La mode, sur les plateaux télé, est désormais d’inviter de jeunes femmes noires militantes affirmées de l’antiracisme.
On a récemment assisté à la prise de bec entre Eric Zemmour et Hapsatou Sy, mais la plus présente dans les médias est sans conteste Rokhaya Diallo.
Rokhaya Diallo et sa théorie de l’antiracisme à géométrie variable dont elle tente de démontrer qu’il ne peut d’appliquer aux Blancs … Par définition !
Je relaye ce matin un excellent article d’Aurélien Marq paru dans Causeur. Il reprend et démonte pièce par pièce tout l’argumentaire biaisée de cette pasionaria qui ravit les médias et insupporte beaucoup de monde :
Pour Rokhaya Diallo, le racisme anti-Blancs n’est pas du racisme
Dans une tribune censée expliquer « ce qu’est le racisme (pour les nuls) », Rokhaya Diallo tente de montrer que le racisme anti-Blancs n’existe pas. La seule chose qu’elle montre, hélas, c’est qu’elle n’a rien compris à ce qu’est vraiment le racisme.
Rokhaya Diallo n’est pas raciste …
Rendons à César ce qui est à César, et à Rokhaya ce qui lui revient : là où d’autres se contentent d’affirmations péremptoires et d’imprécations, elle analyse et elle argumente. C’est une marque de respect envers ceux qui ne partagent pas son avis. Et il faut reconnaître que son propos est bien plus intéressant que ceux d’Eric Fassin ou de Pierre Liscia chez Ardisson, tous deux négateurs du « racisme anti-Blanc ».
Sa tribune faisant suite à la polémique soulevée par la chanson « Pendez les Blancs », il faut souligner aussi qu’elle en condamne sans la moindre ambiguïté les paroles : « Les propos tenus dans le clip de ce rappeur dont vraisemblablement personne ne connaissait l’existence avant-hier sont d’une violence difficilement soutenable. Si l’auteur invoque la fiction, le renversement du stigmate, j’ai du mal à y voir autre chose que la glaçante mise en scène d’une abominable escalade criminelle. » Quoi que l’on puisse penser de Mme Diallo, de ses convictions et de son action, la moindre des choses est de ne pas lui adresser de reproches infondés.
… mais ne sait pas ce qu’est le racisme
Le problème vient juste après, lorsqu’elle écrit : « Dans tous les cas, et indépendamment de ce clip, une chose est certaine : des personnes noires peuvent nourrir des sentiments de haine à l’égard des Blancs. Pour autant, on ne peut qualifier ce phénomène de racisme. Pourquoi ? Le racisme est un système fruit de l’histoire de dominations multiséculaires. »
Si l’on pousse à bout sa vision biaisée des « dominations multiséculaires », il faut croire que les souverains du Dahomey auraient été opprimés par les paysans européens de la fin du Moyen-Âge, et elle-même serait victime de discriminations de la part des ouvriers de l’usine sidérurgique de Florange. Surtout, Rokhaya Diallo fait deux confusions et une erreur majeures. D’une part, elle confond inégalités et discriminations, tout comme elle confond le racisme, les discriminations motivées par le racisme et la systématisation de discriminations motivées par le racisme: trois choses condamnables mais différentes. D’autre part, elle ne considère que le racisme associé à la couleur de peau, ce qui est aussi réducteur qu’absurde – mais sert évidemment son agenda politique et médiatique.
Or, d’après l’Académie Française, le racisme est un « ensemble de doctrines selon lesquelles les variétés de l’espèce humaine appelées races, principalement distinguées les unes des autres par leur apparence physique, seraient dotées de facultés intellectuelles et morales inégales, directement liées à leur patrimoine génétique. Par extension, un préjugé hostile, méprisant à l’égard des personnes appartenant à d’autres races, à d’autres ethnies. »
Qu’on me permette de reformuler : le racisme est l’idée selon laquelle un individu appartenant à une ethnie donnée aurait inévitablement certains traits de caractère ou certaines infériorités du seul fait de son appartenance à cette ethnie, et ne pourrait en aucun cas échapper à ce déterminisme.
Le racisme est ethnique, pas culturel
Par extension, est raciste toute attitude hostile ou méprisante envers un individu appartenant ou étant supposé appartenir à une ethnie donnée, si (et seulement si) cette attitude est motivée par cette appartenance ethnique réelle ou supposée. C’est dans ce sens-là que le racisme peut être « anti- », que ce soit anti-Blancs, anti-Noirs, anti-Juifs, anti-Arabes, anti-Asiatiques, anti-ce que vous voulez.
Et je précise que le racisme est une question ethnique, et non culturelle. Porter un jugement sur des croyances librement choisies, comme une opinion politique ou une appartenance religieuse, n’est pas du racisme. Porter un jugement sur une culture ou une civilisation dans son ensemble ne l’est pas non plus, tout au plus est-ce parfois arrogant et malvenu – encore que ! Même si certains y verront de l’ethnocentrisme, j’assume le fait que la célébration de sacrifices humains, la pratique de l’esclavage ou celle de l’excision n’aient absolument pas la même valeur à mes yeux que leur abolition et leur ferme condamnation…
Ces Blancs qui n’ont jamais été oppressés…
« Jamais ils [les Blancs] n’ont fait l’objet de théories raciales faisant d’eux des êtres inférieurs et se traduisant dans des pratiques institutionnelles », poursuit Rokhaya Diallo. Allez dire ça aux victimes des massacres entre Serbes, Croates, Bosniaques et Albanais ! Ah, mais pour Madame Diallo ces entreprises atroces de « purification ethnique » ne relèvent pas du racisme, puisqu’elles opposent des groupes ethniques ayant la même couleur de peau.
Car elle écrit aussi que « des Blancs étrangers peuvent être exposés à la xénophobie, des Blancs ont été réduits à l’esclavage par le passé, des Blancs juifs ont vécu la tragédie du génocide et du racisme. Personne ne peut nier ces horreurs. Toutefois, elles n’ont jamais été justifiées du fait de leur couleur de peau blanche, les Juifs n’étant d’ailleurs pas considérés comme des Blancs dans l’idéologie nazie ».
L’idée se précise : pour Rokhaya Diallo, le racisme n’est vraiment raciste que s’il est justifié par la couleur de peau. Et lorsqu’elle ne peut pas nier un racisme par trop évident mais lié à d’autres critères, c’est que les victimes ne sont pas considérées comme « vraiment blanches » par leurs bourreaux ! La pirouette est facile.
Qu’en est-il du Lebensborn ? C’est que la prétendue supériorité de la « race aryenne » n’était pas attachée au seul critère de la couleur de peau, et s’exerçait aussi au détriment des Blancs non-Juifs et non-aryens. Qu’en fait-on alors ? Racisme ou pas ?
Oui, le racisme anti-Blancs existe
Mais ne nous limitons pas aux Blancs ! Ce serait raciste… Que dire du terrible génocide rwandais, et de la haine sanglante et proprement raciste entre Hutus et Tutsis ? Les uns considéraient-ils les autres comme « pas vraiment Noirs » ? Que Mme Diallo quitte donc le confort des tribunes officielles pour accompagner des casques bleus au cœur des guerres ethniques ! Elle verra que malgré le prétendu « racisme d’Etat », les Noirs sont bien mieux traités par les Blancs en France, que ne sont traités les Noirs des ethnies minoritaires par les Noirs des ethnies majoritaires dans bien des pays d’Afrique. Et puisque j’évoque les casques bleus, elle verra peut-être aussi que lorsque certains groupes armés choisissent des cibles, la couleur du casque importe beaucoup plus que la couleur de la peau.
Mais ne nous limitons pas aux Blancs et aux Noirs, ce serait raciste… Rokhaya Diallo a-t-elle une idée de ce que fut en Chine le racisme des Han envers les minorités, de certaines minorités entre elles, ou des Mandchous envers les Han ? Ou de ce qu’a pu être la situation des Aïnous au Japon ? J’arrête là.
Oui, le racisme anti-Blancs existe, et il est l’objet de théories élaborées et structurées. Il n’est qu’à lire Houria Bouteldja ou le « manifeste du racisme anti-Blancs » (également homophobe) pour s’en convaincre. Et que l’on ne vienne pas me dire qu’il s’agit d’une « blancheur » qui ne serait que symbolique, construction sociale et non ethnique : si c’était vrai, ce n’est pas le terme de « Blancs » qui aurait été choisi pour désigner cette appartenance.
Le véritable racisme…
Mais l’essentiel n’est pas là. Même si le racisme anti-Blancs n’existait pas, limiter le racisme à la question de la couleur de peau resterait la marque d’une profonde ignorance, et l’assimiler à un « système inégalitaire » réel ou supposé demeurerait une terrible erreur, et sans doute même une faute. Car ce n’est pas seulement par ses conséquences, si condamnables soient-elles, que le racisme est grave. C’est dans son fondement même.
Le véritable racisme consiste à prétendre que les convictions devraient être déterminées par les origines, ce qui revient à refuser le libre-arbitre et la liberté de pensée, comme le font par exemple ceux qui traitent Lydia Guirous de « traîtresse » et Patrice Quarteron de « Bounty ».
Le véritable racisme consiste à enfermer les membres des « minorités » dans un rôle préétabli, en affirmant qu’ils devraient se consacrer uniquement aux intérêts de leur « minorité » et ne pourraient pas se soucier de l’intérêt général, ni faire passer des principes éthiques universels avant la recherche d’avantages pour leur communauté d’origine.
Le véritable racisme n’est pas une question de concurrence victimaire, ni de négociations entre des sous-groupes toujours plus fragmentés, ni de rivalité entre majorité et minorités.
Le véritable racisme est une négation de l’humanité de l’Homme.
Aurélien Marq pour Causeur.
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