C’est le triste constat que nous devons tous faire :
« Nous sommes un pays socialiste ! »
Et le plus drôle, ou le plus affligeant, c’est que la gauche prétend que la France est victime du néolibéralisme !
Un pays qui confisque à ses forces vives la moitié de ses revenus, pour les redistribuer à une large part de sa population qui vit de l’assistanat, est un pays socialiste pour ne pas dire collectiviste !
On le voit aussi en ce moment à cette impossibilité structurelle française à réduire les dépenses d’un état devenu obèse et inefficace, voire toxique pour les citoyens.
C’est la thèse de cet article du Club de Valeurs actuelles qui a interrogé le député Philippe Juvin, un des rares à s’opposer à l’augmentation des impôts :
« Nous avons la philosophie économique d’un pays socialiste », déplore Philippe Juvin, député DR
Chaque semaine, Valeurs actuellesinterroge une personnalité sur l’actualité politique. Aujourd’hui, Philippe Juvin, député Droite Républicaine (DR) des Hauts-de-Seine, dénonce la « fureur de taxation » de ces collègues parlementaires, et appelle à réduire le périmètre de l’Etat plutôt que d’augmenter les impôts.
Valeurs actuelles : Alors que l’examen du projet de loi de finances débutait la semaine dernière, les députés réunis en commission ont voté pour l’extension, la pérennisation ou la création de nouvelles taxes. Vous étiez un des seuls parlementaires présents à vous y opposer…
Philippe Juvin : Je suis en train de relire Madame Bovary, où Flaubert avait une très belle expression lorsqu’il parlait de « la fureur de déambulation ». Je me suis dit que certains députés étaient pris, eux, d’une fureur de taxation … Les hausses d’impôts exposées dans le budget du Gouvernement ont libéré les pulsions fiscales. Chacun y va de sa taxe, sans étude d’impact, sans connaître les effets de bord, sans savoir combien cela va rapporter, ni combien de personnes cela va concerner.
Valeurs actuelles : Si vous parlez de « libération », c’est qu’il s’agit d’une nature profonde des parlementaires jusque-là enfouie ?
Philippe Juvin : Cela révèle une certaine idée de la société. Je pense, comme Madame Thatcher, qu’il n’y a pas « d’argent public », mais seulement de l’argent des contribuables. Beaucoup considèrent que l’État est légitime pour prélever presque sans limites les biens des Français. On voit que certaines taxes annoncées comme transitoires sont sur le point de devenir pérennes, comme la contribution sur les hauts revenus.
Valeurs actuelles : Les hausses de dépenses et de prélèvements émanent de presque toutes les oppositions. Est-ce le signe d’une uniformité de la classe politique ?
Philippe Juvin : Ces propositions viennent surtout du RN et de LFI. Mais c’est vrai, pas seulement.
Cela correspond à une vision de la société dont l’État serait le propriétaire. Or, la société, c’est nous, et l’État doit être à notre service, pas l’inverse.
La situation n’est pas grave, elle est très grave.
Il nous faut dépenser moins, or, la dépense publique va augmenter de 35 milliards. Il nous faut dépenser mieux, car il y a de la gabegie partout. Il nous faut travailler plus car nous travaillons moins que les autres. Et il faut simplifier et décentraliser. Notre déficit n’est pas dû au fait que nous ne payons pas assez d’impôts mais au fait que l’Etat dépense trop. Ni les Français ni les entreprises ne sont des vaches à lait.
Valeurs actuelles : Craignez-vous l’imminence d’une nouvelle rupture violente, telle qu’on l’a connue avec les gilets jaunes, alors que le fossé semble se creuser entre les gouvernants et les Français, toujours plus prélevés sans qu’ils ne voient leur niveau de vie s’améliorer ?
Philippe Juvin : Évidemment. La question est : jusqu’où ira la tolérance à l’impôt ? Je crois que nous sommes au bout. Le populisme ne prospère pas tant sur l’immigration et l’insécurité que sur la dégradation des services publics. Nous payons toujours plus d’impôts et pourtant il n’a jamais été autant difficile de se faire soigner et le niveau scolaire s’effondre. Payer oui. Mais pour quel service ? Quant aux entreprises, quand vous les surtaxez, elles en répercutent le coût sur les consommateurs ou en licenciant.
Valeurs actuelles : Avec l’urgence budgétaire de ces dernières semaines, le discours libéral que vous portez semble devenu soudain populaire : lutte contre la gabegie et la bureaucratie, décentralisation, privatisations … Beaucoup de politiques, à l’exception de la gauche, semblent être frappés d’une épiphanie libérale …
Philippe Juvin : Puisque la politique est avant tout un art de l’exécution, j’attends de voir ce qu’ils mettront en œuvre. Et la politique fiscale révèle aussi l’idée que vous vous faites de la société. Un amendement de LFI propose de taxer d’autant plus les résidences secondaires que vous les gardez longtemps, au motif que les propriétaires seraient responsables d’une « confiscation foncière ». On touche là à des fondamentaux, comme le droit à la propriété, pour se conformer à leur vision d’une société de contrôle, collectiviste, qui ne fait pas confiance aux individus. Mais ce sont au contraire les sociétés où les individus peuvent exprimer leurs potentiels en innovant, en créant et même en s’enrichissant, qui sont à la fois les plus prospères et sources de progrès social.
Valeurs actuelles : La matrice de ce discours rejoint celle de Javier Milei, le nouveau président libertarien de l’Argentine. Un tel discours a-t-il de l’avenir en France ?
Philippe Juvin :
Je trouve formidable que Milei fasse enfin ce que beaucoup de gens disent. Au-delà de sa personnalité, je suis comme lui très favorable à ce nous fassions confiance aux citoyens.
Lorsque vous leur rendez de la liberté et que vous les taxez moins, ils se mettent à produire plus car c’est dans leur intérêt, et tout le monde en bénéficie. Notre système, qui est basé sur le procédé inverse, nous appauvrit. Plus vous augmentez les impôts, plus les gens s’en vont et moins ils travaillent. Regardez la prime d’activité, qui était au départ une bonne idée : c’est devenu une trappe à inactivité. Car lorsque vous voulez travailler plus pour gagner plus, on vous enlève ce complément de salaire qui fait que, en réalité, vous gagnez moins ! De la même manière, les impôts sont désormais si élevés que l’on multiplie les niches fiscales qui sont elles-mêmes si complexes qu’elles sont à l’origine d’abus qu’il faut réguler par d’autres niches dans les niches ! Personne n’y comprend rien, hormis quelques fiscalistes qui sont les seuls avec l’Etat à bénéficier du système. Il faut impérativement tout remettre à plat, par exemple en baissant les impôts et en supprimant les niches.
Valeurs actuelles : Avec toutes les « lignes rouges » tracées en travers de sa route, et seulement quinze jours pour présenter sa copie budgétaire, Michel Barnier pouvait-il faire autrement ?
Philippe Juvin : Il a sans doute manqué de temps, mais je me doute de comment cela a pu advenir. Bercy a dû débarquer avec ses recettes collectivistes et taxatrices bien connues et clé en main, pour que le Premier ministre puisse rendre sa copie dans l’urgence. Mais en politique, il faut savoir prendre le dessus sur l’administration. Maintenant, le match n’est pas terminé. Il y aura une discussion parlementaire en séance, où l’on arrivera, je l’espère, à corriger le budget par nos amendements. Moins de dépenses d’abord et pas plus d’impôts.
Nous finançons avec l’argent des Français le minitel pendant qu’Elon Musk fabrique des supercalculateurs.
Valeurs actuelles : La semaine dernière a été marquée par une bruyante polémique quant au rachat du Doliprane, molécule simple, peu rentable et sans difficultés d’approvisionnement, par un fonds américain. Pendant ce temps-là, la société SpaceX faisait un pas de plus dans l’innovation spatiale en rattrapant sa fusée à l’atterrissage. N’est-ce pas symptomatique d’états d’esprits opposés ?
Philippe Juvin : L’affaire du Doliprane est pleine d’hypocrisie. A commencer par la gauche, qui ne veut pas le laisser partir mais qui fait fuir les entreprises en augmentant leurs impôts. Par ailleurs, avoir une usine de Doliprane en France ne nous préserve pas des pénuries, puisque les usines n’écoulent pas leurs produits là où elles les fabriquent mais là où elles y ont intérêt. D’où vient la pénurie de médicaments ? D’un prix du médicament plus bas en France qu’ailleurs qui fait que nous sommes les derniers servis. Nous sommes même en train de financer des usines pour fabriquer en France le principe actif du paracétamol beaucoup plus cher que celui fabriqué en Asie. Pendant ce temps, les Américains financent des thérapies géniques et des médicaments à très haute valeur ajoutée qu’ils nous vendront demain à prix d’or, parce que nous ne saurons pas les faire. Nous finançons avec l’argent des Français le minitel pendant qu’Elon Musk fabrique des supercalculateurs. C’est la philosophie économique d’un pays socialiste.
Propos recueillis par Quentin Hoster pour le Club de Valeurs actuelles.
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Une réponse à “Pour réduire les dépenses de l’Etat,
il faudrait rompre avec le socialisme !”
Le maitre des horloges et le mozart de la finance n’etait qu’un con vendu par les mondialistes et les medias vendu a ce toto.
La nullité hollande a permis de mettre n’importe quoi a l’elysée soutenu par du n’importe quoi.