Raphaël Enthoven a encore frappé !
Oui, le beau gosse philosophe et phare intellectuel de la radio Europe1 nous a encore gratifié, ce matin, d’une chronique dans le plus pur style « bobo de gauche, progressiste et féministe » …
Déjà la semaine dernière, il avait dépassé les bornes en accusant l’Eglise catholique d’islamophopie sous prétexte qu’elle avait modifié le texte du Notre Père, en remplaçant la phrase « ne nous soumets pas à la tentation » par « ne nous laisse pas entrer en tentation ».
Diane de Bourgueson, dans cet article de Causeur, avait vivement contré le philosophe :
On relèvera cependant l’immense mépris du philosophe éclairé à l’endroit des croyants qui, dit-il, « ânonneront quotidiennement à mots couverts » la prière en question.
M. Enthoven a donc voulu déceler dans cette nouvelle traduction du texte liturgique la volonté cachée de l’Eglise de se distinguer radicalement de l’islam, au motif que le verbe « soumettre » serait, pour les ignares que nous sommes tous – à l’exception bien entendu de notre brillant philosophe, docteur en théologie tous cultes confondus – une marque évidente de la religion de Mahomet.
Mais il va plus loin que suggérer une seule volonté de se démarquer : « Et les paranoïaques de l’islamophobie […] feraient bien de tendre l’oreille, pour une fois, dans la bonne direction, parce que ce qui se joue là, sournoisement, contre l’islam, crève les tympans quand on tend l’oreille. »
Cette affaire s’est heureusement terminée par les plates excuses du philosophe exprimée dans une nouvelle chronique où il s’est montré très sévère à son propre égard. Il est légitime de saluer Raphaël Enthoven pour ce si rare exemple de mea culpa que l’on peut visionner ici !
Mais ce matin, le philosophe m’a encore choqué à propos du projet de loi (Modem) qui ferait de la garde alternée des enfants en cas de séparation, le principe général.
Il me semble que la première question qui devrait se poser face à ce projet de loi, c’est : « Va t-elle dans l’intérêt des enfants ? ». Mais il semble, que pour la gauche progressiste, cet intérêt passe bien après celui de l’individu adulte dont la liberté de choix devrait être sans arrêt étendue.
Ce qui m’a outré ce matin, c’est que d’emblée, le philosophe a placé cette proposition sur le terrain du féminisme. Voici le début de sa chronique :
Il faut rappeler qu’en l’état actuel de loi qui permet au juge de fixer la résidence des enfants en alternance chez le père ou la mère en cas de séparation, 71 % des enfants se retrouvent chez leur mère, 12 % chez leur père et 17 % bénéficie de la garde alternée. Autrement dit, en pourcentage, il y a moins d’enfants en garde alternée que de femmes sénatrices […]
C’est dire le retard de la société sur cette question ! C’est dire l’inégalité flagrante, antique, spectaculaire, dont on pourrait penser qu’elle est au profit des femmes, si elle n’avait pour effet de les cantonner, dans l’esprit de tous, dans le rôle de femmes au foyer qu’on finance à s’occuper des mômes.
Je commencerai par relever la phrase : « bénéficie de la garde alternée » qui présuppose, sans aucune référence à une quelconque étude scientifique, que la garde alternée est un bénéfice pour l’enfant, changé d’environnement toutes les semaines …
L’argumentaire féministe du philosophe laisse pantois devant l’inversion rhétorique des victimes de l’inégalité qu’il dénonce. On pouvait naïvement penser que les grands floués du statut quo actuel étaient les pères dont beaucoup se sont réunis en associations pour demander justement que la garde alternée soit généralisée !
Cet article de l’Express : « Egalité parentale: des pères réclament la garde alternée automatique », de juin 2013, relate l’organisation d’une manifestation réunissant une quinzaine d’associations de défense des droits des pères à Paris.
La principale association de défense des pères est SOS Papa dont le site web est ici.
Et bien nous n’avions rien compris ! Le fait de confier la garde des enfants à 71 % aux mères , loin de les favoriser, serait, aux yeux des « progressistes » autoproclamés une inégalité flagrante cantonnant les femmes dans le rôle de femmes au foyer !
Quand on se prétend philosophe, il faut être bien léger et superficiel pour poser un problème aussi sérieux, aussi grave pour l’équilibre de nos enfants, sous le seul angle du féminisme.
On ne peut que conseiller à Raphaël Enthoven de lire tout ce qui s’écrit sur les avantages et les inconvénients de la garde alternée, comme par exemple, cet intéressant article paru sur le site Psychlogies. com :
« La garde alternée en cinq questions«
Eu égard à mon grand âge, j’imagine que ma perception de ce sujet est quelque peu décalé et obsolète. Mais c’est mon opinion, et je la partage !
J’espère que mon article permettra néanmoins d’ouvrir un débat auxquelles mesdames les contributrices à ce blog sont vivement invitées à s’exprimer en priorité !
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