Très régulièrement, dans ces colonnes,
je dénonce la République des juges !
Depuis la Cour Européenne des Droits de l’Homme jusqu’aux tribunaux d’instance en passant par le Conseil constitutionnel, la justice prend le pas sur tous les autres pouvoirs.
La terrible affaire du « mur des cons » avait apporté les preuves – si besoin était – du parti pris gauchiste d’une partie des magistrats, particulièrement ceux inscrits au Syndicat de la magistrature.
Justement, dans un article paru dans Le Point, Eric Zemmour explique pourquoi il a été épinglé sur « le mur des cons » et comment le pouvoir des juges menace la démocratie :
Les juges s’intéressent beaucoup à Éric Zemmour. Les plaintes en diffamation abondent et occasionnent une mise en examen systématique (c’est la loi) de celui qui a prononcé les propos litigieux. Mais le journaliste et polémiste rend bien aux magistrats l’intérêt que ceux-ci lui portent.
Au point de leur consacrer un chapitre dans Destin français, son dernier livre publié chez Albin Michel. Il y remarque les invariants qui ont constitué la psychologie et le comportement des hommes et femmes de robes depuis 1793. Une permanence que l’on retrouve dans leur attitude corporatiste et vaguement frondeuse. Épinglé sur le trop célèbre « mur des cons », le journaliste réagit à nos révélations de cette semaine qui mettent à mal la défense de Françoise Martres, à l’époque (nous sommes en avril 2013) présidente du Syndicat de la magistrature, qui ne cesse de minimiser l’attitude de son syndicat, la gravité des faits et sa propre responsabilité.
Il reprend à son compte une phrase prononcée par François Mitterrand lors d’un conseil des ministres :
Zemmour voit dans leur dérive idéologique une menace pour notre démocratie et leur volonté d’imposer leur idéologie aux élus du peuple.
Le Point : Qu’est-ce que l’affaire du « mur des cons » révèle de la magistrature et de la justice en général ?
Éric Zemmour : Depuis les années 70, le Syndicat de la magistrature a développé une vision de la justice idéologique et politique. Cette politisation de la justice a été théorisée dans la fameuse « harangue de Baudot » (à consulter ici) qui exhorte les magistrats à juger partialement, pour favoriser l’ouvrier contre le patron, la femme contre l’homme, le voleur contre le possédant, l’immigré contre le Français de souche. Ce syndicat ne rassemble qu’une minorité des magistrats, mais son influence idéologique va bien au-delà de ses membres.
Pour se défendre, quelques juges ont parlé d’une « blague potache » ?
On se défend comme on peut contre l’évidence, quand elle est révélée. Il faut bien comprendre que cette idéologie a des effets énormes : tous les policiers se plaignent que la justice relâche systématiquement les voyous qu’ils arrêtent. Tous les fonctionnaires du ministère de l’Intérieur savent bien que la jurisprudence a rendu impossibles la plupart des expulsions d’immigrants illégaux entrés sur le territoire français.
Comment faut-il expliquer la tiédeur des réactions du pouvoir politique et des magistrats ?
Depuis les années 80, l’alliance entre certains juges et certains journalistes d’investigation a ruiné les carrières de quelques hommes politiques, tétanisant tous leurs collègues. Cette alliance médias-juges a encore montré son efficacité redoutable en ostracisant le principal favori de l’épreuve, François Fillon. Ce putsch juridico-médiatique a fait réfléchir les plus audacieux. Plus profondément, les politiques d’aujourd’hui sont imprégnés de l’idéologie de l’État de droit. Ils croient, comme beaucoup de Français, que l’État de droit est l’état du droit, ou mieux encore que l’État de droit est la démocratie.
L’État de droit est en vérité un concept allemand qui impose,
pour chaque décision de l’État, une autorisation du juge.
Les Allemands, traumatisés par Hitler, préfèrent soumettre la politique au droit plutôt que de revivre leurs folies du passé. Ces principes sont eux-mêmes tirés de la Déclaration des droits de l’homme de 1789, principes en vérité souvent obscurs et sibyllins, principes qui auraient dû rester au niveau philosophique, et ne jamais descendre au niveau juridique, principes à qui les juges font dire ce qu’ils veulent. Toute l’Europe s’est soumise à cette domination du droit sur le politique. Quand un pouvoir politique se révolte contre ce pouvoir exorbitant que se sont arrogé les juges, en Hongrie ou en Pologne, il est accusé de ne pas respecter l’État de droit, et est condamné par l’Europe.
Y a-t-il un pouvoir des juges en France ?
Au nom de l’État de droit, les juges, que les médias appellent les sages, c’est-à-dire la Cour européenne des droits de l’homme, la Cour de justice européenne et le Conseil constitutionnel, imposent leur idéologie au pouvoir politique. Je rappelle que seul le pouvoir politique est élu par le peuple. En dominant le politique, ces juges s’imposent au peuple, et donc foulent aux pieds la démocratie. Quand le Conseil constitutionnel instaure la « fraternité » comme un principe constitutionnel, pour défendre contre l’État ceux qui aident les immigrants illégaux, on voit bien comment les juges font de la politique au détriment de la démocratie et de la volonté du peuple. L’ironie est qu’ils répètent ainsi le comportement de leurs ancêtres de l’Ancien Régime, les fameux « Parlements » qui avaient empêché le roi Louis XV de réformer le pays, éloignant ainsi la monarchie des aspirations populaires. Ces juges-là se référaient aussi à de vieux textes, datant des rois mérovingiens ou de Charlemagne, leur faisant dire là aussi ce qu’ils voulaient. Ils se mêlaient de tout, de fiscalité, de la famille, ou de l’organisation de l’État. Je le raconte dans mon dernier livre, Destin français . Je cite ainsi l’ultime avertissement du président Mitterrand aux ministres du gouvernement Balladur en 1995 : « Méfiez-vous des juges, ils ont tué la monarchie. Ils tueront la République. »
Lire sur ce sujet « Éric Zemmour : La plupart des historiens n’assument plus l’histoire de France »
Qu’avez-vous ressenti en apprenant que vous étiez épinglé sur ce mur ?
Aucune surprise. Je savais que j’étais dans le collimateur de ces juges-là. C’est ce qui expliquait mes condamnations à répétition pour incitation à la haine raciale ou encore incitation à la discrimination. Ces juges-là, inféodés au moins idéologiquement au Syndicat de la magistrature, utilisent le droit pour imposer à la société leur idéologie victimaire. Ils sont le bras armé des associations antiracistes et leur idéologie diversitaire qui désagrège la France pour en faire un agrégat disparate de peuples désunis, et bientôt hostiles les uns aux autres. Tous ces gens-là me désignent comme leur ennemi privilégié.
C’est mon honneur.
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