C’est Laure Lavette, la très médiatique députée RN, qui a le mieux résumé la cote d’amour du candidat à Matignon, Xavier Bertrand, aux yeux de Marine Le Pen et du RN :
« Il doit tous ses mandats à l’extrême-gauche depuis une décennie. Il ferait un excellent Premier ministre du Nouveau Front Populaire ! »
Pour oser braver la censure du Rassemblement national, le président de la région des Hauts-de-France semble avoir oublié tous les combats qu’il a menés contre ce parti honni, et le fait qu’il ait soutenu, lors des dernières légistlatives, le communiste Sébastien Jumel, candidat NFP, face à un candidat RN !
Marine Le Pen et Jordan Bardella, eux, s’en souviennent parfaitement !
Cet article du Club de Valeurs actuelles rappelle les lourds contentieux qui opposent Xavier Bertrand et le RN :
Pourquoi le Rassemblement national déteste Xavier Bertrand
Marine Le Pen et Jordan Bardella ont annoncé qu’ils censureraient un gouvernement emmené par le président LR des Hauts-de-France. Nouveau chapitre d’une relation houleuse où se mêlent des désaccords politiques profonds et une virulente animosité personnelle.
Mardi 3 septembre, début de matinée. Un énième nom vient d’intégrer la piteuse danse des prétendants à Matignon cyniquement orchestrée par Emmanuel Macron. Après la comète Thierry Beaudet, l’inconnu président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), aussitôt évoqué, aussitôt abandonné la veille, place à Xavier Bertrand.
L’hypothèse du jour se dessine, prend de l’épaisseur. Ici, on assure que le président LR de la région Hauts-de-France, bien au chaud dans le peloton des « Premier ministrables » depuis plusieurs jours, aurait gagné son mano a mano avec Bernard Cazeneuve, l’ancien Premier ministre socialiste, grandissime favori du week-end.
Là, il se murmure que Laurent Wauquiez et les cadres des Républicains seraient prêts à soutenir, sous conditions, la candidature de l’ancien ministre du Travail de Nicolas Sarkozy.
Fumée blanche et confettis ? Il reste encore un dernier acteur à sonder. Et l’acteur en question est remonté comme une pendule. Depuis quelques heures, de bien curieux bruits de couloirs parviennent aux oreilles de Marine Le Pen, Jordan Bardella et le reste des cadres du Rassemblement national.
Xavier Bertrand aurait assuré, lors de ses entrevues avec Emmanuel Macron, que des premières discussions constructives auraient eu lieu entre lui et les caciques du RN. Un accord pour éviter, ou à défaut retarder, une motion de censure mariniste ne serait pas à exclure.
L’état-major du Rassemblement national manque de s’étouffer en apprenant la nouvelle, qui possède tous les atours de la rumeur politique rapportée. Mais impossible de ne pas répondre. L’occasion est trop belle.
C’est évidemment faux, fulmine-t-on en interne. Xavier Bertrand est numéro un sur notre liste de personnalités que nous refusons de voir à Matignon. Il est probablement devant Cazeneuve !
Bertrand, l’ennemi numéro un
Xavier Bertrand et le Rassemblement national, c’est l’histoire d’une relation houleuse où se mêlent volontiers des désaccords politiques profonds et une virulente animosité personnelle. « Il est probablement ce qui se fait de pire dans le monde politique actuel », souffle régulièrement Marine Le Pen en privé.
Les deux personnalités ne manquent jamais une opportunité de s’écharper lors des réunions du Conseil régional des Hauts-de-France, que Xavier Bertrand préside depuis 2015 après sa victoire au second tour face à… Marine Le Pen.
« La famille Le Pen spécule depuis 50 ans sur la misère des gens. Tel un vampire, vous profitez du système », lance Xavier Bertrand à une Marine Le Pen médusée lors d’un débat organisé par iTélé et Europe 1 en 2015.
« Il n’a jamais cessé d’insulter nos dirigeants et nos électeurs. Il a à notre égard un mépris extraordinaire », juge Sébastien Chenu, élu dans le Nord, qui avait tenté (sans succès) de renverser la région lors des élections locales en 2021.
L’ancien vice-président de l’Assemblée nationale, qui a côtoyé Xavier Bertrand lors de leurs années communes à l’UMP, décrit l’homme comme un symbole de « cette droite qui a tout trahi », un politique cynique « prêt à toutes les pirouettes pour conserver son poste ».
Des cordons sanitaires qui ne passent pas
La posture adoptée par Xavier Bertrand à l’encontre du RN sur le plan national depuis 2017 n’a pas aidé à aplanir les relations. « Il doit tous ses mandats à l’extrême-gauche depuis une décennie. Il ferait un excellent Premier ministre du Nouveau Front Populaire », tance la députée mariniste Laure Lavalette. En 2017, au second tour de l’élection présidentielle, il est l’un des plus véhéments défenseurs du cordon sanitaire mis en place pour faciliter l’élection d’Emmanuel Macron.
Lors des législatives qui suivent, il annonce son soutien sans faille à tous les candidats opposés à un membre du FN au second tour, dont deux communistes. Quatre ans plus tard, lors des élections départementales du Pas-de-Calais, il s’affiche sur les tracts électoraux des candidats PS et PCF pour « faire barrage au Front national ».
« Il vaut mieux être avec les communistes qu’avec les identitaires », se justifie-t-il alors. C’est encore un candidat communiste, Sébastien Jumel, qu’il soutient en juillet dernier face au RN au second tour des élections législatives sur la 6e circonscription de Seine-Maritime.
Le rempart parfait contre le RN ?
Comprenez : Xavier Bertrand n’aime vraiment, mais alors vraiment pas le Rassemblement national. Le président des Hauts-de-France ne s’en est jamais caché. Il en a d’ailleurs fait un argument politique de premier choix, n’hésitant pas à brandir ses victoires électorales sur des terres de plus en plus bleu-marine comme autant de preuves de la réussite de sa méthode.
« Dans sa tête, Xavier Bertrand est le rempart parfait au RN. Avec le courant « droite sociale », il pense incarner la solution pour contrer la percée de Marine Le Pen », résume un ancien de l’UMP. « C’est tellement un rempart solide que le RN compte désormais 19 députés dans sa région… », raille Sébastien Chenu.
« Quelle est la légitimité populaire d’un homme qui a réussi à finir 4e d’une primaire derrière Michel Barnier ? », renchérit Laure Lavalette en référence à l’élection interne des Républicains en 2021, qui avait permis de désigner Valérie Pécresse comme prétendante de la droite à l’élection présidentielle.
« Face à la situation migratoire, sécuritaire et budgétaire de notre pays, il nous faut un gouvernement avec un cap clair et une colonne vertébrale. Soit tout l’inverse de Xavier Bertrand, qui n’a aucune conviction. S’il est de droite, je suis danseur étoile… », s’amuse le député RN Laurent Jacobelli. À peine évoquée, l’hypothèse Bertrand à Matignon semble donc déjà s’éloigner.
Sébastien Lignier pour Le Club de Valeurs actuelles.
J’ajoute cette infographie qui rappelle que Xavier Bertrand n’est pas le plus farouche défenseur de la laïcité et qu’il est plutôt un adepte des « accommodements (ir)raisonnables », chéris par Alain Juppé :
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Une réponse à “Xavier Bertrand, numéro 1 sur la liste noir du RN !”
IL est bien ce petit x bertrand, oubliant la france, les francais,
pret a se vendre pour des cultures etrangeres.