Dans un précédent article :
« Tout le mépris de camp du bien pour la droite »
je montrais combien cette gauche, qui croit détenir l’unique vérité « morale », discrédite l’adversaire de droite par le seul fait qu’il se dit de droite.
Symétriquement à cette position sectaire, la gauche cultive la plus grande complaisance pour les violences observées dans certaines manifestations pourvu qu’elles viennent de la gauche, fut-elle extrême !
Les scandaleuses violences lors de la manifestation du 1 er mai sont dans un premier temps « condamnées avec la plus grande fermeté » par certains à gauche, puis immédiatement expliquées sinon justifiées par « la violence qu’exerceraient Emmanuel Macron et son gouvernement sur le corps social ! »
Ecoutons par exemple Benoit Hamon (vidéo disponible ici) :
Quand on fait des gestes exclusivement en direction des plus riches, on entretient aussi une radicalité parce que sa politique est brutale.
Elle est brutale quand elle diminue le service public. Elle est brutale quand elle piétine aujourd’hui le dialogue social.
Et ces violences-là qu’exerce Emmanuel Macron, qui sont des violences symboliques, créent forcément de la violence sociale.
Cette politique-là crée des inégalités, crée des fractures, au coeur desquelles, aujourd’hui, se développent des violences qui peuvent ébranler la société française.
Benoit Hamon renvoie finalement dos à dos des émeutiers qui veulent casser du flic à coups de cocktails molotov et un président, un gouvernement et un parlement qui ont la légitimé démocratique et qui osent s’en prendre à un statut des cheminots totalement indéfendable sur le plan de la justice sociale.
Pire, il sous-entend que c’est le pouvoir qui a créé les conditions de la violence !
Même discours pour le moins ambigu du côté de Mélenchon
On commence par condamner les violences …
Non seulement je ne cautionne pas ces violences, mais je les combats. […] Ce sont des pratiques avant-gardistes avec lesquelles je suis en désaccord total. […] Ces gens sont eux-mêmes incapables de lancer leur propre mouvement politique. Sinon ils ne viendraient pas pourrir nos manifestations pour y faire de la récupération politique.
Et il y a une logique d’escalade de la violence que je condamne parce qu’elle aboutit à une impasse. C’est quoi la prochaine étape ? La guérilla urbaine ? En réalité, cela va donner lieu à la justification de dispositions sécuritaires de plus en plus violents. Enfin, ce sont des groupes qui ont des pratiques voisines de celles de l’extrême droite. Bloquer un cortège du 1er mai, même les fachos ne s’y risquent pas.
Et puis, on récupère politiquement ces violences !
J’aimerais qu’Emmanuel Macron réfléchisse à l’ordinaire de la violence quotidienne. Il y a 565 morts liés aux accidents du travail. Un paysan se pend tous les deux jours. Vous n’avez jamais entendu le président de la République en parler. Cette violence-là ne lui pose pas de problème ? La violence de la société capitaliste, elle traverse toute la société. Donc, s’agissant des vitrines, il y a des indignations qu’une personne qui pense doit mépriser.
Tant pis pour les commerçants dont les vitrines ont été brisées et les boutiques dévastées.
Mélenchon méprise leur indignation !
Ces propos sont insupportables !
Que se passerait-il si ces violences étaient le fait de groupuscules d’extrême droite (comme a tenté, un moment de le faire croire le même Mélenchon) ?
La gauche monterait aux créneaux et crierait à l’insurrection ! Elle demanderait qu’on dissolve sur le champ les groupuscules responsables et elle obtiendrait gain de cause !
Mais à droite, nous sommes toujours coupables … par définition !
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