Justin Trudeau, le premier ministre du Canada depuis 2015, est désormais sur un siège éjectable.
Grand ami – et plus car affinité – d’Emmanuel Macron, Justin Trudeau partage avec lui le même rejet !
Y a t-il un rapport avec l’arrivée prochaine de Donald Trump – et d’Elon Musk – à la Maison Blanche ?
Cela n’est pas impossible, tant les deux hommes sont diamétralement opposés sur tous les sujets !
Justin Trudeau est probablement le chef de l’Etat le plus progressiste en poste aujourd’hui. Il s’est fait le promoteur en chef de l’inclusivité et c’est l’idole de la communauté LGBT.
Les lois sociétales votées sous son mandat sont les plus « avancées » de la planète et, ont donné au Canada, le statut de laboratoire d’essai du progressisme le plus extrême.
Dans cet article, la Sélection du jour, pointe les dérives des lois canadiennes sur l’euthanasie que les parlementaires français feraient bien d’analyser avant de voter la future loi sur l’euthanasie et le suicide assisté !
L’euthanasie est hors de contrôle
au Canada depuis sa légalisation
La question du « droit à mourir » est présentée comme un progrès dans de nombreux pays occidentaux. Elle est discutée au Royaume-Uni et Emmanuel Macron s’est engagé à ce qu’elle revienne à l’Assemblée nationale au début de 2025. Or, la situation au Canada (où l’euthanasie est légale depuis 2016) est peu évoquée – alors que la législation semble incapable de contrôler la pratique …
Le Canada est un pays « en avance » pour les promoteurs du « droit à mourir ». Si le pays de l’érable n’est pas le premier à avoir légalisé ce « droit », la politique canadienne est particulièrement libérale en ce sens qu’elle permet l’euthanasie active comme le suicide assisté depuis 2016. La boîte de Pandore a été ouverte dès le début, selon les opposants : on note que les personnes les plus pauvres, les plus fragiles socialement sont surreprésentées parmi les candidats à une mort programmée (voir LSDJ 1780). Le lanceur d’alerte Alexander Raikin a dénoncé la faiblesse et la subjectivité des garde-fous législatifs. Les médecins pratiquant le « droit à mourir » sont – théoriquement – soumis aux dispositions du droit pénal et risquent de lourdes peines de prison si les procédures ne sont pas parfaitement respectées. Mais Raikin a obtenu des documents montrant plus de 400 cas de violations apparentes, juste dans l’État de l’Ontario (le plus peuplé du pays, où se situent les capitales politique – Ottawa – et économique – Toronto). Or, non seulement les autorités ont caché ces informations, mais en outre aucune plainte n’a été déposée par leurs soins contre les médecins suspectés de manquements.
Le cadre législatif impose aux praticiens de soigneusement évaluer l’éligibilité des demandeurs, de prévenir tout abus et de rapporter officiellement chaque demande et chaque décès. Les autorités médicales de l’Ontario – le patron des médecins légistes, en particulier – ont répété publiquement leur totale confiance dans les procédures en place. Des comptes rendus de réunions privées – qu’Alexander Raikin a obtenus avec l’aide de trois médecins qui ont gardé l’anonymat – donnent une tout autre version. Rien qu’en 2023, le bureau du chief coroner (le patron de la médecine légale) de l’État de l’Ontario a noté de graves inquiétudes sur le respect des procédures par un quart des médecins pratiquant l’euthanasie. Les quelque 428 cas problématiques recensés par ce même bureau depuis 2018 vont d’un manque de contrôle de la part du médecin pour vérifier que le patient remplissait les critères imposés, jusqu’à des doutes sur le consentement en pleine conscience du patient. Or, les autorités médicales de l’Ontario ont choisi de ne rien rendre public et n’ont pas intenté la moindre action en justice. On s’est contenté de « discussions » avec les médecins pointés du doigt. D’après la Cour suprême canadienne, les autorités médicales ont la responsabilité de protéger les plus vulnérables pour qu’ils ne soient victimes ni d’abus ni d’erreurs. En réalité, pointe Raikin, ces mêmes autorités ont surtout servi de paravent protecteur pour les fournisseurs de la « mort sur ordonnance »… Il ne s’agit pas de « dérive » : les problèmes ont commencé dès que l’euthanasie a été autorisée, en 2016. Une règle exige que le médecin déclare au pharmacien la raison des médicaments commandés : cela n’a été fait que dans 61 % des cas la première année ! Un autre garde-fou imposait jusqu’en 2021 un délai de 10 jours d’attente entre la demande du « patient » et l’administration de produits létaux. Une flexibilité était accordée si le demandeur était sur le point de perdre conscience ou en agonie, une marge censée répondre à des cas exceptionnels. La réalité est différente : plusieurs déclarations justifiaient l’administration rapide des produits létaux à cause de « demandes répétées » de la personne, ou encore « de problèmes pratiques comme des conflits avec d’autres événements familiaux »…
En 2018, le patron de la médecine légale de l’Ontario a voulu mettre un cadre pour mieux traiter les abus visiblement bien plus nombreux que prévu … Un système d’alerte de niveaux 1 à 5 a été établi pour classer les manquements des professionnels de la santé. Raikin note que le niveau 5, qui impose une dénonciation en justice, n’a jamais été retenu – malgré quelques témoignages épouvantables. Dans les rapports qui ont « fuité », un cas est qualifié par le chief coroner lui-même « d’horrible ». Un médecin s’est trompé dans les médicaments et les doses, provoquant des souffrances insoutenables, et il a quitté sa victime (il semble juste d’utiliser ce terme ici) et ses proches pendant 2 heures avant de revenir avec d’autres produits… Quelles conséquences ? Un « niveau 4 » seulement, et un rapport à l’ordre des médecins de l’État. Résultat : ce médecin pratique toujours, mais n’est plus habilité pour l’euthanasie ou le suicide assisté…
Les comptes rendus ayant fuité font remonter des chiffres alarmants … 15 % des cas impliquant des personnes qui n’étaient pas atteintes d’un mal incurable ne respectaient pas le délai de 90 jours imposé depuis 2021. Par exemple : on a administré des doses létales à une personne 71 jours après la demande officielle. 19 jours plus tôt que demandé par la loi, parce que « son épouse avait des impératifs pratiques »… Ce délai de 90 jours est censé permettre l’intervention de spécialistes pour juger de la condition du « candidat ». Or, on trouve aussi plusieurs cas douteux où le médecin habilité à pratiquer l’euthanasie se défend en arguant qu’il n’avait pas l’expertise pour évaluer précisément la situation – tout en reconnaissant qu’il n’avait pas demandé l’intervention de confrères. Car la pression de la famille était trop forte …
Le cadre législatif canadien sur l’euthanasie révèle des failles graves dans sa mise en œuvre. Les autorités semblent davantage préoccupées par la protection des praticiens que par le respect des procédures ou la justice pour les victimes d’abus.
Ludovic Lavaucelle pour la Sélection du Jour.
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