Depuis des années, la Commission européenne et sa présidente, Ursula von der Leyen, marquent à la culotte les dirigeants des démocraties illibérales des anciens pays de l’Est, sur leur respect de l’Etat de droit !
La Hongrie, l’Autriche et la Pologne étaient particulièrement dans le collimateur de Bruxelles !
Mais depuis qu’une majorité de gauche, qui plus est très européiste, a repris le pouvoir en Pologne au détriment des conservateurs honnis d’Ursula von der Leyen, cette dernière est bien moins regardante sur le respect par le nouvel exécutif de l’Etat de droit !
C’est ce que nous rapporte cet article paru dans l’Observatoire du journalisme :
Extraits :
Le putsch de Donald Tusk sur les médias publics polonais, nouvelle manifestation de la dérive
autoritaire de l’extrême-centre libéral
Que n’avait-on entendu de critiques dans les médias français et européens, en 2016 quand la nouvelle majorité parlementaire du PiS avait pris le contrôle des médias publics polonais ! Même la Commission européenne s’en était mêlée au nom de la défense du pluralisme des médias, de l’indépendance des médias publics et de l’État de droit.
La télévision publique polonaise encerclée par la police
Le contraste est saisissant, pour ceux qui s’en souviennent, avec le silence de la Commission aujourd’hui, quand c’est le gouvernement de Donald Tusk qui reprend le contrôle de ces médias avec des méthodes que même France Télévisions, sur son site Internet, qualifie de “biélorusses”. Forcément, la vue d’un siège de la télévision publique, à quelques jours des fêtes de Noël, encerclé par d’imposantes forces de police, avec à l’intérieur des nouveaux directeurs nommés directement par le ministre de la Culture venant prendre possession des bureaux par la force, en se faisant assister de types à l’allure d’hommes de main de la mafia post-communiste des années 1990. Des hommes de main dépêchés par des agences de sécurité privées recrutées pour l’occasion.
Le nouveau gouvernement mène une purge drastique pour restaurer l’indépendance des médias publics.
pouvait-on lire en titre sur francetvinfo.fr le 22 décembre. L’indépendance ? Sans blague !
Les directeurs des télévisions publiques limogés séance tenante
Le ministre de la Culture Bartłomiej Sienkiewicz a annoncé le 21 décembre la révocation de la direction de la télévision publique TVP et la nomination d’une nouvelle direction. Une semaine après, la ligne éditoriale du journal du soir a déjà complètement changé. Il est fait l’éloge des décisions du ministre concernant les médias publics et le PiS, désormais dans l’opposition, est présenté comme cherchant à s’accrocher pour défendre des intérêts politiques mesquins. On met en avant les salaires mirobolants de ceux qui viennent de se faire éjecter manu militari, et on ne dit mot des salaires de l’époque où les amis de Donald Tusk contrôlaient déjà la télévision publique, non moins mirobolants.
Un miroir inversé sur les JT
Quel que soit le sujet, le narratif est du côté du gouvernement, et l’on compare déjà les actions et décisions du nouveau gouvernement de Tusk à celle du gouvernement précédent, qui sont systématiquement présentées sous un angle négatif. L’annonce du Premier ministre concernant un projet de loi visant à introduire en Pologne des unions civiles pour les homosexuels est vantée, TVP faisant même désormais campagne en faveur du mariage homosexuel et de l’adoption pour les couples de même sexe, comme les chaînes privées concurrentes. Fécondation in vitro, rapports avec l’Église, énergies renouvelables, défense, prix de l’immobilier… Sur tous les sujets, après seulement quelques jours d’écoute de ces nouvelles nouvelles, l’on apprend tout le mal que faisait le gouvernement de Morawiecki et tout le bien que fait déjà celui de Donald Tusk. La ligne éditoriale est à 100 % celle de la nouvelle coalition des libéraux et de la gauche. Le principal journal télévisé de la journée, rebaptisé « 19.30 » (il est émis à 19h30) est en somme le reflet en miroir de l’ancien, « Wiadomości » (Nouvelles), tant critiqué jusqu’à récemment, non sans raison, par ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir.
Il faut le reconnaître, le changement de ligne éditoriale est aussi brutal qu’en janvier 2016, quand c’est le ministre du Trésor public du PiS qui avait remplacé les directeurs des médias publics.
Oui, mais…
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Carte blanche à Bruxelles
Tusk a‑t-il donc péché par impatience ? En fait, si l’on s’intéresse aux propos que lui et ses amis ont tenu ces deux dernières années, c’est bien plus inquiétant que cela : les libéraux européistes (Tusk a lui-même été président du Conseil européen de 2014 à 2019) et progressistes aujourd’hui au pouvoir à Varsovie semblent être convaincus que Bruxelles leur donne carte blanche pour violer l’État de droit et revendiquent de pouvoir ignorer toute loi adoptée par le précédent parlement qu’ils considéreront contraire à la Constitution polonaise. La grande loi sur les médias votée à l’automne 2016 est justement une de ces lois. Le ministre de la Culture Sienkiewicz et le premier ministre Tusk expliquent qu’il leur faut agir de la sorte pour rétablir l’État de droit. Sauf que, dans l’ordre juridique polonais, seul le Tribunal constitutionnel est habilité à déclarer l’inconstitutionnalité d’une loi et cela ne relève pas de l’arbitraire d’un premier ministre et de son gouvernement, ni même d’une simple résolution de la Diète, la chambre basse du parlement polonais. Car c’est justement d’une simple résolution de la Diète, adoptée par la nouvelle majorité, que le gouvernement Tusk prétend tirer la légalité de son action.
Redonnons la parole à France Télévisions, en citant à nouveau l’article évoqué plus haut :
Tout ça ressemble plus à des méthodes de putschistes qu’à celles d’un gouvernement pro-européen. C’est tout le défi de la nouvelle coalition dirigée par Donald Tusk, qui a pris ses fonctions il y a seulement 10 jours. Comment rétablir l’État de droit dans un pays qui avait lentement dérivé vers un régime autoritaire ? Comment démanteler l’appareil de propagande qui avait gangrené les médias ?
Conclusion de fin :
Dans cette vaste comédie politique, les acteurs du PiS devraient surtout apprendre à quitter la scène.
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L’extrême centre liberticide
Le putsch sur les médias publics en Pologne est une nouvelle manifestation non seulement du deux poids deux mesures de Bruxelles – la vice-présidente de la Commission européenne pour les Valeurs et la Transparence, Věra Jourová, était à Varsovie le jour où le putsch sur les médias a commencé et elle est restée silencieuse – mais aussi de la dérive autoritaire et totalitaire des libéraux de l’extrême centre partout en Occident. On le voit en France également avec les menaces de la ministre de la Culture contre CNews ou son soutien à la grève des journalistes du Journal du Dimanche, contre l’arrivée d’un nouveau rédacteur en chef jugé trop conservateur, et donc « d’extrême droite », ou encore avec les dizaines de dissolutions d’associations conservatrices, pourtant non violentes et agissant dans la légalité, par le ministre de l’Intérieur, avec l’association catholique Academia Christiana comme dernière victime de cette dérive autoritaire et totalitaire des libéraux.
Les Polonais, qui ont renversé le communisme, vont-ils laisser faire ?
La société des journalistes polonais (SDP) a rapidement émis un communiqué dénonçant l’action du nouvel exécutif de Donald Tusk vis-à-vis des médias publics (ici en anglais). Le Conseil des médias nationaux, chargé selon la loi de nommer les directeurs des médias publics, et le Conseil national de la radiophonie et de la télévision, autorité de surveillance constitutionnelle des médias, ont également dénoncé cette action qu’ils jugent illégale et contraire à la constitution. Même la Fondation Helsinki pour les Droits de l’homme, une ONG marquée à gauche et financée entre autres par les fondations Soros, s’est officiellement inquiétée de cette violation flagrante des principes de l’État de droit, de la Constitution polonaise et des standards du Conseil de l’Europe en matière d’absence de contrôle direct de l’exécutif sur les médias publics.
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Vers la domination absolue de l’extrême centre dans les médias polonais
En attendant, les grandes télévisions polonaises parlent à nouveau d’une seule voix, et cela va aussi être le cas à la radio, alors que la radio et la presse écrite sont déjà dominées par la présence du groupe germano-suisse Ringier Axel Springer et des fondations de George Soros, avec la même ligne progressiste et européiste. Ces deux catégories de médias, qui appartiennent à Ringier Axel Springer ou son liées aux fondations sorosiennes, soutiennent d’ailleurs massivement l’action du nouveau gouvernement et qualifient la mise des médias publique sous le contrôle direct de l’exécutif et le renversement de la ligne éditoriale de « dépolitisation des médias publics ».
« Au moins il y avait deux voix différentes dans les médias polonais », estime le très populaire présentateur de télévision Jan Pospieszalski, qui a été mis à l’index par TVP à la fois sous l’ancien gouvernement de Donald Tusk et sous celui de Mateusz Morawiecki. « Maintenant, nous n’avons même plus ça. » Quand à l’objectivité réclamée à la télévision publique par ses détracteurs, Pospieszalski dit que chercher de l’objectivité dans les médias, c’est comme vouloir trouver de la virginité dans un bordel …
L’Observatoire du journalisme.
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Une réponse à “Ursula est pointilleuse sur l’Etat de droit … ou pas !”
C’et l’anti democratie, que ursule van der layen trouve normal…
Meme macron !