Je relaye ce matin un communiqué de l’UNI (Union nationale inter-universitaire) signé de son président Olivier Vial et paru sur le site du Figaro.
On se rappelle tous la tentative de Najat Vallaud-Belkacem pour introduire la théorie du genre à l’Education nationale, sous le fallacieux prétexte de la lutte contre les inégalités homme-femme avec les fameux ABCD de l’égalité.
Cette offensive-là avait heureusement été bloquée grâce à une levée de boucliers tout azimut. Mais au quotidien le lobby LGBT et ses associations manoeuvrent pour faire avancer leurs thèses. Voyant que les adultes restent assez froids vis-à-vis de leurs actions, les enfants sont devenus pour eux une cible prioritaire. Leur action prend parfois la forme d’actions très locales comme par exemple lors de leur « Queer Week » que dénonce l’UNI dans l’article suivant :
Dans une bibliothèque municipale parisienne, un atelier de la désormais traditionnelle « Queer Week» et qui aura lieu en mars est réservé… aux enfants de 7 à 14 ans.
La psychologie comportementale nous invite à nous méfier de certains biais qui modifient notre perception et altèrent nos raisonnements. « L’effet de cadrage » enferme notre réflexion dans un cadre qui peut nous être imposé par un interlocuteur ou une marque. Nous jugerons, ainsi, un prix relativement abordable si l’on nous a présenté d’abord un prix de référence beaucoup plus élevé. C’est ce qui fait le succès des ventes promotionnelles !
Malheureusement, ce type de biais comportementaux ne sont pas utilisés qu’en période de soldes, et les activistes les plus radicaux sont devenus maîtres dans ce genre de manipulation pour nous imposer leurs idéologies. Ils ont ainsi théorisé l’art de la provocation. Provoquer et choquer pour ensuite nous faire accepter comme raisonnables des idées ou des comportements que nous n’aurions jamais acceptés autrement.
La Queer Week, qui se tiendra du 15 au 23 mars, en est la parfaite illustration. Cette semaine de toutes les provocations fut créée il y a dix ans par des étudiants de Sciences Po, avec le soutien moral et financier de l’établissement, pour créer un « espace d’action et de réflexion sur les genres et les sexualités ».
Réflexion ? Le terme est très généreux pour évoquer cette forme de pensée « zadisée » qui agglomère tous les combats « alter » du moment (antispécisme, militantisme végan, théorie du genre, altermondialisme, féminisme radical …) dans une entreprise générale de « déconstruction ». L’ennemi commun ? Le mâle blanc, ainsi que la culture, les œuvres, les institutions qu’il est censé dominer pour asseoir et maintenir son pouvoir. Ainsi, il sera proposé, samedi 16 mars dans le cadre de cette semaine, de poser les bases d’une « justice queer » intracommunautaire dans « une optique de construction collective bienveillante » autour d’un « On » queer que les organisateurs définissent comme « transpédébigouine / non-cis-hétéro et anti-autoritaire » afin de rejeter « la justice d’État » et même « les outils féministes (institutionnels ou antiautoritaires) créés pour les hétéra.ro.s ». Sic ! Dommage pour Marlène Schiappa: malgré son zèle féministe, elle apparaît beaucoup trop prisonnière du système pour les organisateurs.
Leur quête de déconstruction de « la domination » n’a pas de limite. Tout est domination, surtout la nature et les sciences du vivant. Ainsi, la médecine est traditionnellement accusée par ces militants de reproduire des schémas de domination genrée et de tenter d’imposer un déterminisme biologique. C’est pourquoi l’association féministe « les Flux » dont l’objectif est « la réappropriation des savoirs gynécologiques » vous invite lundi 18 mars à un « atelier d’auto-gynécologie transinclusif ». Ces militant.s.e.e.s (excusez-moi, je m’y perds un peu avec l’écriture inclusive) ont pensé à tout puisqu’ils.elles.on fournissent «les miroirs, lampes de poche et les spéculums ». Est-ce à cela que servent les financements de Sciences Po ?
En guise d’action, les organisateurs ont sorti les armes de provocation massive. Ainsi, ils vous proposent un atelier intitulé « L’Antre fessue, ou comment jouer avec ton cul et tes potes quand tu es anti-capitaliste ».
Quant aux noctambules, ils sont invités à la seconde édition de La Drama, soirée Q en non-mixité « pour MeufsGouinesBi.e.sTrans*Inter* (mecs cisgenres not welcome) ». Re-Sic !
[Note aux lecteurs: toute discrimination doit être combattue à l’exception de celles concernant certaines personnalités rustiques comme les hommes nés hommes qui continuent de se définir comme des hommes malgré tous les efforts des organisateurs.]
Avec beaucoup de sens pratique, une charte a été publiée pour s’assurer qu’au cours de cette soirée, « les plans à deux comme à dix » se passent bien, même « si ce que tu as ingéré altère tes sensations » Sic ! Il est également précisé que « tu peux ramener tes objets pendant la soirée, cependant ne ramène pas d’objets dangereux, tranchants et/ou perçants (seringues, couteaux, pistolets à clous, etc.). » Quant aux pratiques « salissantes » que l’on ne détaillera pas ici pour éviter de bouleverser inutilement le lecteur, elles sont très encadrées, même si « des lingettes seront à ta disposition. » Des lingettes ? Est-ce éco-responsable ?
Alors, après tout cela, grâce à ce fameux effet de cadrage, vous comprendrez que l’on trouve moins condamnable l’« approche safe et tendre des questions autour des genres, des corps et de l’altérité » proposée par des drag-queens à un public d’enfants de 7 à 14 ans, dans le cadre d’une après-midi de lecture de contes non genré. Et pourtant, cela n’est pas sans conséquence. Il y a quelques années, des pédopsychiatres avaient déjà tiré la sonnette d’alarme en rappelant que la distinction homme/femme est un véritable repère, fondamental dans la construction de l’enfant: « l’indifférenciation au titre d’une égalité garçon/fille est un leurre, et devient une violence si elle est présentée aux enfants: garçons et filles se respecteront d’autant mieux qu’ils seront respectés et confortés dans leur constitution affective. »
Il est difficile d’évoquer la semaine Queer sans en sourire. Pourtant, il n’y a rien d’amusant à ce que des institutions publiques comme Sciences-Po, la Mairie de Paris et l’université Paris 8 financent ce genre d’initiatives ! Ni qu’elles se portent caution pour l’organisation d’évènements pornographiques, comme l’atelier « fabrique ton porn » programmé pour le 19 mars.
Malheureusement, cela témoigne plus largement d’une dérive de certaines disciplines universitaires qui sont aujourd’hui gangrénées par des idéologies militantes.
En prenant cela trop à la légère, on finit par faire le jeu de ces idéologues et de ces activistes qui, de provocations en provocations, avancent leurs pions. Au final, on risque surtout d’en pleurer beaucoup plus que d’en rire.
Olivier Vial pour Le Figaro.
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