« Qu’on ne s’y trompe pas ! La logique du processus, de l’engrenage, économique et politique, mise au point à Maastricht, est celle d’un fédéralisme au rabais, fondamentalement antidémocratique, faussement libéral, résolument technocratique.
L’Europe qu’on nous propose n’est ni libre, ni juste, ni efficace. Voila 35 ans que toute une oligarchie d’experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants prend au nom des peuples, sans en avoir reçu mandat, des décisions dont une formidable conspiration du silence dissimule les enjeux et minimise les conséquences. Les idéologues de la reconquête du marché intérieur se font les chantres de la monnaie unique.
Car voilà maintenant 35 ans que le traité de Rome a été signé et que d’Acte unique en règlements, de règlements en directives, de directives en jurisprudence, la construction européenne se fait sans les peuples, qu’elle se fait en catimini, dans le secret des cabinets, dans la pénombre des commissions, dans le clair-obscur des cours de justice.
Non, foin d’argutie ! Il me fait dire, avec beaucoup d’autres, au nom de beaucoup d’autres, qu’il est bien temps de saisir notre peuple de la question européenne. Ce débat ne s’engage pas vraiment. On se contente de faire dans l’incantation : « C’est beau, c’est grand, c’est généreux, Maastricht ! », ou dans la menace à peine voilée: « C’est Maastricht ou le chaos ! Si vous ne votez pas Maastricht, vous ne serez jamais ministres !»
Et l’opinion est d’autant plus décontenancée qu’elle sent bien qu’on fait souvent silence pour de simples raisons d’immédiate opportunité et qu’elle assiste à de surprenants chassez-croisez ! Car la Nation, ce n’est pas un clan ! Ce n’est pas une race ! Ce n’est pas une tribu ! La Nation, c’est plus fort encore que la notion de patrie ! Plus fort que le patriotisme, ce noble réflexe par lequel on défend sa terre natale, son champ, ses sépultures. Car le sentiment national, c’est ce par quoi on devient citoyen ! Ce par quoi on accède à cette dignité suprême des hommes libres qui s’appelle la citoyenneté ! »
Vous venez de lire des extraits du formidable discours prononcé en 1992 par Philippe Seguin à la tribune de l’Assemblée nationale. Il y défendait alors une exception d’irrecevabilité concernant l’adoption du traité de Maastricht.
Au moment où la gauche verse une larme après le décès de Jacques Delors, où elle célèbre « son immense oeuvre » dans la construction européenne, j’ai tenu à relayer une nouvelle fois les vérités qu’assénait alors Philippe Seguin.
Ces vérités qui ternissent considérablement les lauriers tressés à l’ancien ministre.
A propos de Gérard Depardieu, certains nous enjoignent de séparer l’oeuvre de l’homme. On devrait continuer à admirer l’oeuvre cinématographique de l’acteur tout en condamnant sa conduite vis-à-vis des femmes.
Concernant Jacques Delors, j’aimerais faire exactement l’inverse ! Je veux saluer l’homme affable et discret – à mon sens l’un des moins mauvais socialistes de l’époque Mitterrand – mais accabler son oeuvre !
Sur le plan intérieur, je lui reproche d’avoir laissé Mitterrand procéder à ses nationalisations massives au début de son premier quinquennat alors qu’il était probablement contre au fond de lui-même. Cela conduisit la France dans le mur, et força Mitterrand, en 1983, à ce tête-à-queue de la rigueur !
Sur le plan extérieur, quand on regarde ce qu’est devenue l’Europe, on ne peut que juger l’oeuvre de Jacques Delors … calamiteuse.
Mis à part l’aspect pratique de l’euro quand on voyage dans les pays voisins, quelqu’un peut-il me citer un acquis vraiment positif de l’Europe pour la France et surtout pour les Français ?
L’Europe a détruit notre industrie, elle est sur le point de donner le coup de grâce à nos agriculteurs et à nos pêcheurs.
Sur le plan sociétal, les dégâts sont plus lourds encore.
L’Europe ne nie pas le Grand Remplacement … Elle l’organise !
La gestion du Covid-19 par l’Union Européenne – alors qu’elle n’en avait pas reçu mandat, comme disait Philippe Seguin – a été doublement calamiteuse sur les plans sanitaire et financier.
Bien sûr, Jacques Delors n’est pas le seul responsable de l’échec de l’Europe. Toute une cohorte de politiciens de gauche comme de droite partagent sa responsabilité.
Quand on voit les terribles conséquences de l’adoption des 35 heures, on ne peut pas considérer que la descendance de Jacques Delors, en la personne de Martine Aubry, ait redoré son blason …
Paix à son âme, quoi qu’il en soit …
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Une réponse à “Philippe Seguin avait raison et Jacques Delors, tout faux”
Pour resumer : la goche, les cons,
et la droite, l’ancienne, celle qui reflechit.