J’ai déjà consacré deux articles à Marlène Schiappa dans ce blog :
– « La messe à la télé, une infraction à la laïcité »
– « Sulfureuse Marlène Schiappa, peut-elle rester au gouvernement »
Dans le premier article, on découvrait une laïcarde intégriste qui oubliait de dire que des offices juifs et musulmans étaient également diffusés après la messe dominicale …
Dans le second, on pouvait prendre connaissance de ses conseils de blogueuse pour tromper la Sécurité sociale et obtenir frauduleusement un « congé pathologie » bidon !
Cette semaine, Le Figaro Magazine consacre un billet de Guyonne de Montjou aux multiples bévues accumulées par la secrétaire d’Etat à l’égalité homme-femme :
L’encombrante Marlène Schiappa
L’ancienne blogueuse militante promue secrétaire d’Etat multiplie les bévues.
Quand va-t-elle enfin partir en vacances ? A la tête du secrétariat d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes depuis à peine trois mois, la benjamine du gouvernement accumule les maladresses. Dernière en date, ses propos sur les femmes qui subissent des épisiotomies*** lors de leur accouchement. Selon elle, 75 % des parturientes en pâtiraient.
« Non, Madame la secrétaire d’Etat, les obstétriciens ne maltraitent pas leurs patientes et entendent à leur tour ne pas l’être par une secrétaire d’Etat mal informée »,
a riposté lundi, dans une lettre ouverte, le président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français. Selon les chiffres officiels datant de 2010, les épisiotomies ne concerneraient que 27 % des femmes.
Dans son communiqué de riposte publié lundi, Marlène Schiappa précise, avec un aplomb décoiffant, qu’elle avait cité une étude réalisée en 2013 par l’association Maman travaille, fondée par … elle-même. La maternité est un sujet qui intéresse de longue date cette ancienne élue socialiste du Mans. Dans son livre publié chez First en 2011 et qui se veut être « le premier guide des mères actives », elle donnait dix conseils pour obtenir du médecin qu’il prescrive un arrêt de travail pathologique aux femmes enceintes : « toussez », « rongez-vous les ongles », « exagérez tout » … Rien pour alléger le déficit de la Sécurité sociale, malheureusement.
D’autres incidents récents laissent penser que Marlène Schiappa conçoit l’exercice de sa fonction comme une action militante et associative, jalonnée d’happenings et d’opérations de com. Ainsi de sa promenade filmée et postée sur son prolifique compte Twitter dans le quartier de La Chapelle-Pajol, dans le XVIII ème arrondissement de Paris, en juin dernier. Ce jour-là, elle entendait protester contre les plaintes et les accusations de harcèlement de rue par des femmes résidant dans ce quartier populaire. Un autre « bug communicationnel » (selon son équipe) réglé en retirant la vidéo de son compte Twitter. Ce rétropédalage fait écho à celui, en début de semaine, sur la proposition de diplômer les jeunes parents au moment où ceux-ci souhaitent retrouver un travail. « Nous n’allons pas distribuer des CAP petite enfance aux mères », a-t-elle finalement affirmé au micro d’Europe 1, rassurant les professionnels de l’enfance qui avaient manifesté leur désarroi devant tant de légèreté.
L’apprentissage du pouvoir en un temps record est ardu. D’autres se font plus discrets. Marlène Schiappa, elle, veut exister, et pas seulement sur la toile. Pour preuve, sa suggestion de promouvoir le « gender budgeting », qui consiste à rééquilibrer la répartition des crédits budgétaires entre les sexes – par exemple en retirant (encore) des deniers à l’armée pour en faire profiter, entre autres, des administrations jugées plus paritaires …
Récemment, la jeune secrétaire d’Etat confiait à Paris Match être très superstitieuse : « Je mets dans mon sac et dans le cartable de mes enfants un coquillage appelé « oeil de sainte Lucie », qui empêche les gens de vous jeter un sort », racontait-elle.
Aide-toi et le Ciel t’aidera, est-on tenté de lui répondre. Bonnes vacances !
Guyonne de Montjou pour le Figaro Magazine.
Vous pouvez lire la réponse à Marmène Schiappa par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) ici.
En voici quelques extraits :
Les gynécologues et obstétriciens français ont pris l’habitude de lire sur les réseaux sociaux des propos inexacts et parfois injurieux les concernant. Ils sont hélas incontrôlables. Ils sont en revanche à la fois surpris et profondément choqués par le relais que vous donnez à ces informations fausses dans votre déclaration du 20 juillet 2017 au Sénat où vous affirmez qu’il y aurait en France 75 % d’épisiotomies et des violences obstétricales sur les femmes étrangères, les femmes très jeunes et les femmes handicapées.
Madame, vos chiffres sont faux et nous sommes désolés que vous n’ayez pas jugé utile de demander aux professionnels de la naissance des informations qui eussent été documentées. Il est par ailleurs injuste, voire néfaste pour les femmes, d’induire une telle perte de confiance envers les gynécologues et obstétriciens qui s’évertuent à assurer dans une sécurité remarquable plus de 800 000 naissances par an. Non Madame la Secrétaire d’Etat, il n’y a pas 75 % d’épisiotomies en France puisque la dernière évaluation officielle et publique réalisée en 2010 en rapportait 27 %, avec une réduction de moitié depuis le décompte précédent qui était de 55 % en 1998.
*** Episiotomie : Au moment de l’accouchement, l’épisiotomie consiste à pratiquer, par le médecin accoucheur ou la sage-femme, une petite incision chirurgicale de quelques centimètres au niveau de la vulve sur la paroi vaginale et sur les muscles du périnée afin de permettre au bébé une sortie plus facile.
Voici en complément un article de Benoît Rayski paru su Causeur.fr.
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