« Un exercice d’intelligence collective ! »
C’est le commentaire élogieux de la figure emblématique de l’écologie française, Nicolas Hulot, à propos de la Convention citoyenne pour le climat.
Pour ma part, si je reconnais un trait d’intelligence à cette Convention, c’est bien dans l’abandon, dans la dernière ligne droite, de la semaine de 28 heures.
Voulait-on achever la France en tuant définitivement sa compétitivité en renouvelant la même erreur stratégique qu’avaient fait Lionel Jospin et Martine Aubry, mais élevée au carré ?
On se rappelle tous la genèse de cette Convention citoyenne.
Au lendemain du Grand débat qui avait suivi le mouvement des gilets jaunes, il s’agissait de donner la parole au peuple. On se souvient aussi que les Gilets jaunes avaient envahi les ronds-points pour manifester contre la taxe carbone et la limitation de vitesse à 80 km/h. Et quelle est la mesure emblématique, fruit des travaux de la convention citoyenne ?
La limitation à 110 km/h sur les autoroutes ! Cherchez l’erreur !
Mais, ça n’a rien d’étonnant ! La sociologie des Gilets jaunes (les relégués de la France périphérique) n’est pas la même que celle de la Convention citoyenne censée représenter l’ensemble des Français grâce à un tirage au sort …
Mais au final, cette convention était biaisée car plusieurs vers étaient entré dans le fruit, ce qui explique les mesures d’écologie radicale qui sont sorties de la Convention.
1 – D’abord par le mode de sélection des membres de la Convention
Non, les membres n’ont pas été tirés au sort ! Les 150 membres ont été certes sélectionnés avec différents critères (voir ici) mais sur la base du volontariat. Cela veut dire que les personnes tirées au sort pouvaient accepter ou refuser de participer à la Convention.
Il est évident que seules les personnes les plus motivées acceptaient, et donc les adeptes d’une écologie forte se sont naturellement trouvées sur-représentées !
2 – Ensuite par la personnalité des présidents de la Convention
Les deux co-présidents, Thierry Pech et Laurence Tubiana n’avaient pas été forcément choisi pour leur neutralité dans le sujet de la convention ! Thierry Pech est le directeur général de la Fondation Terra Nova, Think tank bien connu du Parti socialiste. Laurence Tubiana est Présidente et directrice exécutive de la Fondation européenne pour le climat.
Ces deux personnalités sont très marquées à gauche et ne rassuraient pas, dès le début, sur l’indépendance de la Convention.
Imaginons une autre Convention citoyenne sur l’identité et l’immigration, suivant que le président en serait Eric Zemmour ou Rokhaya Diallo, on aboutirait pas forcément aux mêmes mesures proposées …
3 – et pour finir, la nature des experts qui ont « sévis » à la Convention
Ce dernier point est sans doute le plus important mais on n’a que peu d’infos sur la façon dont les groupes ont travaillé et qui les encadraient …
Il est évident qu’il est facile d’orienter les débats avec de simples citoyens peu rompus à ce genre de travaux, en choisissant l’animateur ou l’expert adhoc !
Boulevard Voltaire dans un article intitulé : Convention citoyenne pour le climat : le casse du siècle ! analyse toutes les mesures proposées qui illustrent bien le biais idéologique qui a entaché la représentativité des débats. A propos des experts, l’auteur, Nicolas Gauthier, écrit :
Au fait, qui a soufflé ces brillantes idées à l’oreille de ces 150 braves bougres ? Libération nous en dit plus, le 22 juin dernier : « Les citoyens ont été conseillés par de nombreux experts, qui leur ont aussi apporté un appui pour la retranscription réglementaire de leurs propositions. » Autant dire que, dès le début, le débat aura été confisqué par « ceux qui savent » aux dépens de « ceux qui ne savent pas », pauvres, ahuris qu’ils sont.
Les gilets jaunes, dont l’insurrection avait déjà été subvertie par des mouvements d’ultra-gauche, sont les premiers dindons de cette farce. Et le reste des Français dans la foulée.
Bien joué, Macron !
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