« Un ministre doit quitter le gouvernement quand il est mis en examen. Devenir président de la République, c’est être le garant des institutions dans notre Constitution.
C’est à dire qu’il garantit la dignité de notre vie publique et le bon fonctionnement de nos institutions. »
C’est le candidat Emmanuel Macron, qui en 2017, tenait ces propos sur France 2, au micro de David Pujadas (voir la vidéo en fin d’article).
Et pourtant, aujourd’hui, Eric Dupond-Moretti, ministre de la justice est mis en examen et va rester à son poste puisque Jean Castex, le premier ministre, vient de lui exprimer toute sa confiance dans un communiqué.
Cette énième contradiction du pouvoir macronien étant pointée, il n’est pas interdit d’essayer d’en comprendre les raisons.
D’abord sur les faits …
La ministre de la justice Dupond-Moretti aurait diligenté des enquêtes contre des juges dont les actions avaient été jugées répréhensibles dans des affaires où l’avocat Dupont-Moretti défendait les accusés.
Une fois installé Place Vendôme, le Garde des sceaux garant du bon fonctionnement et de l’impartialité de la justice devait-il mettre sous le tapis ces dysfonctionnements avérés de certains juges ?
Selon moi, il était fondé à diligenter des enquêtes qui seraient menées en toute indépendance par d’autres juges. Quand on connait le corporatisme qui règne dans les milieux judiciaires, et l’impunité patente qui les protège, il n’est pas inutile qu’un ancien avocat donne un coup de pied dans la fourmilière !
Selon les avocats du Garde des sceaux, il y a eu parti pris de certains magistrats qui avaient déclaré que « la nomination de Dupont-Moretti était une déclaration de guerre ! »
Le procureur général qui a décidé l’enquête contre Dupont-Moretti avait publié une tribune dans le Monde où il critiquait sa nomination. Selon les avocats, il n’a pas joué franc-jeu puisque, consulté par le cabinet du Garde des sceaux, il se serait déclaré favorable aux enquêtes contre des magistrats.
Dupont-Moretti peut-il rester à son poste ?
Je suis partagé pour la réponse à cette question. D’un côté il va être difficile pour le ministre de la justice de gérer les enquêtes contre les magistrats et sa propre mise en examen. Mais de l’autre, sa démission sonnerait la victoire totale de ces magistrats qui lui ont déclaré la guerre !
Je n’aime pas du tout Eric Dupond-Moretti qui m’a énormément déçu par son sectarisme vis-vis du Rassemblement national pendant la campagne des élections régionales mais je choisis néanmoins l’option du maintien à son poste en prenant toutes les précautions pour garantir l’indépendance de toutes les enquêtes en cours.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Voici la vidéo de l’interview du candidat Macron par David Pujadas :
Deux syndicats de magistrats, dont le Syndicat de la magistrature bien connu pour son mur des cons, ont donc porté plainte pour conflits d’intérêts.
« Un ministre doit quitter le #gouvernement lorsqu’il est mis en examen ». Emmanuel Macron, 2017.#DupondMorettipic.twitter.com/cCfYjggtfU
— Guillaume 69 (@Guillaume6869) July 16, 2021
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4 Réponses à “« Un ministre doit démissionner s’il est mis en examen »
Mais non ! … mais si ! … A moins que … Sauf si …”
Il était évident que DM allait être visé par la magistrature qui, une fois de plus, a fait diligence quand ça l’arrangeait.
Autant j’apprécie l’avocat que je n’aime pas le ministre, mais on ne peut demander la démission d’une personnalité à chaque lubie de la magistrature, sauf à admettre que c’est elle qui dirige le pays.
C’est aussi la difficulté de juger un personnage public, de quelque bord qu’il soit. Il n’y a pas de bonne solution.
La jurisprudence Balladur m’a toujours paru dangereuse et non fondée, elle réduit à néant la présomption d’innocence qui est un pilier de notre droit, et donne à la magistrature un pouvoir exorbitant.
Bien sûr, si celle-ci n’était pas politisée, ce ne serait pas grave, mais elle l’est, donc elle aussi est suspecte.
Complètement d’accord avec vous, je suis même pour la disparition de cette jurisprudence Balladur qui a entraîné des exécutions politiques.
Lorsque les magistrats parlent de prises illégales d’intérêt, ils oublient qu’ils pratiquent ces méthodes depuis fort longtemps en s’immisçant dans le combat politique.
La mise en examen est devenue la principale arme politique pour nuire à son opposant et la « gôche », bien représentée dans la magistrature nous a imposé depuis deux quinquennats les pires présidents de la République depuis 50 ans.
Il y a même une collusion entre médias, police et magistrature qui a fait disparaître le secret des instructions véritable munition pour abattre l’adversaire politique.
Il faut désarmer la magistrature politiquement qui a déposé les armes en matière d’insécurité d’autre part.
Il faut aussi trouver un moyen de mettre fin aux fuites judiciaires en sanctionnant les coupables de violation du secret des instructions.
Forcément qu’il va rester à son poste!
LREM = « Le Ramassis d’Écraseurs et de Magouilleurs «
(commentaire lu sur le salon Beige)
Deux syndicats de magistrats, dont le Syndicat de la magistrature bien connu pour son mur des cons, ont donc porté plainte pour conflits d’intérêts.
On voit bien que les magistrat s’estime au dessus de la republique en mettant des batons dans les roues du ministre qui veut simplement verifier le dysfonctionnement de la « justice » qui trop souvent s’ecarte de l’esprit de la loi, voire suit une ideologie qui franchis la ligne rouge frequement…
Ces magistrat doivent pouvoir etre revoqués, ou licenciés pour fautes graves, pour moi E D Moretti a le droit doit modifier leur status, et rendre ces magistrat responsable de leurs actes.
Un citoyen qui n’est pas responsable comme le sont les magistrats, se detourne de la republique ineluctablement, ce qui se passe avec la justice…
Un magistrat n’a pas tout les droits, il y a une derive importante dans ce domaine, ou ceux ci s’amuse a mettre en proces tels personnage, surtout proche des elections pour favoriser telle ideologie…
Dans une republique, la raison doit l’emporter pour le bien de tous, et non etre dirigé par une ideologie pour le bien de quelqu’uns.
La « justice » attaque un ministre, dans le seul but de la contrer, cela demontre a tous combien la justice n’est plus credible dans ces propos et ces actions et c’est eloignée de la republique au point d’en etre dangereuse.