C’est la question qui agite l’état-major de la candidate des Républicains : comment présenter de la manière la plus habile possible le conséquent patrimoine de la candidate qui se monterait à plusieurs millions d’euros ?
Au même moment, le Parquet National Financier est saisi d’une plainte contre Emmanuel Macron. Lorsqu’il était ministre de l’économie de François Hollande, il aurait bradé le patrimoine industriel de la France – par exemple Alstom – au profit de certains investisseurs que, curieusement, on retrouve parmi les donateurs de sa campagne de 2017 !
On revient à Valérie Pécresse par l’intermédiaire de son mari, Jérôme Pécresse, qui était vice-président exécutif d’Alstom quand cette entreprise a été vendue à General Electric.
Le magazine L’Incorrect rapporte un autre conflit d’intérêt dans son dernier numéro :
Pécresse, Alstom et les éoliennes : délit de favoritisme ?
Ministre du Budget à l’époque, Valérie Pécresse nie toute influence dans l’attribution en 2012 d’un gros contrat sur l’éolien en mer à Alstom Renouvelables, présidé par son mari Jérôme. L’Incorrect a enquêté sur la présence de ses collaborateurs lors des arbitrages. Révélations, à retrouver dans notre magazine de février.
En juillet 2021, nous publions un article sur le lien entre Valérie Pécresse, alors ministre du Budget, et l’attribution en 2012 à EDF et Alstom Renouvelables, présidé par son mari Jérôme Pécresse, d’un méga contrat d’environ 10 milliards d’euros pour l’installation de trois champs d’éoliennes offshore.
En réponse, Valérie Pécresse nous a écrit le 22 juillet, pour nous assurer avoir interdit par une circulaire de soumettre à sa décision, ou à celle de son cabinet, « tout dossier en lien avec l’entreprise Alstom ». Plusieurs sources présentes lors de ces réunions nous ont assuré depuis que le cabinet de Mme Pécresse a bien participé à des décisions concernant l’appel d’offre des éoliennes offshores, qui a enrichi le couple Pécresse.
En juillet dernier, L’Incorrect avait déjà enquêté sur la genèse de ce gros marché de 10 milliards d’euros. Extraits :
Révélations : Pécresse et l’éolien, un business juteux
Valérie, ministre du Budget, et Jérôme, président d’Alstom Renouvelables : leurs nominations simultanées ont permis un déblocage soudain et surprenant de l’éolien en mer. Si elle a coûté cher à l’État et s’est terminée en fiasco, l’opération a été rentable pour monsieur Pécresse. Enquête.
En 2007, le Grenelle de l’environnement décide l’installation d’éoliennes à terre et en mer. En 2010, le ministre Nathalie Kosciusko-Morizet lance un appel d’offres pour les éoliennes en mer avec pour objectif d’équiper cinq sites et de créer une nouvelle industrie en France. Le projet est ambitieux, NKM voit grand – elle est bien la seule – tout le monde s’oppose à son idée, même EDF qui par l’intermédiaire de son PDG Henri Proglio confirme à Éric Besson, ministre de l’Industrie et de l’énergie, qu’il n’y a pas besoin des éoliennes en mer. Le projet prend l’eau et patine jusqu’à 2011. Une belle année pour la famille Pécresse puisque Valérie est nommée ministre du Budget et Jérôme, son mari, promu président d’Alstom Renouvelables. Une double promotion qui déclenche une série de décisions étonnantes …
D’abord, EDF change d’avis ! Henri Proglio se dit soudainement qu’il faut des éoliennes en mer, et pas qu’un peu : il va jusqu’à imaginer que leur puissance cumulée soit comparable à une grosse centrale nucléaire. Et l’idée qu’un concurrent puisse déployer une telle puissance en France représentant une menace trop importante pour EDF qui s’accroche à son rang de « leader mondial de la production d’énergie neutre en CO2 », quelques mois plus tard, Proglio retourne chez Besson pour lui demander de lui attribuer tous les champs, en lui déclarant qu’il s’allie à Alstom pour remporter les cinq sites. Une annonce surprenante …
Alstom et l’éolien, c’est une histoire d’amour récente. En 2007, le groupe avait certes décidé d’entrer sur le marché de l’éolien en rachetant un fabricant espagnol spécialiste des engins terrestres. Mais on parle en l’occurrence d’éoliennes offshore, que ne sait pas produire Alstom. Le seul industriel français expérimenté est Areva, grâce au rachat d’un turbinier allemand. Il faut des dizaines de millions pour développer une nouvelle turbine que ni Alstom ni EDF n’ont l’intention de financer.
À moins que Jérôme Pécresse, patron d’Alstom, dispose d’une alliée qui a la clef du coffre-fort de l’État. Comme par magie, tous les obstacles s’évanouissent devant Alstom les uns après les autres.
Pour commencer il faut que quelqu’un s’engage à financer une série d’éoliennes, pour permettre à l’industriel d’ouvrir une usine et de baisser ses coûts. Le ministère du Budget se met à soutenir les efforts de Nathalie Kosciusko-Morizet. L’appel d’offres serait de 10 milliards, dont près de 70 % pour les industriels. Les réunions interministérielles s’enchaînent. Pendant des mois, les représentants du cabinet de Valérie Pécresse soutiennent le principe d’un investissement massif dans l’éolien en mer. Aucun problème. À l’inverse, les autres ministères freinent des quatre fers. Et ils ont de bonnes raisons.
Même avec 10 milliards d’euros injectés chez Alstom, le gagnant reste un nain industriel face à Siemens, Gamesa ou Vestas, qui ont déjà installé des milliers de turbines en mer. Après avoir reçu les milliards de l’État, Alstom ne représenterait qu’à peine 1 % du marché, dix à vingt fois moins que les autres. Impossible de se battre contre eux alors que les économies d’échelle sont la clef de la compétitivité sur ce marché. Éventuellement, Areva représentait déjà 14 % du marché. D’un point de vue budgétaire, il eût été plus logique de le financer.
De guerre lasse, Éric Besson finit par proposer 2 GW. L’Environnement se roule par terre à l’Élysée. Et la coalition du Budget et de l’Environnement est trop puissante. Sarkozy veut la paix, Fillon cède et l’appel d’offres est lancé en janvier 2011 pour 3 GW. Il est annoncé par le Président de la République lui-même à Saint-Nazaire.
Le 5 avril 2012, le gouvernement annonce officiellement les lauréats du premier appel d’offres pour le développement de parcs éoliens offshore : EDF remporte trois des quatre sites, soit près de 600 éoliennes pour Alstom. Le quatrième champ est attribué à Iberdrola qui avait choisi Areva comme industriel. Mais pour qu’Alstom honore une commande de 4 à 5 milliards, il lui faut à présent obtenir des financements étatiques pour terminer sa turbine qui n’existe toujours pas. Le Budget y a veillé.
Comme il fallait s’y attendre, en 2015, Alstom vend son activité renouvelable. L’industriel était trop petit et ne pouvait financer les efforts nécessaires pour rejoindre les grands. L’acheteur General Electric promet que mille emplois seront créés. Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, fait valoir cette promesse, en expliquant qu’un « contrat » avait été « signé », lequel assurait une « surveillance et une sanction » en cas de non-respect des engagements. Fort des promesses de General Electric, en 2016, l’État investit encore 35 millions en capital dans le projet d’éoliennes offshore de Merkur, en Allemagne. Cet investissement rassure les autres investisseurs, qui sont les premiers gros clients de l’Haliade 6 MW d’Alstom, avec 66 turbines achetées.
En 2018, étonnamment, General Electric renonce à sa promesse de 1 000 emplois supplémentaires. La multinationale préfère la « sanction », qui consiste à verser 50 millions d’euros dans un fonds de réindustrialisation. En 2019, GE annonce mettre fin à la production de ses turbines Haliade 6 MW et passer à la production de turbines 12 MW. Seul un des trois parcs d’EDF est finalement honoré.
Jérôme Pécresse a conservé son job chez GE. Il est le seul cadre dirigeant à avoir survécu à la purge des Français menée chez Alstom par le nouveau propriétaire. Avec de tels résultats, c’est normal.
Emmanuel Rechberg pour l’Incorrect.
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3 Réponses à “Valérie Pécresse, candidate des riches ?”
Nous évoquerons ensuite le cas de Valérie Pécresse qui a bien du mal à se différencier d’Emmanuel Macron alors que son mari est empêtré dans l’affaire Alstom-General Electric.
A VOIR SUR :
ttps://www.tvlibertes.com/olivier-veran-la-girouette-du-president-jt-du-jeudi-3-fevrier-2022
V Pecresse la candidate qui appellera a voter macron a 20 H 02.
Si peu de difference avec macron, c’est le centre tout mou qui se couchera devant la goche et le pseudo progressisme.
je dirais même mieux qui rejoindra macron si il est élu comme l’ont fait, Le Maire, Darmanin, Philippe, Solère etc…