J’ai déjà eu plusieurs fois l’occasion de dire toute l’admiration que je porte à Gaspard Proust.
Trois matins par semaine, je l’écoute dans la matinale d’Europe 1, et à chaque fois me revient le souvenir de Pierre Desproges dont il prolonge l’oeuvre avec talent.
Mais Gaspard Proust sévit aussi dans le Journal du Dimanche où il régale les lecteurs de tribunes aussi profondes qu’humoristiques.
Mais cette semaine, c’est dans un registre des plus sérieux que Gaspard Proust s’en est pris à l’écriture inclusive dans la tribune que voici :
L’écriture inclusive, cette formidable machine à exclure
Comme tous les concepts accouchés par le progressisme, il faut aller chercher dans le dictionnaire officieux laissé par Orwell la véritable définition de l’écriture inclusive. On t’y expliquera que la guerre c’est la paix, que la liberté c’est l’esclavage et que l’écriture excluante c’est l’écriture inclusive. Car la voilà la vérité grasse, il n’y a sans doute pas plus excluant que l’écriture inclusive. Outre la laideur congénitale de ces hiéroglyphes pour Champollion à QI d’huître, elle est d’abord et avant tout une formidable machine à exclure. La diversité humaine étant par nature infinie, la prétention de vouloir inclure tout le monde est une chimère absolue.
Il suffit de prendre le sigle LGBT pour s’en convaincre. Au fil du temps, c’est toute une inflation de signes alphanumériques qui se sont collés à ces initiales dans le seul but de ne surtout pas mettre de côté la plus rocambolesque des pratiques. Entre les Q+, les Y- et les triple A dièse, l’homme de la rue a du mal à suivre. Évidemment, il en souffre. Un bonheur terrestre est-il vraiment envisageable sans être à jour sur le mystère « fornicatoire » de la chambre à coucher du voisin ? Qui peut sérieusement imaginer un monde meilleur en ignorant qu’au rez-de-chaussée de son immeuble s’ébroue joyeusement un « trouple » dont l’un des protagonistes piaffe d’impatience à l’idée d’enfin allaiter bébé par lactation pectorale grâce aux inestimables progrès de la chirurgie de genre ?
S’il fallait inclure par les mots tous les êtres humains riches de leurs petites fantaisies, alors il faudrait sans doute ajouter 8 milliards de signes alphanumériques au mot LGBT, sans oublier la lettre H du mot « hétérosexuel ».
Après tout, quoi de plus subversif pour un homosexuel que de revendiquer une sexualité hétéro ? On tiendrait là un sommet de subversion !
Il est une phrase que j’aime beaucoup et qui dit que « Dieu a fait l’homme à son image ». Les athées la moquent régulièrement, y trouvant par l’évidente misère de l’homme la preuve flagrante de l’inexistence de Dieu. Il s’agit pourtant de la phrase la plus inclusive qui soit. Elle sonne comme une déclaration d’amour faite à la singularité des hommes :
Vous êtes presque 8 milliards, pas l’un de vous ne ressemble à l’autre, mais tous vous portez quelque chose de mon visage.
En vérité, le délire inclusif est la négation absolue de la diversité humaine ; une illusion de singularité dans un océan de conformisme. Il pense promouvoir des différences alors qu’il ne fait que multiplier des cases. Il prétend pouvoir dire toutes les possibilités de l’homme par des mots abscons qui ne seront jamais ni suffisamment abscons, ni suffisamment nombreux pour contenir le monde. En vérité, l’écriture inclusive n’est pas une écriture, mais une comptabilité.
Un poème enfermé dans une case Excel.
Respectueusement.
Gaspard Proust.
Voici un petit exemple de l’illisibilité de l’écriture inclusive appliqué à une chanson de Georges Brassens :
En conclusion …
Un dessin vaut mieux qu’un long discours :
Suivre @ChrisBalboa78
Une réponse à “Quand Gaspard Proust dénonce l’écriture inclusive”
Tant qu’on ne vient pas m’emmerder avec une oeuvre littéraire qui serait entièrement réécrite en écriture inclusive, je laisse tous ces cons à leur petit délire..