Algérie : jusqu’où irons-nous dans l’humiliation ?

Publié par le 26 Jan, 2025 dans Blog | 0 commentaire

Algérie : jusqu’où irons-nous dans l’humiliation ?

Comment est-il possible que la France ne réagisse pas aux camouflets que lui inflige un régime algérien dont la survie n’est due qu’à cette haine de la France qu’il entretient ?

Dans l’affaire Boualem Sansal, on nous a d’abord sommés de ne pas gêner les efforts diplomatiques de la France produits dans l’ombre pour sa libération.

Mais aujourd’hui, deux mois après l’arrestation du franco-algérien, cet argument ne tient plus ! La France ne manque pas de moyens de pression sur l’Algérie, à commencer par les centaines de milliers de visas octroyés chaque année aux Algériens !

Pourtant, on ne compte plus les actes de soumission de la France à l’Algérie depuis l’arrivée de Macron à l’Elysée :

  • En campagne électorale, en 2016, avec la reconnaissance par le candidat Macron que la colonisation fut  un crime contre l’humanité
  • Les dépôts de gerbe devant des monuments à la gloire du FLN,
  • L’immobilisme de la France face au refus algériens de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires à l’exécution des OQTF,
  • Et maintenant, Boualem Sansal abandonné par la France !

Alors, la seule question qui vaille aujourd’hui est celle-ci :

De quelle façon les Algériens tiennent-ils la France, et plus particulièrement Emmanuel Macron, pour que la France se laisse faire ainsi ?

Dans l’affaire de l’hypothèse de la transexualité de Brigitte Macron, on sait que le doute est entretenu par ce séjour que Brigitte Macron prétend avoir fait en Algérie dont on ne trouve aucune trace exceptée celle d’un nommé Jean-Michel Trogneux !

Les Algériens tiennent-ils Macron avec cette affaire ?

L’arrivée de Bruno Retailleau, place Beauvau, a changé les choses et les accords franco-algériens de 1968 pourraient être dénoncés comme le rapporte cet article de Valeurs actuelles :

Accords franco-algériens, le grand revirement :
« Emmanuel Macron a globalement
échoué en matière diplomatique »

Tandis que gauche et droite réaffirment leurs positions contraires, le centre revoit sa copie en faveur de la remise en cause des accords de 1968. Une bascule opportuniste pour coller à la volonté de la majorité des Français.

Le revirement de Gabriel Attal sur l’accord franco-algérien, dans le sillage de Bruno Retailleau, démontre que le vent électoral a tourné. © ANTONIN BURAT/LE PICTORIUM/MAXPPP|

Deux hommes que tout oppose, dans le même aéroport d’Alger à deux mois d’intervalle. Le 16 novembre 2024, Boualem Sansal, écrivain franco-algérien critique du régime d’Abdelmadjid Tebboune, est arrêté sur le tarmac et traîné en prison. Jeudi 9 janvier 2025, Boualem N., “influenceur” algérien pro-Tebboune – mieux connu sous son pseudonyme Doulaemn – résidant en France et narcotrafiquant multirécidiviste qui cumule onze ans d’emprisonnement, est renvoyé vers l’Hexagone malgré son expulsion le même jour pour ses appels au meurtre d’opposants algériens au régime de Tebboune diffusés sur TikTok.

En emprisonnant arbitrairement Boualem Sansal, « l’Algérie que nous aimons tant […] entre dans une histoire qui la déshonore », assène Emmanuel Macron devant les ambassadeurs français réunis à l’Élysée, le 6 janvier. En interdisant de territoire son ressortissant, la voilà qui « cherche à humilier la France », martèle Bruno Retailleau vendredi 10 janvier.

D’un cas isolé, le ministre de l’Intérieur fait une démonstration du rapport de force entre Paris et Alger.

Il y a deux ans, Boualem N. aurait juste eu une interdiction de réseaux sociaux, basta !

constate un intime du ministre. L’enjeu dépasse largement “l’influenceur”. Au fond, Beauvau accorde moins d’importance à l’expulsion d’un homme – « on ne parle pas d’un terroriste ! », rappelle-t-on – qu’à obtenir la restriction du régime favorable aux Algériens définissant leurs conditions de circulation, de séjour et de travail en France régi par l’accord du 27 décembre 1968. Une semaine après sa nomination au gouvernement de Michel Barnier, le 29 septembre 2024, Retailleau affirmait sa volonté sur LCI :

Cet accord est déséquilibré, on doit avoir le courage de le mettre sur la table.

Le prétexte est désormais tout trouvé.

​Ce 10 janvier, Retailleau trouve un soutien inattendu. À 18 heures, le Figaro publie sur son site une tribune de Gabriel Attal.

Face aux provocations incessantes, il faut dénoncer l’accord franco-algérien de 1968,

tonne l’ex-Premier ministre. L’idée de rebondir sur “l’affaire des influenceurs” trottait dans sa tête depuis plusieurs jours.

Opportunisme de la part du chef de Renaissance ? « Tant mieux », se réjouit un proche de Beauvau. C’est la preuve que le vent souffle en son sens. Gérald Darmanin, qui avait posé une gerbe tricolore en hommage aux « martyrs » du FLN le 8 novembre 2020, rejoint la danse. Sans surprise, le Rassemblement national et l’Union des droites pour la République (UDR) d’Éric Ciotti s’engouffrent dans la brèche.

​Le 7 décembre 2023, Les Républicains, le RN et Horizons avaient voté conjointement pour la dénonciation de l’accord, en vain. Gabriel Attal et ses troupes macronistes avaient rejeté massivement la proposition.

C’est quand même dingue tous ces gens qui changent totalement d’avis en un an,

raille-t-on chez Marine Le Pen. Renaissance basculant, le camp du “pour” est donc majoritaire, en théorie, à 54 %.

​Les “atermoiements” de Macron et la préférence étrangère à gauche

​De quoi faire les affaires de Retailleau et d’Attal. Les deux hommes, qui ont déjeuné ensemble fin décembre et projettent de remettre le couvert dans les prochaines semaines, ont trouvé un terrain d’entente régalien, forts d’échanges réguliers. Quitte à ce que d’autres, au centre, y perdent des plumes. Peu après la parution de sa tribune, l’entourage de Gabriel Attal reçoit un appel. Au bout du fil, l’équipe rapprochée de Jean-Noël Barrot l’interpelle, penaude :

Il faudrait qu’on parle du sujet sur le fond, c’est plus complexe que ça.

​Si le député des Hauts-de-Seine ne jette pas la pierre au ministre des Affaires étrangères – les deux hommes ont pris un café fin décembre et entretiennent de bonnes relations –, son texte renvoie de facto aux lacunes du Quai d’Orsay. Beaucoup, en Macronie comme ailleurs, jugent sa politique en la matière « incompréhensible et confondante ».

Les plus honnêtes expliquent, non sans crainte, qu’elle est moins la faute d’un seul homme que celle de toute une administration endoctrinée. Un élu Ensemble pour la République s’émeut même que ses amis diplomates au “Quai”, bien que « gauchistes » patentés, se disent « choqués par l’orientation idéologique pro-arabe, propalestinienne, pro-algérienne » du personnel.

​Raison pour laquelle Bruno Retailleau outrepasse son champ d’action pour empiéter sur celui du domaine réservé du président de la République. C’est la goutte d’eau de trop pour Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron depuis 2019, soutien de la première heure et confident du soir, qui remet sa démission mûrement réfléchie à l’Élysée. Pour le pire ou pour le meilleur ?

Emmanuel Macron a globalement échoué en matière diplomatique, concède un “marcheur” de la première heure. Peut-être parce qu’il était mal conseillé ! 

Et ses prédécesseurs ? Voilà des décennies que le discours français concernant l’Algérie est illisible. Jacques Chirac ? « Une ligne incompréhensible », condamnent des élus de droite. Son successeur ? « Hyperdécevant », regrette un sarkozyste convaincu. François Hollande ? « Vendu au programme Terra Nova [think tank “progressiste” comme il se définit sur son site, NDLR]. »

Néanmoins, si la plupart des connaisseurs dénoncent les « atermoiements » d’Emmanuel Macron – et ne digèrent pas sa sortie sur la colonisation comme « crime contre l’humanité » durant la campagne de 2017 –, tous se félicitent de la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, geste fort et inédit, intimement lié au dilemme algérien.

​Une « provocation » vis-à-vis d’Alger, tonne à l’Assemblée Bastien Lachaud, élu La France insoumise de la 6e circonscription de Seine-Saint-Denis. De l’art, à gauche, d’être constant dans la préférence étrangère. Les rituels de courtisanerie, les numéros de contorsion des cadres insoumis vis-à-vis du pouvoir algérien s’intensifient sans vergogne.

La Mecque des révolutionnaires et de la liberté est et restera l’Algérie,

jurait ainsi l’eurodéputée Rima Hassan l’été dernier, dressant un parallèle nauséabond avec le « régime fasciste » de Tel-Aviv. C’est qu’il y a un électorat à choyer.

​Quand Alger accuse par trois fois « l’extrême droite » d’avoir fomenté “l’affaire des influenceurs” dans un communiqué du 11 janvier, les troupes mélenchoniennes reprennent en chœur ce discours, à l’image du député des Bouches-du-Rhône Sébastien Delogu, sur X, le 13 janvier :

Les nostalgiques de l’OAS sont de sortie pour cracher.

Trois jours plus tard, Jean-Luc Mélenchon s’étrangle de rage :

Nous ne voulons pas la guerre avec l’Algérie !

Quand bien même Alger n’y a jamais mis un terme.

Victor Eyraud pour Le Club de Valeurs actuelles.

Merci de tweeter cet article :





Laissez une réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *