Un nouveau catéchisme de la bien-pensance

Publié par le 30 Mai, 2018 dans Blog | 0 commentaire

Un nouveau catéchisme de la bien-pensance

La Vème République a fait ses preuves !

De 1958 à 1981, elle a restauré la « gouvernabilité » de la France mettant un terme aux errements de la IV ème République à la valse des gouvernements.

A partir de 1981, elle a démontré qu’elle était parfaitement compatible avec les alternances politiques et même François Mitterrand, qui avait dénoncé le coup d’état permanent du général de Gaulle, avait su profiter des institutions de la V ème République pour asseoir son pouvoir.

En mai 2017, la V ème République a fait encore plus étonnant en portant à sa tête l’OVNI politique qu’était alors Emmanuel Macron. Plus fort encore, elle lui donna la majorité à l’Assemblée nationale alors qu’il était sans parti constitué !

Les 8 présidents de la V ème République. La preuve flagrante de son efficacité et de sa souplesse.

Mais certains, notamment à gauche, rêve d’une VI ème République en clamant que la V ème République est à bout de souffle.

D’autres voudraient une nouvelle fois modifier la Constitution pour la gauchir et la rendre moins « libérale ». Voici l’édito de Nicolas Beytout paru hier dans l’Opinion et qui s’étonne d’une tribune parue dans le Monde et demandant une modification « d’urgence » de la Constitution :

Alerte : « En ce début de XXIe siècle, l’urgence est de donner leur pleine mesure à la justice et à la liberté ». Que se passe-t-il ? Quelle menace plane sur nous ? Quelle est cette dictature qui s’installe aux commandes, quel est ce totalitarisme qui prend le contrôle de nos esprits ? A en croire cinquante économistes et juristes signataires d’un appel pour « le bien commun », la Constitution française fait aujourd’hui le lit des « plus puissants » et leur permet de s’opposer « à l’exercice de leurs libertés par les plus humbles ». Diable !

Nicolas Beytout

La faute au Conseil constitutionnel qui, au nom de la défense du droit de propriété ou de la liberté d’entreprendre, a récemment censuré des lois imposant des responsabilités ou des missions d’intérêt fort général aux entreprises. Le raisonnement des pétitionnaires est donc simple : puisque la Constitution empêche de « poser démocratiquement des limites à la puissance privée » (comprendre : aux entreprises, bien sûr), il faut la changer. L’objectif est de soumettre le droit de propriété ou la liberté d’entreprendre, ces deux piliers des droits de l’homme, à une nouvelle obligation de « respecter le bien commun », notion éminemment floue et évolutive que le politique pourra alors invoquer à tout crin pour imposer taxes, contraintes, obligations et pénalités futures. Et cela en fonction de l’air du temps.

Il y a quatre ans, le Français Jean Tirole recevait le prix Nobel d’Economie, une distinction rare, qui n’a pourtant pas fait de lui un héros. Il faut dire qu’il est soupçonné d’un penchant libéral, et qu’il développe une vision positive du rôle des entreprises et de l’économie de marché dans la défense du « bien commun ». Il ne pense pas, lui, qu’un pays déjà sur-administré et surimposé ait besoin, au nom d’un principe subjectif, de toujours plus de lois et d’interdits. L’impie.

Nicolas Beytout pour l’Opinion.

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