L’extrême gauche infiltrée par l’Iran des mollahs

Publié par le 22 Oct, 2024 dans Blog | 0 commentaire

L’extrême gauche infiltrée par l’Iran des mollahs

Le parti communiste français a ouvert ses locaux, à plusieurs reprises, à d’importantes personnalités liées à la République islamique d’Iran. Des membres de la France insoumise entretiennent quant à eux des liens avérés avec des activistes palestiniens membres d’une organisation terroriste qui assume sa proximité avec les Gardiens de la révolution islamique.

Avant eux, le parti socialiste avait déjà été la cible d’une tentative d’infiltration iranienne, déjouée par le contre-espionnage français. Révélations sur l’entrisme iranien au cœur de l’extrême gauche française.

Vous venez de lire l’introduction d’un article paru sur Atlantico, l’autre grand vaisseau – après Boulevard Voltaire – de la presse de ré-information.

En voici la suite :

Révélations sur la stratégie d’infiltration de l’extrême-gauche française par la République islamique d’Iran

C’est dans les locaux du parti communiste, dans le 13 ème arrondissement de Paris, que le collectif Palestine vivraannonçait tenir une réunion, le 2 mai dernier, en présence de Salah Hamouri. Cet avocat franco-palestinien de 39 ans, considéré proche du Front de Libération de la Palestine (FPLP), mouvement révolutionnaire marxiste inscrit sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne, est aussi le gendre de l’ex député communiste Jean-Claude Lefort (décédé en juin 2024, ndlr).

Bien qu’il ait nié tout lien avec le FPLP, Hamouri a été condamné, en 2008, à sept ans de prison par un tribunal israélien qui l’a reconnu coupable d’avoir fomenté un projet d’assassinat contre l’ancien grand rabbin d’Israël (selon son avocate, Hamouri aurait plaidé coupable pour obtenir une réduction de peine, ndlr). Il a aussi été proche de Samir Kuntar, un terroriste libanais membre du FPLP, également lié au Hezbollah, la milice chiite libanaise aux ordres de Téhéran. Kuntar, condamné à perpétuité en Israël, en 1980, pour le meurtre d’un père et de sa fillette de quatre ans, a été libéré en 2008 dans le cadre d’un échange, et tué en 2015 par une frappe israélienne en Syrie. Il existe une photo sur laquelle posent les deux hommes, qui laisse peu de place au doute quant à leur relation. On y voit également, à leurs côtés, Ahmad Saadat, le secrétaire général du FPLP.

Il existe encore une photo de Salah Hamouri aux côtés de Bilal Odeh, qui fut condamné en 2002 à 18 ans de prison en Israël, en raison de son appartenance à la branche armée du Front populaire de libération de la Palestine …

Depuis 2013, le FPLP s’est rapproché du Hamas, également classé organisation terroriste par l’Union Européenne, les États-Unis et Israël. Plusieurs de ses miliciens ont d’ailleurs été soupçonnés d’avoir participé au pogrom du 7 octobre en Israël, et d’avoir pris des otages.

Qu’importe. Les accointances terroristes de Salah Hamouri ne l’empêchent pas d’être devenu la coqueluche de l’extrême gauche française, jusqu’à prendre la parole aux côtés de Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, le 24 aout dernier, lors d’une conférence à Valence.

Mathilde Panot aux côtés de Salah Hamouri, avocat franco-palestinien considéré proche du Front de Libération de la Palestine, mouvement révolutionnaire marxiste inscrit sur la liste des organisations terroristes de l’UE

Problème : comme le Hamas, le FPLP est soutenu, y compris financièrement, par la République islamique d’Iran. Ses cadres entretiennent des rapports avec la force al Qods (Jérusalem en arabe, ndlr), l’unité en charge des opérations extérieures du Corps des Gardiens de la Révolution islamique, qui a notamment pour spécialité la guerre asymétrique, le terrorisme, et la stratégie d’influence. Des liens si forts qu’en novembre 2021, Abu Jamal, un porte-parole de l’organisation, qualifiait les miliciens aux ordres de Téhéran de « frères de sang » et de « camarades »

D’où une question : le FPLP jouerait-il le rôle d’agent d’influence de la République islamique d’Iran auprès d’une partie de l’extrême gauche française ?

Nous avons posé la question à Amir Hamidi, un ancien agent spécial irano-américain de la DEA (Drug Enforcement Administration), infiltré au cœur du Hezbollah, considéré comme l’un des meilleurs spécialistes de la République islamique d’Iran et des gardiens de la révolution islamique. Voici ce qu’il nous a expliqué : « malgré son orientation laïque et marxiste, le FPLP a forgé des alliances avec des groupes islamistes, notamment le Hamas et le Hezbollah, sur la base d’objectifs communs de résistance à Israël et d’opposition à l’influence occidentale au Moyen-Orient. Cette approche pragmatique lui a permis de servir de pont entre les forces de gauche et les islamistes, même si leurs fondements idéologiques sont différents. Il a pu jouer un rôle informel en servant de médiateur entre la République islamique d’Iran et certaines formations de gauche, sans que ce soit officiel. »

Téhéran, via le FPLP et ses relais d’extrême gauche en Europe, entendrait ainsi faire pression sur la France comme sur d’autres démocraties européennes, pour qu’à son tour, elles fassent pression sur Israël pour évacuer Gaza, et aujourd’hui, le Liban. Mais bien évidemment aux conditions du Hamas et du Hezbollah …

 

Les réformateurs iraniens font de l’influence en France

Entre 2013 et 2018, les locaux du Parti communiste ont accueilli, à plusieurs reprises, des personnalités membres du courant des « réformateurs » iraniens, tel le sociologue Mohamad Amjad, qui traduit en persan, pour sa chaine YouTube « Paix et Tolérance », des discours sur la Palestine de Rima Hassan, Jean-Luc Mélenchon et Thomas Portes.

11 juin 2017, dans les locaux de la 13ème section du Parti Communiste Français, dans le 13ème arrondissement de Paris, 75 Boulevard Vincent Auriol. Mohamad Amjad – fils d’un religieux iranien -, un sociologue proche des réformateurs. Il traduit en persan des speechs de Rima Hassan sur la Palestine et d’autres personnalités de la France Insoumise, sur une chaîne YouTube « Paix et Tolérance ».

Une autre personnalité, habituée de ces débats, intrigue. Il s’agit de Hassan Ferechtian, un religieux qui était à l’époque employé à l’ambassade de la République islamique d’Iran à Paris. Chargé de l’état civil et de la validation des mariages, il dirigeait aussi la prière du vendredi à la mosquée Beytol Zahra de Neuilly-Sur-Seine, connue à l’époque pour être un lieu de prosélytisme chiite.

Le 2 octobre 2017, dans les locaux de la 13ème section du Parti Communiste Français, dans le 13ème arrdt de Paris. Hassan Ferechtian (avec les mains croisées devant le visage), est un dignitaire religieux et collaborateur de l’ambassade de la République islamique d’Iran à Paris. Il intervient ce jour-là au parti communiste à l’occasion d’une conférence sur Ali Shariati, un théoricien iranien considéré comme l’un des inspirateurs de la révolution iranienne. A ses côtés, Sadighe Vasmaghi, une théologienne iranienne, proche des réformateurs iraniens. À l’extrême gauche, Reza Alijani, écrivain et militant nationaliste-religieux iranien, parfois présenté comme un « shariatiste » (spécilaiste d’Al Shariati).

Yasser Mirdamady

Arman Shahbazi, journaliste d’investigation pour la chaine de télévision iranienne Dorr TV, est un fin connaisseur des réseaux d’influence iraniens. Témoin d’une de ces conférences, il raconte : « celle-ci était tenue à l’initiative de Seraj Mirdamady, cousin du Guide suprême de la République islamique, Ali Khamenei. Mirdamady travaillait officiellement au ministère de l’intérieur iranien, et il fut également le leader des étudiants réformateurs ».

 

Sur les liens entre les réformateurs iraniens et l’extrême gauche, Arman Shahbazi explique : « dans sa guerre contre l’Occident, la République islamique d’Iran ne coordonne pas toutes ses forces de la même manière. Alors qu’elle concentre ses capacités militaires contre Israël avec sa branche conservatrice, elle cherche parallèlement, via sa branche réformatrice, à transformer les universités et le paysage politique français, et occidental, en un champ de bataille permanent, susceptible à terme de détruire notre modèle social. » 

Pas vraiment surprenant. Car les réformateurs iraniens, parfois qualifiés de « modérés » dans les cercles diplomatiques européens, ne sont pas des progressistes. Le nouveau président iranien Massoud Pezeshkian, issu de leurs rangs, est même un proche des Gardiens de la révolution, et un fervent soutien du Hezbollah. Depuis son accession au pouvoir, fin juillet, au moins cent personnes ont été exécutées en Iran.

Arman Shahbazi l’assure : « Il suffit de lire la presse iranienne pour se rendre compte que les électeurs de la France insoumise y sont décrits comme une force pro-iranienne, et des personnalités comme Rima Hassan et Jean-Luc Mélenchon, comparées à des résistants luttant contre l’impérialisme. » 

Mais est-ce suffisant pour les accuser de complaisance, voire d’intelligence, avec la République islamique ? 

Intelligence avec une puissance étrangère 

Pour obtenir un début de réponse, nous avons contacté un ex-employé de l’ambassade d’Iran à Paris, pour lui demander si son pays entretenait une relation suivie avec des élus de l’extrême gauche française. Sous couvert d’anonymat, il nous a assuré que « jusqu’en 2009, l’ambassade ne faisait pas beaucoup d’influence en France, excepté par le biais de ses attachés culturels. Mais c’est à partir de cette année-là, avec l’émergence de la vague verte en Iran qui a mis en avant le courant réformateur, que ça a commencé. Car en matière de politique étrangère, les réformistes iraniens étaient beaucoup plus forts que les conservateurs, la plupart ayant étudié à l’étranger et entretenant des relations solides avec les milieux universitaires (…). Aujourd’hui, la stratégie d’influence iranienne continue d’être conduite à Paris, mais par des radicaux aux ordres d’Ali Khamenei ».  

D’après notre interlocuteur, la fondation Jean Jaurès, proche du parti socialiste, aurait été la cible involontaire, « au début des années 2010, d’une tentative d’infiltration iranienne ». 

Plus récemment, trois élus de la France Insoumise se sont compromis avec des activistes palestiniens, membres d’organisations liées directement ou indirectement à l’Iran. 

Deux jours avant l’attaque terroriste qui a frappé Israël le 7 octobre 2023, Thomas Portes, député de la France Insoumise, se rendait ainsi au Proche-Orient pour y rencontrer Abu Amir Mutasen Eleiwa, l’un des dirigeants d’Humani’Terre, une ONG proche du Hamas, visée par une enquête pour « financement du terrorisme, association de malfaiteurs terroriste criminelle et blanchiment aggravé ». 

Le 9 novembre 2023, la députée Ersilia Soudais conviait la militante palestinienne Mariam Abou Daqqa, membre du bureau politique du FPLP, à se rendre à la projection d’un documentaire, Yallah Gaza, dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, 24 heures avant que cette dernière soit expulsée par les autorités françaises en direction du Caire. 

Le 10 mai, Rima Hassan assistait quant à elle au Forum social maghrébin Maghreb-Machrek qui se tenait à Tunis, auquel participaient des cadres du Jihad Islamique Palestinien (JIP), une organisation terroriste appuyée par l’Iran, ainsi que des représentants du Hamas. 

Mi-aout, la députée européenne était filmée à Amman, en Jordanie, lors d’une manifestation en hommage à Ismail Haniyeh, le chef du Hamas assassiné le 31 juillet à Téhéran. 

Une source qui fut autrefois proche de l’appareil sécuritaire iranien, contactée via une messagerie cryptée, nous l’a certifié : « Oui. La République islamique d’Iran se sert des mouvements de gauche en Europe et en France, en manipulant la cause palestinienne. Car la Palestine est à la fois une question socialiste, et une question islamique. »

Des propos confirmés par Matthieu Ghadiri, dont l’histoire est digne d’une série Netflix (voir notre entretien exclusif). Ce Français d’origine iranienne travaillait pour le contre-espionnage français quand les services secrets iraniens ont tenté de le recruter pour qu’il épie et influence des personnalités du parti socialiste. Avec l’aval de sa hiérarchie, il devient agent double. Il se souvient : « quand j’ai infiltré les services iraniens, j’ai découvert qu’ils avaient 25 ans de retard sur la France (…). Ils m’avaient demandé d’espionner des conseillers de Mitterrand, pour savoir ce qu’ils pensaient de l’Iran ». Son histoire, que nous avons vérifiée auprès d’anciens collègues, ne laisse planer aucun doute : les services secrets iraniens organisent, depuis plusieurs décennies, des opérations de manipulation et d’entrisme au sein de la gauche et de l’extrême gauche françaises. À quelles fins ? Arman Shahbazi prévient : « Il n’y a pas que la situation au Proche-Orient qu’ils instrumentalisent. Ils ont aussi un objectif en France. Ces opérations d’ingérence au plus haut niveau de partis politiques et de la République, comme l’alliance entre l’extrême gauche et les islamistes, rappellent en effet ce qui s’est passé en 1978 (en Iran, ndlr), soit un an avant l’arrivée au pouvoir de Khomeini (…). On observe le même scénario se répéter, mais cette fois, c’est une partie de l’extrême gauche française qui est sous influence de la République islamique d’Iran ». En d’autres termes, les mollahs de Téhéran appliqueraient en France le mécanisme qui les a portés au pouvoir en Iran en 1979, avec l’espoir de faire émerger une nouvelle révolution. 

Si certains élus de LFI et du Parti communiste ont banalisé leur soutien à Salah Hamouri en s’affichant avec lui, il n’en reste pas moins que celui-ci apparait lié, à minima, à différents membres d’une organisation classée terroriste par l’Union Européenne.

Quant à Mariam Abou Daqqa, elle est une militante assumée du FPLP. Enfin, en ce qui concerne Abu Amir Mutasen Eleiwa et son association, différentes enquêtes ont révélé ses activités suspectes en raison de ses transferts de capitaux vers le Moyen-Orient.

Présenter ces personnalités comme des victimes ou des résistants lors de rencontres et de conférences, ne change donc en rien ce qu’elles sont au regard des faits, et des lois internationales. D’autant que les groupes, comme le FPLP, auxquels elles appartiennent ou avec lesquels elles sont en lien avéré renvoient, même indirectement, à la République islamique d’Iran.

Il y a quelques mois, une plainte « pour intelligence avec une puissance étrangère », était ainsi déposée par Avocats Sans Frontières, contre Thomas Portes, Ersilia Soudais et Rima Hassan. Selon les propos de maitre Aude Weill Reynal, que nous avons eue au téléphone puis via email : « Depuis la création de notre association (en 1983), et tout particulièrement depuis le 7 octobre 2023, nous avions déposé de nombreuses plaintes plutôt sur le fondement de la provocation à la haine, la violence ou la discrimination raciales – dans le cadre de la loi sur la presse de 1881 – ou sur celui de l’apologie du terrorisme. Certaines plaintes ont déjà abouti à des condamnations, d’autres sont encore en cours de traitement par le Parquet. Cependant, concernant les faits dénoncés dans notre dernière plainte, il nous est apparu que leurs auteurs avaient largement dépassé l’expression d’opinions, aussi choquantes soient elles, et avaient commis des agissements factuels constitués par des contacts directs avec des personnes appartenant à des groupements terroristes, entités responsables d’actes contraires aux intérêts de la France et de citoyens français -victimes du 7 octobre notamment-. »

Si à notre connaissance, le parquet n’a pas encore donné de suite à cette plainte, la question se pose tout de même de savoir si ces élus français ont fait preuve de naïveté, ou ont conscience d’entretenir des liens avec des membres d’organisations terroristes ou des personnalités liés à la République islamique d’Iran. « S’ils sont naïfs, alors ils ne sont pas à leur place en tant que députés. En revanche, s’ils ont conscience de ce qu’ils ont fait, alors se pose la question de la trahison », conclue Matthieu Ghadiri.

Sans grande surprise, aucun de ceux que nous avons tenté de joindre à la 13eme section du Parti communiste et à LFI n’ont répondu à nos questions.

Dès lors, il apparaît qu’une commission d’enquête, indépendante, permettrait de faire la lumière sur leurs motivations, voire sur les liens financiers éventuels qu’ils entretiennent directement ou indirectement avec le régime iranien.

Une enquête d’Emmanuel Razavi.

Merci de tweeter cet article :





 

Laissez une réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *