Nous avons tous été choqués par Marlène Schiappa – l’épouvantail de gauche du gouvernement – qui a osé considérer que la Manif pour tous et les terroristes islamiques procédaient de la même idéologie !
Ce ne sont, ni l’indignation mesurée de la presse, ni les excuses de la pasionaria, qui auront pu laver l’affront subi par les centaines de milliers de personnes modérées qui ont battu le pavé contre la loi sur la dénaturation du mariage et le droit à l’enfant. Imaginez si une femme de droite – au hasard Nadine Morano – avait proféré une telle horreur …
Mais heureusement, la coupable a été châtiée grâce à un article magistral de Denis Tillinac paru dans Valeurs actuelles. Cette avec jubilation que je vous livre ce texte percutant et fort bien écrit :
Les amalgames de Mme Schiappa
Islamistes ou extrême droite, tout ce qui est hostile à la naissance du « nouveau monde » qui émancipe les citoyens de toute attache est l’ennemi du progressisme.
Il faut donc lire Valeurs actuelles pour apprendre que, dans l’empire du Mal, les opposants à la loi Taubira et les terroristes islamiques entretiennent de secrètes connivences. Il fallait Mme Schiappa, pasionaria vibrionnante de la Macronie, pour oser un amalgame aussi délirant. L’amalgame, cette arme du pharisaïsme, ce sépulcre de la raison, cet alibi des haines inavouées, Mme Schiappa en use et abuse sans vergogne. Son manichéisme recycle, avec un demi-siècle de retard, les poncifs gaucho-libertaires, pimentés de compassionnel bobo.
C’est son droit et ça colle avec le nihilisme barbouillé de moraline de notre société du fric et de la frime. Draguer l’opinion pour traquer l’insoumis, tels sont les ressorts de l’activisme de Mme Schiappa. Son sourire nous charme, c’est son joker. Mais sa christianophobie à peine feutrée l’accule à des énormités insultantes pour la communauté catholique. Ainsi bazarde-t-elle dans le même chaudron de Lucifer les militants de Sens commun et les tueurs qui depuis quelques années ensanglantent la France sous caution d’Allah. Pourquoi stigmatiser des idéalistes juvéniles qui dans leurs veillées lisaient des textes de Hugo, de Péguy, de Camus, de Gandhi? Parce qu’ils sont majoritairement catholiques, et s’efforcent de hisser leurs aspirations à une certaine altitude. À l’aune de Mme Schiappa, c’est suffisant pour mériter l’opprobre de son « progressisme ».
Toute exigence spirituelle est par essence suspecte d’homophobie, de racisme, de xénophobie, de sexisme, de populisme et autres qualificatifs soldés aux étals du prêt-à-porter intellectuel. Toute invocation d’une mémoire, toute hiérarchisation des affects visant à harmoniser les reliefs d’un imaginaire sont décrétées « identitaires ». Donc hostiles à ! »‘autonomie » d’un ego « émancipé » de toute attache – citoyen de nulle part, fétu anonyme et indistinct soumis au triple diktat de l’argent, de la mode et de la technique. Le Bien selon Mme Schiappa, c’est un consentement aveugle au matérialisme d’une « modernité » qui aboutit par une pente fatale au Meilleur des mondes d’Huxley ou au 1984 d’Orwell.
Ce « nouveau monde », nous sommes de plus en plus nombreux à le récuser …
… en France et dans le monde, parce qu’en nous dépossédant de nos ancrages, il nous voue à l’insignifiance et à l’indifférenciation. Mme Schiappa ne peut pas comprendre cela; elle tourne en boucle dans la doxa comme un poisson dans son bocal, avec les mots de sa tribu, toujours les mêmes. Lire Ellul, Girard ou Hannah Arendt la déniaiserait mais elle y perdrait ses oeillères : penser librement est une rude ascèse. On peut juste lui suggérer d’apprendre le rudiment d’une argumentation logique, ça lui éviterait d’égrener ses sophismes. Elle s’en est excusée. Dont acte.
Qu’elle cesse désormais de diaboliser puérilement quiconque conteste son credo !
Mme Schiappa a-t-elle cru, en se répandant dans les pages de Valeurs actuelles comme précédemment dans celles du « Fig-Mag », séduire les lecteurs de sensibilité droitière ? Dans ce cas, elle s’est plantée dans les grandes largeurs; son dégagement ressuscite la pire intolérance de la gauche parisianiste à l’époque où le sartrisme infligeait sa dogmatique. En instillant sa dose de fiel dans l’océan d’acrimonies où la France s’enlise, elle dessert Emmanuel Macron. Les Français n’excluent pas une relance de son quinquennat, qu’il faut souhaiter pour les tirer de leur désarroi. Mais Macron serait bien inspiré de se défier de ses suiveurs et de ses courtisans: son tendon d’Achille, c’est l’arrogance et l’inanité de la noria macronienne.
Plus il s’en évadera, mieux il se portera.
Denis Tillinac pour Valeurs actuelles.
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