On se rappelle tous du sinistre CESE français
(Conseil Economique Social et Environnemental).
Mais si ! Rappelez-vous ! C’est l’organisme qui avait mis à la poubelle, en refusant de l’examiner, la pétition de 700 000 signatures recueillies en moins de 15 jours par la Manif pour tous, en recours contre la loi Taubira sur la dénaturation du mariage et le droit à l’enfant !
A l’époque, c’était Jean-Paul Delevoye, membre du RPR et de l’UMP, qui en était le président. Il avait demandé à Jean-Marc Ayrault, alors premier ministre de Hollande, ce qu’il devait faire de cette fameuse pétition au mépris de l’indépendance des pouvoirs ! Directement à la poubelle ! Aujourd’hui, ce triste sire a achevé sa trahison en rejoignant la République en marche !
Et bien oui, il y a pire que ce CESE français ! Il y a le CESE européen (Comité Economique et Social Européen) !
C’est un article de Valeurs actuelles qui nous apprend l’existence de cette instance européenne en nous présentant une synthèse de l’un de ses rapports édifiants sur l’immigration dont le titre prouve, à lui seul, l’orientation politiquement correct du document :
Les coûts de la non-immigration et de la non-intégration
Rapport du CESE : quand l’Union européenne explique
que l’immigration est la solution à tous nos problèmes
Le Comité Economique et Social Européen a rendu le 22 mars un avis sur « Les coûts de la non-immigration et de la non-intégration ». Tous les clichés et les poncifs sur l’immigration comme seul recours au déclin européen y sont réunis. Morceaux choisis et décryptage.
« L’immigration a une influence positive sur la croissance de la population et de la main d’œuvre. ». Sans l’immigration, « les marchés de l’emploi seraient probablement soumis à une pression insupportable et des industries entières feraient faillite, (…) les systèmes de retraite pourraient devenir insoutenables. »
Que l’immigration ait une influence positive sur la croissance de la population, cela semble tomber sous le sens. Rien qu’en 2017, selon la DGEF, Direction Générale des Etrangers en France, 262 000 titres de séjours ont été attribués à des étrangers soit quasiment la population de la ville de Strasbourg. Et encore, on ne parle pas de l’immigration illégale, dont Gérard Collomb avait admis en 2017 qu’elle représentait environ 300 000 sans-papiers sur le territoire.
Pour ce qui est de la main d’œuvre, la France paraît avoir un solide réservoir. Près d’un Français sur dix en situation de travailler n’a pas d’emploi (8,8 % selon les statistiques d’Eurostat pour janvier 2019). Et contrairement aux idées reçues il s’agit principalement de travailleurs peu ou pas qualifiés, comme l’avait reconnu Myriam El Khomri. Deux millions de chômeurs en France disposent simplement du Baccalauréat et 700 000 ont un niveau scolaire inférieur au CAP. Ils sont donc tout à fait en mesure d’occuper des métiers demandés par des migrants également peu qualifiés pour la plupart.
« Une interdiction totale de la migration légale entraînerait inévitablement une forte augmentation du nombre de tentatives d’immigration irrégulière qui à son tour donnerait lieu (…) à une hausse considérable des coûts. »
Le CESE arrive donc à la conclusion suivante : plus on est restrictif sur nos frontières, moins on accueille, plus cela se retourne contre nous et plus cela nous coûte cher. Les faits montrent évidemment le contraire. Une politique de fermeture des frontières est dissuasive pour les migrants et cela fait économiser les coûts liés à leur traitement une fois sur place ( centre d’accueil, hébergement, frais de dossiers, allocations…). L’essayiste Jean-Paul Gourévitch avait ainsi calculé qu’en 2012 le coût de l’immigration pour la France était de 17,5 milliards d’euros. Une autre étude de chercheurs de l’Université de Lille avait évalué le coût de l’immigration à près de 50 milliards d’euros par an.
« Sans l’immigration, le racisme et la xénophobie seraient encore plus présents qu’aujourd’hui »
Il ne paraît pourtant pas aberrant de concevoir qu’un autochtone qui se sent de plus en plus mis en minorité par une population allogène est plus amené à développer un sentiment d’animosité à son égard. Les résultats en forte hausse de partis hostiles à l’immigration comme le Rassemblement National, la Lega Nord en Italie ou l’AFD en Allemagne sont là pour le rappeler. Il y a quarante ans, alors que la pression migratoire était infiniment plus faible, ces partis connaissaient des scores bien inférieures, voire n’existaient pas.
« Les immigrants sont porteurs d’énergie et d’innovation. La diversité culturelle et ethnique enrichit les pays d’accueil. »
Les immigrants sont très largement des individus déstructurés, coupés de leurs origines et de leurs repères, épuisés par le long périple qu’ils viennent d’accomplir. Avant de porter de l’énergie et de l’innovation, ils ont en général d’autres préoccupations, plus prosaïques, comme celle de survivre ou d’apprendre la langue. Quant à ce que la diversité enrichisse les pays d’accueil, éternel mantra, elle est encore contestable. N’est-il pas plus aisé de travailler avec quelqu’un qui partage la même culture, la même façon d’être, les mêmes codes ?
« Les réfugiés et les migrants doivent être perçus non pas comme une menace mais bien comme une chance pour le modèle économique européen. »
Curieusement, malgré les injonctions du CESE, les populations semblent manifester dans les urnes et les sondages le sentiment contraire. En décembre 2018, selon l’IFOP, 8 Français sur 10 se déclaraient hostiles à l’immigration. Plus loin, le CESE met en garde contre « les discours xénophobes et anti-européens ». Une reconnaissance explicite du lien entre l’immigration et la politique menée par l’UE.
« L’Europe est confrontée au vieillissement de sa population, à une stagnation, voire à une diminution de sa population indigène (…) l’immigration peut contribuer à maintenir un niveau constant à la fois la population totale et la population active. »
Dans la bouche d’un autre, cette phrase aurait des allures de théorie du Grand Remplacement. Une population indigène qui diminue ? Une immigration en hausse qui la remplace pour arriver à un niveau démographique stable ? Ce n’est pas l’extrême droite qui le dit, mais l’Union Européenne.
« Il semblerait que la présence de travailleurs migrants ait permis à certaines entreprises de survivre ou de ne pas délocaliser. »
Dans les deux cas, il ne faut pas oublier que ce sont des travailleurs étrangers qui sont employés. L’Union Européenne nous explique donc qu’elle a trouvé une nouvelle technique pour ne plus délocaliser les entreprises : délocaliser directement les travailleurs.
Emmanuel Aumonier pour Valeurs actuelles.
Cet article a été publié le 29 mars … S’il était sorti 3 jours plus tard, je ne l’aurais pas relayé, croyant à un 1 er avril !
Car concentrer autant de poncifs et de contre-vérités dans un seul document relève de la performance !
Penser, par exemple, que laisser entrer plus d’immigrés en France ferait diminuer le racisme et la xénophobie des Français me laisse sans voix !
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