Je me souviens très bien, en 1984, du lancement de la chaine Canal+ résultat d’un copinage à haut niveau entre François Mitterrand et André Rousselet ancien de la FGDS (Fédération de la fauche démocrate et socialiste).
L’arrivée de cette nouvelle chaine avait été un vrai bouleversement qui avait révolutionné l’audiovisuel français au bon sens du terme.
Canal+ a inventé énormément de choses notamment dans la façon de traiter le sport à la télévision, et particulièrement le foot et la Formule 1.
De grand professionnel comme Charles Biétry et Pierre Lescure ont énormément apporté à cette chaine. Quel pitié de voir désormais Pierre Lescure se compromettre dans l’émission C à vous aux côtés du sectaire Patrick Cohen !
Durant les premières années, l’Esprit Canal fut une réalité qui fit souffler un vent salutaire de novation et de liberté à la télévision.
Mais depuis, la chaine a beaucoup changé et l’Esprit Canal s’est beaucoup étriqué pour n’être plus que le relai du progressisme, dans un préchi précha prônant le vivrensemble et le padamalgam.
Voici un article d’Arnaud Antonelli paru dans Le Club de Valeurs actuelles qui pointe l’idéologie ultra-marquée (sic) de certaines émissions :
Mouloud Achour et (sa) “Clique”,
l’insupportable nouvelle génération Canal +
Plus qu’un média et un programme de Canal plus, « Clique » entrouvre la porte à « une nouvelle génération ». Sorte de mai 68 dans un verre d’eau, le show quotidien de Mouloud Achour se noie dans une idéologie ultra marquée. Et les audiences sanctionnent logiquement le programme.
« Vous regardez l’ancêtre d’internet, bonsoir », prédisait le vrai-faux Patrick Poivre d’Arvor dans les (ultimes) Guignols de l’info. Si la télévision va mal, c’est bien parce qu’internet ne s’est jamais si bien porté. Pour s’adapter, les chaines de télévision sont condamnées à proposer un contenu transversal, à même de se prêter à ces deux publics souvent distincts. Quitte à afficher des audiences à faire pâlir les annonceurs. C’est le cas de Canal +, qui mise, entre autre, sur « Clique TV » de Mouloud Achour, pour continuer à exister à l’heure de YouTube. Un programme « par et pour » les jeunes. Ni le premier, ni le dernier programme à s’ériger – unilatéralement – en vecteur de la pensée de la jeunesse.
Au-delà de l’émission quotidienne qui prend la suite du Grand Journal et du cultissime Nulle Part Ailleurs, Clique TV propose vidéos, articles et contenu sur son site internet, et a désormais son propre canal de transmission via l’abonnement à la chaîne cryptée. Et ce multi-média à la sauce Canal du 3e millénaire revêt à lui seul l’habit de révolution au sein de la filiale de Vivendi. Finies, la franchouillardise et la beauferie illuminée, terminé le bon sens populaire, exit les Deschiens ; la chaine qui a paradoxalement longtemps été perçue comme le vecteur du parisianisme semble avoir choisi de s’adresser aux banlieues. Rappeurs, blogueurs, artistes et faiseurs d’actualité s’y croisent, sous l’œil bienveillant de Mouloud Achour et de ses chroniqueurs tous plus « modernes » et « progressistes » les uns que les autres. Objectif assumé pour Canal : rattraper la jeune génération qui boude la télévision. Quitte à charrier dans son filet la mouvance banlieusarde … et bobo. « Clique TV a un positionnement assumé totalement français », livrait étrangement Mouloud Achour aux Echos. « Nous ne nous intéressons pas à l’actualité mais au monde actuel. On ne fait pas la course aux clics, mais aux kiffs », rédige-t-il en présentation sur Clique.TV. « Cliquez bien ».
(Presque) pas d’audience, mais de l’influence
Clique, c’est l’histoire d’un échec hertzien devenu une référence sur la toile. Originellement programmée uniquement à la télé en hebdomadaire, le samedi midi en 2013-2014, la première saison de l’émission est (déjà) un échec. Maxime Saada, directeur général de Canal + tend alors la main à Mouloud Achour en débloquant une enveloppe pour lui permettre de continuer à diffuser sur internet, et notamment sur YouTube. Après un retour sur les ondes en 2017, le dimanche, Clique est propulsée en septembre dernier sur la case la plus importante de la chaine cryptée, celle du « 19h55 ». L’émission fait face aux sempiternels 20h de la concurrence… ainsi qu’à Touche pas à mon poste, une émission qui repose sur son animateur-vedette Cyril Hanouna.
Si Canal tient autant à trouver sa place sur ce créneau horaire, ce n’est pas juste pour une histoire d’audiences : la chaîne cryptée a toujours utilisé ses émissions pour offrir un marchepied à ses stars, qu’il s’agisse des humoristes (de Caunes, Garcia, Chabat), des miss météo propulsées vers le 7e art, ou encore du Jamel Comedy club et son parterre d’espoirs du stand-up. Aujourd’hui, après feu Nulle Part Ailleurs et le Grand Journal, et l’interlude de L’info du Vrai, c’est à Mouloud Achour et (sa) Clique de reprendre le flambeau. « Clique TV fait sur Internet la même chose que lorsque Canal + est arrivé : [faire monter] une nouvelle génération », esquisse Mouloud Achour.
« Prolétaire, t’as grandi à Aulnay. Puis tu as vécu en pavillon. Tu t’es converti (rires) ! », glisse sur le ton de l’humour l’animateur au rappeur Vald. Ambiance. Les rappeurs défilent sur le plateau de l’ex-présentateur du Gros Journal. Vegedream, Niska, Vald… Davantage qu’une émission, Clique est une consécration pour les acteurs du milieu. Mardi soir, Shirley Souagnon vantait son projet du Barbès Comedy Club.
« Les Blancs, vous êtes vraiment des communautaires ! C’est vrai, nan ? », avance-t-elle dans un sourire. La France « est un pays blanc de base » (sic), « mais il est temps de faire une mise à jour – d’où ‘Clique’, quoi ! (…) Y’a pas de remplacement, juste une mise à jour, c’est comme ITunes tu vois, si tu fais pas la mise à jour, après tu bugges ».
Effectivement, le « positionnement positif engagé et feel good sur le sociétal » est perceptible.
La jeunesse en ligne de mire
Dans « le Pestacle », séquence humoristique, un joyeux luron vient esquisser deux ou trois leçons de vie à son audience. Roman Frayssinet, Kader Bueno & co : au-delà du talent, l’accent vaut le détour. « On est voisin de pays frère, t’es marocain, je suis algérien ! Hey, Zemmour, règle pas ta télé !», glissait Tareek, humoriste et nouveau venu, à l’animateur phare de C+ lundi soir. Achour en a profité pour ironiser sur le CSA de Clique, formule encore moins libertaire que l’original. Il a ainsi choisi de biper toute la séquence Julien Odoul, interviewé par Europe 1, parce qu’il incarne « tout ce qu’on ne veut plus voir en France ». Qui est ce « on » ? Rayon humour, Clique a bataillé pour récupérer les légendaires Catherine et Liliane, Alex Lutz et Bruno Sanches. C’est chose faite. Ce qui étonne au premier abord, c’est l’âge moyen sur le plateau. Des trentenaires, tout au plus. Une formule qui rappelle Quotidien de Yann Barthès, transfuge de Canal +…
Chaque semaine, Clément Viktorovitch, qui se félicite de la société de vigilance vantée par Emmanuel Macron, remet « les points sur les i » à travers une chronique incisive. Très à gauche, le spécialiste de la rhétorique politique, toujours complaisant avec l’islam politique n’est jamais avare pour parler « d’amalgame » dès lors que l’islam est évoqué. Cet adepte de Karl Marx a fondé un blog hébergé par Mediapart. Ex-youtubeur, il rêvait de « faire du Norman ou du Cyprien pour parler de politique ». Récemment, le ministre de l’Intérieur en a fait les frais. Du moins, si cette chronique tançant les prétendus « amalgames » de Christophe Castaner lui est parvenue.
Mardi, Clique avait rassemblé 36.000 spectateurs en seconde partie (inutile de chercher un zéro manquant), soit 0,2 % de part d’audience. La « cible » est davantage sur internet, où Clique totalise presque 218 millions de « vues » depuis sa création en 2013. « Nous, on s’intéresse au monde actuel, et pas à l’actualité, parce qu’aujourd’hui, le monde actuel est totalement absent des médias traditionnels », théorisait Mouloud Achour.
Comprendre : le mâle blanc hétérosexuel, on l’a assez vu ?
Le « monde actuel » semble pourtant bouder le programme.
Arnaud Antonelli pour Le Club de Valeurs actuelles.
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