Dans la patrie de Pascal, de Descartes et Montesquieu, les politiques et les médias semblent avoir tout oublié de leurs enseignements, de ses Pensées, de sa Méthode et de l’Esprit des lois.
Aujourd’hui, le manichéisme, qui caricature toute chose, règne en maitre au Parlement et sur les plateaux télé !
Hier, durant la crise sanitaire, on ne pouvait pas évoquer l’hydrochloroquine ou certains effets secondaires des vaccins sans être immédiatement taxé de complotisme.
Aujourd’hui, à propos de la crise russo-ukrainienne, on est prié de comparer Poutine à Hitler et Zelensky à Gandi ! Chuchoter que peut-être l’impérialisme des Etats-Unis et de leur bras armé qu’est l’Otan, a une part de responsabilité dans la situation actuelle, vous voit traiter immédiatement de « défenseur d’un dictateur criminel de guerre » !
Un lecteur de ce blog, Olivier Field, m’a fait parvenir un texte qui tente de réfléchir aux causes de cette guerre en se plaçant au niveau géostratégique. Je vous propose son analyse :
Bonjour Monsieur, bonjour Madame,
Ukraine. L’éléphant dans la pièce …
Une révolution est en cours. La bataille d’Ukraine restera dans l’histoire comme un 14 juillet.
Tout d’abord il convient de noter le point majeur du « nombre » repris par de nombreux penseurs et observateurs sur divers sujets. L’Europe occidentale est passée de 25 % de la population mondiale à 7 %, de 1900 à aujourd’hui. Cependant il manque un autre corollaire qui est le basculement induit. Mais revenons à la situation héritée du XX ème siècle.
Les USA ont évolué d’un relatif isolationnisme vers la conscience que l’affaiblissement relatif du monde extérieur était un moteur essentiel de leur développement. Progressivement, avec une violence certaine, légitime parfois, et des moyens plus sous le radar, ils ont profité de diverses situations pour affirmer leur hyper-puissance, indissociable de leur rang de seul empire mondial incontesté.
Comme tout empire, il a assis sa légitimité sur un panachage de vassalisation (toute l’Europe de l’Ouest), de clientélisation (GB, Japon) et de rétorsions à but « instructif » (guerres). Les USA et ceux qui les pilotent ont systématiquement perdu les guerres des 50 dernières années. C’est sans importance pour eux car le vainqueur est alors puni pendant des décennies par des sanctions et l’obligatoire ostracisme imposé par les USA et ses affidés, volontaires ou reluctants. Ajoutez la démolition des peuples vainqueurs, de leurs structures politiques et de leurs infrastructures physiques, tout bonus ! Et comme un grand homme politique français de niveau communal l’a déclaré « ça ne coûte rien ! » ; puisque c’est le dollar qui paye et qu’il se fabrique en un clic de souris à Washington DC… Humainement, il est aussi à noter que le carpet-bombing, la destruction à des milliers de kilomètres et le choix astucieux d’éviter les conséquences sur leur territoire et opinions nationaux en s’assurant de mettre une très bonne distance avec les lieux d’opérations (haine, réfugiés, déstabilisation régionale, etc…), rend ces guerres sans risque pour l’Amérique. Bravo pour eux !
Logiquement et malgré la parfaite soumission des médias, comme un fond d’aigreur se fait jour auprès des gens qui pensent (si, si, il y en a… et dans tous les pays du monde.) Donc une montée des dirigeants nationalistes et préoccupés par l’avenir de leur pays advient (Brésil, Turquie, Russie, Chine, Inde, …). Certes ils n’iront pas de front contre l’Empire US, mais … ils savent dorénavant qu’ils sont plus nombreux que l’Empire et ses vassaux : Comptez ! Chine, Russie, Brésil, Inde, Afrique, Turquie, Moyen Orient, Amérique Latine en partie … 55 % de la population mondiale au moins. Et voilà le « nombre » de retour.
Donc ces non-amis des USA attendaient que l’Empire, par hubris, commette la faute de pousser un de ses opposants à jouer son va-tout. La Chine, seule à avoir les moyens humains, militaires et économiques, est le principal challenger de l’hyper-puissance américaine. Donc une Europe maintenue faible, dépendante, soumise et intégralement vassalisée est prioritaire pour l’Empire. La destruction de la résistance russe qui souhaite posséder sa totale souveraineté était vitale. Pas par la guerre mais par un travail de sape, d’entrisme jusqu’à ce qu’elle rejoigne le « concert des nations », ou plutôt des vassaux. L’identité russe est encore trop forte pour que cela ait fonctionné et Vladimir Poutine, persuadé de l’intérêt vital de protéger son pays, a entamé cette guerre pour stopper l’Empire.
Il ne l’a certainement pas fait sans s’assurer d’un soutien tacite de la coalisation muette, mais pas inactive, des opposants à l’Empire ! Donc la guerre chaude en Ukraine se déroule sans grande opposition vraiment et surtout avec le renoncement à son extension par l’Empire et ses vassaux (et voisins du conflit…). Les sanctions sont accrues mais je doute que la Russie ne soit pas capable de les endurer, surtout avec 55 % de la population mondiale dans leur camp.
Nous voilà venus à la mère de toutes les batailles.
Les USA n’ont aucune limite morale dans leur guerre de domination. On ne peut les blâmer, les intérêts vitaux de l’Empire sont en jeu. Est-ce que cela débouchera sur un embrasement général ? Qui sait ? Mais la certitude est que la guerre, à mort, de civilisations est démarrée. Demain, soit l’Empire aura repoussé sa fin de quelques décennies, soit un monde multipolaire de pouvoirs, identités propres et souverainetés cohabitants dans un équilibre plus sain verra le jour.
L’alternative proposée par l’Empire peut plaire à certains, au moins sur le papier : Un gouvernement supranational en charge de la Paix Impériale, régissant la souveraineté, l’économie imbriquée dans la vie sociale des populations, gouvernement sans visage mais avec des porte-paroles et des relais, via les organismes mondiaux (UE, OTAN, ONU, OMC, ECHR, et tout ce qu’il faudra comme acronymes, raccourcis d’une obéissance absolue) et des gouvernements nationaux de gauleiter, de Quisling ou de gérants techniciens, suivants les opinions.
Le bien individuel sera le credo, la pérennité du système le vrai but. Tout sera permis bien entendu mais pas par tous et pas de façon désordonnée.
L’alternative qui peut paraître archaïque est de retrouver des blocs liés en interne par une identité commune et à l’extérieur, un respect des fonctionnements des autres et des échanges justes.
Et qui sait, l’Europe se redressera peut-être avec un bloc continental libéré de la tutelle américaine. Alors ce sera sur les ruines de l’Union Européenne, pas avec.
Bien à vous
Olivier Field.
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8 Réponses à “Ukraine : pour sortir du manichéisme …”
L’Europe n’existe pas, il existe des nations dont les intérêts sont divergents. Le sentiment d’encerclement de l’Allemagne a beaucoup fait pour le déclenchement de la guerre en 1914, coincée entre la Russie des Tsars d’un côté et la France de l’autre qui avaient fait alliance. Le sentiment de la Russie doit être le même aujourd’hui, voyant les bases de l’Otan se rapprocher de plus en plus de ses frontières. L’Ukraine en fait les frais, mais c’était hautement prévisible, hélas par par les gouvernants occidentaux qui pensaient qu’un conflit était impossible.
La Russie va morfler, mais il ne faut pas se leurrer, nous aussi. A chaque sanction correspond une contre sanction, la dernière étant de faire payer les importations de gaz en roubles, ce qui a raffermi immédiatement cette monnaie. Si le gaz est coupé, certains pays vont se voir ramenés à l’ère préindustrielle assez rapidement.
J’ignore comment tout cela va se terminer, mais je ne suis pas optimiste.
Posons-nous la question de la militarisation de notre voisin allemand, pointant ses missiles vers l’ouest, imposant aux autres pays européens de n’acheter que des produits allemands!
Je ne suis pas assez impliquée en politique, mais je comprends qu’un dirigeant qui aime son pays et son peuple se rebelle contre cette menace.
Je plains les peuples des 2 belligérants et je crains que cela ne génère de graves problèmes dans bien d’autres pays, y compris le notre.
Il est vrai que maintenant quand des enjeux important ce deroule que l’etat via les medias veut la manipulation du peuple, donc, ne pas reflechir ni penser plus loin que ce que l’on nous presente, c’est la société de demain, qui doit etre un peuple de non penseur mais desormais decerebré et d’imbecile manipulable a souhait par des « élites » ayant perdu toute conscience morale et emphatie n’ayant que leur propre interet dans lequel le peuple n’entre plus, il n’a plus son mot a dire et sa voie ne compte plus.
C’est pourquoi la fabrique des cretins a l’ecole denoncé dans un livre par un professeur et qu’ils ajoute la bien pensance pour les pourrir.
Ce n’est pas un hasard qu’ils ne veulent plus du bon sens et de la veritable reflexion et qu’ils imposent une vision du gentil et du mechant et qu’il ne faut pas en sortir.
Ce genre d’individu est dangeureux pour le democratie, car demain, c’est la dictature qui nous attendra et on taxera le camp du bien et du mal ceux qui accepteront ou refuseront de ce plier a leur propagande et malheur a ceux qui ne ce rangeront pas a l’avis officiel, on y va lentement mais surement.
L’elite corrompu deviendras intouchable et le peuple devra plier et n’aura pas droit a la parole, un systeme a la communisme adapté a notre societé.
Quelle est donc cette stupidité de toujours comparer un dictateur ou un dirigeant autoritaire à Adolf Hitler !
On avait déjà eu le même genre de comparaison stupide avec Slobodan Milosevic, au moment des guerres yougoslaves..
Ceci dit, Poutine, c’est encore John McCaine qui en parlait le mieux lorsqu’on lui avait demandé ce qu’il voyait dans son regard : « trois lettres : KGB ».
C’est comme l’hysterie avec le covid, tout est sans nuances, sans reflexions,
des ideologues qui franchissent un peu plus la barriere de la raison pour s’enfoncer dans le sectarisme et la deraison, comme avec leur peuple.
J’ai baigné toute ma vie dans un milieu gauchiste très anti-américain.
Complaisance pour le communisme et critique envers l’Oncle Sam.
Cet article m’est incompréhensible.
Entre l’antiaméricanisme primaire de la gauche et la soumission aux Etats-Unis de certains atlantistes, il y a une voix moyenne qui consiste à admettre avec réalisme que les Etats-Unis défendent, quelles que soient les circonstances, les intérêts … américains.
Ne pas voir que les USA et leur bras armé en Europe, l’Otan, ont une responsabilité dans la situation actuelle, est pour le coup incompréhensible !
61% pour l’interdiction du voile et 10% pour Zemmour : cherchez l’erreur…
https://ripostelaique.com/61-pour-linterdiction-du-voile-et-10-pour-zemmour-cherchez-lerreur.html