Les lois mémorielles de Jean-claude Gayssaut (1990) et de Christiane Taubira (2001) fournissent aux associations et officines de gauche des prétextes à poursuivre en justice tout et n’importe quoi.
Le politiquement correct se propage à grande vitesse et il compromet de plus en plus notre liberté d’expression. Il va jusqu’au ridicule le plus achevé quand à l’opéra, certains réécrivent la fin de Carmen sous prétexte qu’il n’est pas convenable qu’une cigarettière y meure assassinée !
Il y a des vérités qu’on nous somme de ne pas évoquer ! Eric Zemmour est condamné pour avoir énoncé des vérités sur les populations où les dealers sont surreprésentés.
Et voilà qu’Emmanuel Macron veut légiférer sur les fausses nouvelles (les « fake news »). C’est le thème d’un article paru dans le dernier Bulletin d’André Noël paru le 8 janvier dernier :
Macron menace la liberté d’expression
Lors de ses voeux à la presse pour 2018, le chef de l’Etat a annoncé qu’un « texte de loi » allait être déposé « prochainement » pour lutter contre les fausses informations – qu’il appelle « fake news » – sur Internet en « période électorale ». Il feint d’ignorer qu’il existe depuis 135 ans un texte de loi sur la presse qui réprime la propagation de fausses nouvelles. Voici ce que stipule l’article 27 de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881, modifié par l’ordonnance du 19 septembre 2000 :
« La publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler, sera punie d’une amende de 45.000 €. »
Ce texte est applicable à tous les supports d’information.
Emmanuel Macron prétend avoir été victime de campagnes de désinformation sur Internet lorsqu’il était candidat à l’Elysée, d’où sa volonté d’éviter que cela ne se reproduise en 2022, et même avant. Si de telles campagnes ont été menées contre lui lors de la présidentielle, constatons qu’elles ne furent guère efficaces puisqu’il a été largement élu ! Il a ensuite dressé les contours de la loi nouvelle. « Les plates-formes se verront imposer des obligations de transparence accrue sur tous les contenus sponsorisés afin de rendre publique l’identité des annonceurs et de ceux qui les contrôlent, mais aussi de limiter les montants consacrés à ces contenus », a précisé le chef de l’Etat. C’est de la Russie qu’il se méfie, dit-on.
C’est fou ce que l’on attribue à ce malheureux pays en matière de pouvoirs maléfiques depuis que Poutine est au pouvoir ; nos politiques et nos media étaient plus perméables à la propagande de l’URSS quand les communistes régnaient en maîtres à Moscou… et que le chouchou des journalistes Georges Marchais affirmait, à travers leurs colonnes, que la politique communiste de l’URSS était globalement positive.
Pratiquement, en cas de propagation d’une fausse nouvelle, un juge pourra être saisi en référé pour décider de la suppression du contenu incriminé. C’est évidemment cautère sur jambe de bois ! Le temps que la fausse information soit décelée, que le juge soit saisi, qu’il se prononce et qu’elle soit éliminée, la nouvelle aura déjà fait trois fois au moins le tour du monde, Internet se caractérisant par cette propagation virale aussi rapide que l’éclair grâce à une « progression géométrique ». Par ailleurs, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) verra ses pouvoirs accrus.
En période électorale, a-t-il dit menaçant, il sera possible « le cas échéant, de supprimer le contenu mis en cause, de déréférencer le site, de fermer le compte utilisateur concerné, voire de bloquer l’accès au site. » C’est l’arme atomique !
Il est bien évident qu’il s’agit-là d’une attaque contre la liberté d’expression des formations politiques comme des journaux, associations, des lettres confidentielles, mouvements divers qui verront l’existence même de leur site et de leurs idées menacées de disparaître. Macron, pour lequel « toutes les paroles ne se valent pas » sous couleur de démocratie, soumet l’information à son totalitarisme moralisateur. Bloquer un site en période électorale est lourd de conséquences ; ce pourrait être celui d’un parti et, même si c’était une erreur finalement reconnue, il serait trop tard pour la réparer une fois l’élection passée …
Comment définir une fausse nouvelle ? « Qui va décider si une information est fausse ? », s’insurge entre autres, Marine Le Pen, « des juges du syndicat de la magistrature ? Le gouvernement ? » En effet, la question se pose : qu’est-ce qu’une fausse nouvelle ? Si Marine Le Pen écrit : « Il y a trop d’immigrés en France », ce qui est son droit et si on réplique qu’avec sept millions d’immigrés (chiffre de l’Insee) sur une population de 66 millions d’habitants, il est faux de prétendre qu’il y a trop d’immigrés, va-t-elle être poursuivie pour fausse nouvelle ? Macron lui-même sera-t-il poursuivi pour avoir annoncé qu’« il logerait tous les sans abri avant la fin de 2017 » ou ceux qui annoncent imminente la mort de la planète ? Le site, le journal, etc. où cela est publié sera-t-il interdit ? Le juge en décidera-t-il ? Ce juge sera-t-il l’un de ceux, comme le dit Marine Le Pen, qui appartiennent au Syndicat de la magistrature, syndicat qui affichait dans ses locaux un « mur des cons » où étaient dénoncées certaines personnalités de droite ?
Ce ne sont pas les fausses nouvelles que le pouvoir veut traquer, c’est aussi le politiquement incorrect à ses yeux qu’il veut censurer.
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