Michel Barnier, grand négociateur ? Laissez-moi rire !

Publié par le 20 Sep, 2024 dans Blog | 0 commentaire

Michel Barnier, grand négociateur ? Laissez-moi rire !

Tous les médias nous avaient vendu Michel Barnier comme le grand négociateur du Brexit qui avait fait rendre gorge de manière magistrale à la perfide Albion !

Et la presse, de lancer une Barnier-mania qui s’est traduit dans les sondages avec un Michel Barnier trônant à la première place des personnalités politiques préférées des Français avec 57 % d’opinions positives.

Ces mêmes médias nous promettaient un bras de fer musclé entre le nouveau premier ministre, avec le vent en poupe, et un président de la République affaibli par une succession de revers électoraux et de sondages en berne !

A la suite du second tour des élections législatives, la plupart des observateurs statuaient que personne n’avait gagné mais qu’à coup sûr le bloc central et la Macronie avaient perdu.

C’était compter sans la rouerie de Macron !

Oui, on reste sidéré quand on analyse la composition du gouvernement qu’on nous promet ! Car elle n’a rien à voir avec la composition de l’hémicycle et rien à voir non plus avec les coalitions susceptibles de s’organiser pour soutenir un gouvernement.

Je me permets de proposer une analyse politique personnelle illustrée par le diagramme suivant qui place de gauche à droite le nombre de sièges des différents partis.

Nota : j’ai exclu le groupe Eliot et les Non-inscrits difficiles à situer politiquement.

Par ailleurs, j’ai coupé le groupe macronien Ensemble pour la République en deux parties : l’aile gauche regroupant deux tiers de ses députés et l’aile droite (un tiers des députés).

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Ce que beaucoup d’observateurs politiques oublient, c’est qu’il s’agit de trouver des alliances susceptibles de soutenir un gouvernement en évitant sa censure.

Ainsi, les remarques du genre :

il est inadmissible que le plus groupe le plus petit au Palais Bourbon (LR) remporte le poste de premier ministre,

n’ont aucun sens !

Ce qu’il faut, c’est un premier ministre qui rassemble autour de lui une coalition suffisante pour soutenir son gouvernement.

J’ai imaginé deux coalitions possibles matérialisées sur le graphique précédent :

  1. Une coalition de gauche allant de la France Insoumise à l’aile gauche de la Macronie,
  2. Une coalition de droite allant de l’Aile droite de la Macronie au Rassemblement national.

La coalition de gauche regroupe 259 sièges tandis que la coalition de droite en totalise 289 ce qui correspond à la majorité absolue !

Je vais analyser maintenant la coalition de droite qui semble être d’actualité depuis que la candidature de Lucie Castets a été refusée par Macron.

Ce que beaucoup refusent d’admettre, c’est que le RN, malgré sa mise à l’écart par la classe politico-médiatique, reste bien présent et que, pour qu’il consente à soutenir un gouvernement, il faut qu’il s’y sente représenté même indirectement.

Puisque la classe politique refuse qu’on ait des ministres RN et que le RN, lui-même, ne veut pas y participer, la seule façon que l’équilibre politique soit maintenu est que la parti le plus à droite de la coalition (hors RN), c’est à dire les LR, représente aussi le RN.

Cet équilibre politique est matérialisé, dans le graphique précédent, par les deux flèches pointant les centres de gravité politiques des deux coalitions.

On voit que cette flèche se trouve exactement à la limite entre les LR et le RN.

Il faut donc mettre à jour le graphique en regroupant les députés LR et RN afin d’évaluer le nombre de ministres que pourrait ainsi revendiquer chaque groupe constituant la coalition :

Ce qui donnerait pour les 16 ministre de plein exercice prévus :

Conclusion

Il parait que la première version de gouvernement comprenant beaucoup de ministres LR avait été retoquée par Macron. Force est de constater que pour arriver à la deuxième mouture de gouvernement, Michel Barnier a dû se coucher et laisser à Macron une victoire totale !

La réputation de négociateur hors-pair de Michel Barnier vient d’en prendre un coup !

Alors que la composition de l’Assemblée nationale conduisait à :

  • 6 ministres pour le bloc central et 10 pour les Républicains (représentant aussi le RN),

Barnier est ressorti du bureau de Macron avec :

  • 10 ministres pour le bloc central et 3 pour les Républicains !

Le rejet de la candidature de Lucie Castets avait rendu furieux la gauche …

Comment va réagir la droite en voyant Macron ramasser la mise alors que son camp a subi trois défaites électorales consécutives ? Pas bien, j’en ai peur !

En résumé, c’est un foutage de gueule monumental et une nouvelle preuve du mépris de Macron pour les Français et leurs votes !

D’où la question suivante :

A votre vie, en quelle unité doit-on compter la durée de vie prévisionnelle du gouvernement Barnier ?

En semaines ou en jours ?

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