barrage à l’instauration de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules, hostilité à la constitutionnalisation de l’IVG … En douze ans de siège au Palais Bourbon, Patrick Hetzel, fraîchement nommé à la tête du ministère de l’Enseignement supérieur ce samedi 21 septembre, n’a jamais fait mystère de son conservatisme. Un positionnement qui, depuis sa nomination, gêne la Macronie aux entournures et ulcère la gauche.
Il s’est de surcroît distingué par son opposition aux principaux axes … de la politique macroniste. Pour rappel, le député Les Républicains (LR) du Bas-Rhin s’est également farouchement opposé au projet de loi sur la fin de vie, présenté en avril dernier. Fer de lance du deuxième quinquennat du chef de l’État, le texte est toutefois au point mort depuis la dissolution, en juin dernier.
Spécialiste des questions d’éducation et ancien professeur des universités en gestion, Patrick Hetzel a par ailleurs proposé – sans succès – que les lycéens ou collégiens passant une année scolaire à l’étranger voient leur année comprise dans leur cursus. Il a en outre considéré que l’instruction obligatoire à 3 ans (mise en place par Emmanuel Macron en 2018) était une atteinte à la « liberté de choix des familles ». « Le fait qu’il soit nommé ministre de l’Enseignement supérieur, pour nous, c’est vraiment le signal qu’il y a une barre à droite toute », a constaté Anne Roger, secrétaire générale du Snesup-FSU, auprès de l’AFP.
Promoteur de l’hydroxychloroquine
Mais au lendemain de sa nomination, une autre controverse vieille de quatre ans a resurgi sur les réseaux sociaux. Le 2 avril 2020, en pleine crise sanitaire, Patrick Hetzel indique sur le réseau social X avoir « écrit au président de la République pour que la Nation fasse confiance à ses médecins et autorise temporairement l’utilisation de l’hydroxychloroquine, de l’azithromycine et du Zinc dans le traitement précoce du COVID ».
Dans son courrier, l’ancien député affirme que l’hydroxychloroquine, « en vente libre depuis 40 ans, a fait la preuve de son efficacité et les autorités de nombreux pays dont les USA autorisent sa prescription en ambulatoire ». Cette demande, il l’a également formulée le 3 avril 2020 au ministre de la Santé dans une lettre ouverte, cosignée avec 12 parlementaires d’origine alsacienne.
Les auteurs de la lettre réclament ainsi :
Nous vous demandons instamment de délivrer pour nos deux départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, à titre expérimental une ATU (Autorisation Temporaire d’Utilisation) pour l’hydroxychloroquine, l’azithromycine le Zinc […] dans l’indication de traitement ambulatoire et précoce du Covid-19.
Ces deux démarches se sont avérées vaines, au vu de la polémique suscitée par le traitement à l’hydroxychloroquine.
Le Haut conseil de santé publique recommande à ce stade de ne pas l’utiliser en l’absence de recommandation à l’exception de formes graves hospitalières, sur décision collégiale des médecins et sous surveillance stricte,
s’est contenté de répondre le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, le 21 avril 2020.
De graves effets indésirables
Ce traitement, utilisé à l’origine pour traiter le paludisme, était présenté par le professeur Didier Raoult, ex-patron de l’Institut hospitalier universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille, comme efficace contre le Covid. Mais le 3 décembre 2021, le microbiologiste est sanctionné d’un blâme par la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins. Il lui est reproché d’avoir fait la promotion de l’hydroxychloroquine « sans données scientifiques établies », ce qui s’apparente à du « charlatanisme », avait précisé la rapporteure de la chambre disciplinaire lors d’une audience.
Dans un avis rendu le 5 avril 2023, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) réaffirme que :
ces médicaments sont fortement déconseillés dans ces indications, chez l’adulte ou l’enfant. Leur utilisation expose les patients à de potentiels effets indésirables qui peuvent être graves,
Une étude publiée en janvier 2024 dans la revue Biomedicine & Pharmacotherapy atteste en outre que l’hydroxychloroquine a causé la mort de 16 990 personnes en Belgique, en Espagne, en France, en Italie, en Turquie et aux États-Unis. Dans l’Hexagone uniquement, cette molécule est à mettre en lien avec 199 décès lors de la première vague du Covid-19.
Marianne.
Note du blogueur : je trouve scandaleux que Marianne, dans le dernier paragraphe de son article (figuré en rouge), se réfère à une étude franco-canadienne qui a fait l’objet d’une rétractation par l’éditeur de la revue au double motif que les données étaient douteuses et la méthode utilisée inappropriée.
Il y a soit incompétence du journaliste à l’origine de l’article ou bien malhonnêteté intellectuelle.
Voir ce précédent article :
La faillite morale des grands médias
Merci de tweeter cet article :
marianne comme d’autres merdias se roule dans la fange…