
Voici la cinquième et dernière partie du reportage du Figaro Magazine consacré à l’islamisation de la Belgique.
Ce dernier opus décrit la vigueur de l’entrisme islamique des Frères musulmans en Belgique.
Il dénonce également la censure totale qu’appliquent les médias belges, publics comme privés, contre tous les partis dits d’extrême droite. Une pratique qui est assumée et dont se vantent nos ces médias !
Voyage en Belgiquistan :
Partie 5 – L’entrisme islamique
Certains ont jeté l’éponge, tel ce professeur d’histoire à Bruxelles, qui avait pris l’initiative d’organiser pour ses élèves du premier degré des visites de lieux de culte après les attentats du 11 Septembre. Il voulait montrer « qu’il y avait beaucoup plus de ressemblances entre les religions que de différences. » Il a fini par y renoncer : « Tout simplement parce que, quand on rentrait dans la synagogue, il fallait porter la kippa et ça n’allait plus, les élèves refusaient. Mes collègues ne voulaient donc plus continuer, ça devenait impossible. »

Protestation de femmes contre une décision de justice en faveur de l’interdiction du voile dans l’enseignement. Nicolas Landemard / Le Pictorium
Ce prof d’histoire souligne un point essentiel à ses yeux : « Les musulmans modérés ne sont pas assez aidés, soutenus, entendus. Ils ont aussi peur de s’exprimer au sein du corps professoral. » Et on les comprend, à lire des témoignages comme celui-ci : « Un collègue, musulman non pratiquant, se fait traiter de “mécréant” en pleine salle des professeurs par un autre, parce qu’il boit en période de ramadan. D’autres n’osent plus boire un café en salle des profs lors du ramadan tant la pression est forte. »« À l’école primaire, la fille de 8 ans d’un collègue d’origine algérienne a été jetée dans une grande poubelle par des camarades de classe, à la récréation, pour avoir choisi le cours de morale », raconte un instituteur.
Ce cours, non confessionnel, est une alternative aux cours de religion, catholique, protestante, orthodoxe, juive ou islamique. Il faut obligatoirement en suivre un dans le public, une heure par semaine et pendant toute la scolarité. « Ce système favorise l’entrisme islamiste, estime Nadia Geerts, puisque les professeurs de religion sont sous l’autorité non de la direction de l’école ou du ministre de l’Enseignement, mais de l’organe chef de culte, qui seul peut contrôler le contenu des cours donnés. »
Antisémitisme galopant
Et bien sûr, l’antisémitisme est galopant. Gad Deshayes, président de l’Union des étudiants juifs de Belgique, a lancé un cri d’alarme chez 21NEWS, le tout jeune site d’information créé par Étienne Dujardin : « On n’ose plus dire qu’on est juif. La situation a empiré car le rectorat ne réagit pas. » Les facs servent en particulier d’incubateur à deux mouvements propalestiniens, l’Université populaire de Bruxelles et Samidoun, interdite en Allemagne mais dont la justice française a autorisé la manifestation parisienne du 7 au 8 mars, où des appels à l’intifada ont été scandés.
Le monde de la culture n’est pas en reste. Nous avons les César, les Belges ont depuis 2011 les Magritte. Leur dernière édition, le 22 février, n’a été diffusée que sur Auvio, la plate-forme digitale de la RTBF, au grand dam de ses organisateurs et participants. La maîtresse de cérémonie était une Belge bien connue des auditeurs de France Inter, Charline Vanhoenacker. En guise de mise en bouche, l’humoriste a gratifié le tout-cinéma d’une reprise de son cru du « Tourbillon de la vie » immortalisé par Jeanne Moreau, transformé en « Me-too‘rbillon de la vie » et chanté – faux – par elle-même.
Les deux très longues heures qu’a duré la soirée lui ont permis d’arborer une multitude de tenues, de la somptueuse robe de bal à l’uniforme militaire, en passant par un déguisement en part de pizza, pour « rendre hommage aux techniciens ». Mais le clou du spectacle a été la vraie-fausse irruption sur scène d’une quarantaine de nominés, qui ont lu un texte dénonçant « la montée de l’extrême droite partout dans le monde » et « le génocide à Gaza ».« Déconstruisons nos imaginaires coloniaux, racistes, islamophobes, misogynes, homophobes et trans phobes », ont ânonné tour à tour ces braves, en condamnant haut et fort les dirigeants belges « qui s’abstiennent de toute sanction contre les crimes de guerre israéliens ». Est-il nécessaire de préciser que les pogroms du 7 octobre, eux, n’ont pas été mentionnés de la soirée ?
Décolonialisme
Comme la nôtre, l’actualité culturelle belge vit au rythme des polémiques contre l’art « patriarcal ». Dernière œuvre à en faire les frais, La Maturité, réalisée en marbre blanc de Carrare au début du XXe siècle, qui représente un groupe de personnages au centre duquel trône un homme barbu. « Des stéréotypes figés sur la famille et le pouvoir masculin », selon le gouvernement bruxellois. Bannie du quartier central où elle se trouvait, La Maturité sera remplacée par une œuvre garantie « féministe », réalisée par une artiste autrichienne à partir de déchets de chantier collectés à Bruxelles.

Signature d’un texte contre les discriminations et la haine avec la ministre Hilde Crevits et le Conseil musulman. JAMES ARTHUR GEKIERE/ Belga via
Certains édiles belges mettent eux aussi beaucoup de zèle à liquider un passé occidental qu’ils jugent honteux. Jusqu’à, parfois, se heurter aux limites de l’intersectionnalité des luttes. En 2020, à la suite de la mort de George Floyd, des statues de Léopold II, symbole du colonialisme pour ses détracteurs, avaient été vandalisées un peu partout dans le pays. Quelques mois plus tard, les autorités bruxelloises imaginèrent de rebaptiser le long tunnel qui mène de Molenbeek à la Basilique nationale du Sacré-Cœur et qui portait le nom du créateur du Congo.
« À l’échelle de la Belgique, effacer Léopold II de l’espace public serait l’équivalent de supprimer toute référence à Colbert ou à Napoléon des monuments français », explique Alain Destexhe, sénateur honoraire belge devenu chercheur au Gatestone institute, un think-tank conservateur américain. Une consultation en ligne offrit le choix aux Bruxellois entre les noms de plusieurs femmes. Ce fut celui d’Annie Cordy, morte en septembre 2020 en France mais née en Belgique, qui émergea. Las, la chanteuse avait commis un titre, Chaud cacao, qui la rendait tout aussi odieuse aux décolonialistes que le défunt roi. La polémique fit rage, mais le gouvernement tint bon.
Censure
La RTBF (Radio-télédiffusion belge de la communauté française) a, elle, rendu les armes depuis longtemps. Une précision qui a son importance : il n’y a pas « un » audiovisuel public en Belgique avec plusieurs médias dans les trois langues parlées dans le pays – ce serait beaucoup trop simple ! – mais deux organismes publics de radio-télévision, la RTBF pour la communauté française et la VRT pour la communauté flamande, auxquelles s’est adjointe une chaîne germanophone. L’ensemble des compétences en matière de culture, d’information, de presse et d’audiovisuel dépend des pouvoirs communautaires.
Le scandale de la diffusion en différé du discours d’investiture de Donald Trump, le 20 janvier, ne concerne que la RTBF. Les téléspectateurs des chaînes publiques néerlandophones ont pu, eux, écouter le premier discours du président américain en direct. Aurélie Didier, directrice éditoriale adjointe de l’information de la RTBF, a justifié le choix d’un « léger décalage » dans la retransmission par les propos « racistes, d’extrême droite, xénophobes et d’incitation à la haine »qu’aurait tenus précédemment Donald Trump. « Le plus beau, soupire Alain Destexhe, c’est qu’elle a précisé que ce n’était “pas de la censure” ! »
Le traitement infligé à Trump n’a pas provoqué de remise en cause des méthodes de la RTBF, même si Georges-Louis Bouchez, le président du Mouvement réformateur (MR, centre droit), l’a dénoncé en termes virulents. « En démocratie libérale, il n’y a que des magistrats qui peuvent éventuellement décider que vous ne respectez pas les principes démocratiques, s’est-il indigné, en affirmant que la direction de l’information de la RTBF n’est pas le ministère de la Censure et de la Propagande. » La polémique a rebondi au Parlement bruxellois où Jacqueline Galant, ministre également MR des Médias en Fédération Wallonie-Bruxelles, a demandé à la direction de l’audiovisuel public des « éclaircissements sur la méthodologie et les arguments juridiques » qui ont conduit à cette diffusion en différé. En vain.
Une plainte déposée par Alain Destexhe contre l’interview de François Dubuisson, professeur de droit international à l’ULB (Université libre de Bruxelles), le soir du 7 octobre, a finalement été considérée comme infondée par le conseil de déontologie journalistique. Invité du JT de 19 h 30 de la RTBF, cet universitaire y avait affirmé, sans être contredit, que « les illégalités étaient au départ commises par Israël », qui occupait selon lui « l’ensemble du territoire palestinien » – François Dubuisson ignore apparemment qu’Israël a quitté la bande de Gaza en 2005. Le présentateur du journal l’a remercié d’avoir « donné les clés pour bien comprendre (cette) journée noire au Proche-Orient ».
Liberté d’expression
Une partie de la presse écrite n’est pas en reste. Créé en 1936, Humo est un hebdomadaire de gauche néerlandophone et populaire. En août dernier Herman Brusselmans, figure médiatique de la littérature flamande, y a publié une chronique après avoir vu l’image d’un enfant de Gaza pleurant sa mère morte sous les décombres. « Je suis tellement en colère que j’ai envie d’enfoncer un couteau pointu dans la gorge de chaque Juif que je rencontre », a-t-il notamment écrit. Saisi en citation directe, le tribunal correctionnel de Gand a relaxé l’auteur le 11 mars, suivant ainsi l’avis du ministère public, qui invoquait la liberté d’expression.
Plusieurs autres plaintes sont encore en cours. « La justice belge n’en est, hélas !, pas à son coup d’essai », commente sur son compte X Joël Rubinfeld, président de la Ligue belge contre l’antisémitisme, en rappelant « le classement sans suite réservé par le parquet de Liège à l’affaire du cafetier belgo-turc qui avait affiché sur la vitrine de son établissement “Ici les chiens sont autorisés mais les Juifs en aucun cas !” » C’était en 2014. Depuis, le climat s’est encore dégradé.




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