Tu avais raison, Eric ! Garde des sceaux, c’est pas pour toi

La mémoire d’internet est terrible pour les politiciens !

En 2018, à la question d’une journaliste de LCI :

« accepteriez-vous le poste de ministre de la justice ? »

Eric Dupond-Moretti-Moretti avait répondu avec la plus grande détermination :

« Non ! C’est sûr ! Vous voulez que je vous le signe ? D’abord, personne ne me le proposera, ce serait un bordel, mais alors … Personne n’aurait jamais l’idée sotte, totalement saugrenue, incongrue, invraisemblable de me proposer cela. 

Franchement je n’accepterais jamais un truc pareil. Ce n’est pas mon métier. Faut en avaler, des couleuvres, pour faire de la politique ! »

Voir, en fin d’article, la vidéo de ces propos …

Mais c’est le même homme qui, quelques années plus tard,
acceptait  de s’installer, sans vergogne, Place Vendôme !

Beaucoup d’observateurs pensent que l’ancien avocat n’a jamais réussi à endosser les habits d’un ministre de la justice. Ils n’on pas tort quand on voit qu’Eric Dupond-Moretti-Moretti vient d’adresser un triple bras d’honneur au président du groupe les Républicains, Olivier Marleix, en plein hémicycle de l’Assemblée nationale !

Voici ce qu’en dit Valeurs actuelles dans sa lettre confidentielle :

Le bras du déshonneur

L’Assemblée nationale bafouée. La chambre basse, cœur battant de notre démocratie, est une nouvelle fois piétinée par ceux qui s’étaient juré de la servir. Dans ce lieu chargé d’histoire, “Acquitator” s’est tout simplement fendu d’un bras d’honneur. Non pas une, mais deux fois. Une scène inimaginable et qui pourtant a bel et bien eu lieu.

L’homme à l’origine de ce geste injurieux est Olivier Marleix, député d’Eure-et-Loir, président du groupe Les Républicains. Ce 8 mars, la chambre basse examinait la proposition de loi d’Aurore Bergé « visant à instaurer une peine d’inéligibilité obligatoire contre les auteurs de violences conjugales ou intrafamiliales ». Sur les bancs des ministres, Éric Dupond-Moretti écoute les débats en cours, jusqu’à l’intervention de Marleix, qui, en sa qualité de président de groupe, prend la parole à la tribune. Son discours critique ces ministres en fonction qui sont passés par la case justice. Dans son viseur, un certain Éric Dupond-Moretti.

Il souligne, avec insistance, la mise en examen du ministre de la Justice pour prise illégale d’intérêts. Alors que l’élu regagne son siège, le garde des Sceaux, fou de rage, adresse alors deux bras d’honneur successifs à son intention. La scène n’est pas filmée par les caméras de l’Assemblée. Mais, sur les bancs de l’Hémicycle, une bronca s’élève.

Le vice-président du groupe LR, Patrick Hetzel, le règlement de l’Assemblée en main, interpelle la présidente de séance, Élodie Jacquier-Laforge : « Pendant que notre président de groupe descendait de la tribune, le garde des Sceaux a fait un bras d’honneur, c’est quelque chose d’assez inqualifiable. » La stupeur se lit sur le visage de la présidente de séance, qui bafouille au moment de donner la parole au ministre.

Saisissant un micro à pleine main, Éric Dupond-Moretti, de sa voix grave, entend se défendre mais fera tout le contraire. Pis, il ne fera qu’envenimer la situation :

J’ai été mis en examen. Je ne suis pas condamné. Je conteste. Vous n’avez pas de leçons à me donner. Maintenant, maintenant, il n’y a pas un bras d’honneur, il y en a deux, accompagnés de paroles à chaque fois.

C’est ce qui s’appelle se tirer une balle dans le pied.

Stupeur, colère et indignation. Après l’incident, Les Républicains ont demandé la démission du ministre. Éric Dupond-Moretti a finalement présenté ses excuses dans la soirée. Tout semble être rentré dans l’ordre. Une nouvelle fois, l’Assemblée nationale s’est ridiculisée, où plutôt ses représentants.

En pleine période de contestation sociale, cette provocation fragilise notre démocratie.

La lettre confidentielle de Valeurs actuelles.

Voici la vidéo évoquée plus haut :