Reconquête dame le pion au Rassemblement national !

On se rappelle, qu’en janvier 2017, Marine le Pen avait fait le pied de grue, en bas de la Tour Trump à New-York pour tenter, sans succès, de rencontrer Donald Trump.

Marine Le Pen ne va t-elle pas de subir un deuxième affront quand on observe qu’elle n’est toujours pas invitée à la cérémonie d’investiture de Donald Trump, le 20 janvier prochain, alors que Sarah Knafo et Eric Zemmour le sont ?

Elle devrait peut-être s’interroger sur les raisons des différences de traitement appliquées au Rassemblement national et à Reconquête.

Car il est patent que Trump est bien plus proche, idéologiquement, d’Eric Zemmour que de Marine Le Pen. D’une part, sur le plan économique où le RN se positionne carrément à gauche alors que Trump est un libéral. Mais aussi sur le plan identitaire où Trump doit trouver le RN bien mollasson dans ses positions sur l’immigration.

Voici un article traduit de Politico qui décrit les enjeux de cette investiture pour l’extrême droite française :

Le chef de l’extrême droite française Eric Zemmour
assistera à l’investiture de Trump, laissant
Marine Le Pen se démener pour tenter d’être invitée

L’expert devenu homme politique pourrait être un allié potentiel pour le président élu et Elon Musk alors que le milliardaire de la technologie s’implique davantage dans la politique européenne.

Le militant d’extrême droite français Eric Zemmour et sa compagne, la députée européenne Sarah Knafo, ont tous deux accepté des invitations à la cérémonie d’investiture du président élu américain Donald Trump plus tard ce mois-ci, selon trois personnes proches du couple et au courant des discussions du couple avec l’équipe Trump.

Ces invitations représentent un embarras potentiel pour le Rassemblement national, le plus grand parti d’extrême droite français, les privant d’une opportunité potentielle d’établir des liens avec la nouvelle administration et, potentiellement, de s’attirer les faveurs d’Elon Musk, l’allié de Trump, alors que le milliardaire de la technologie s’engage plus profondément dans la politique européenne.

Marine Le Pen, la dirigeante de longue date du Rassemblement national et visage de l’extrême droite française, n’avait pas reçu d’invitation lundi, selon l’un de ses collaborateurs. Cependant, l’assistant, qui a bénéficié de l’anonymat pour des raisons de protocole, n’a pas confirmé si elle l’accepterait.

On ne sait pas exactement à quelle partie de l’investiture Zemmour et Knafo ont été invités ni qui exactement les a contactés. POLITICO a contacté l’équipe de transition de Trump pour obtenir des commentaires.

Même si, à première vue, Trump et Le Pen semblent issus du même moule politique, mêlant protectionnisme à l’ancienne et programme populiste anti-immigration, le duo n’a jamais vraiment réussi à s’entendre comme le président élu l’a fait avec d’autres politiciens européens de droite, comme le Hongrois Viktor Orbán ou l’Italienne Giorgia Meloni.

Contrairement à Le Pen, Zemmour et Knafo défendent tous deux une vision économique libérale plus proche de celle d’Elon Musk, qui a secoué ces dernières semaines la politique européenne traditionnelle en intervenant dans les affaires intérieures du Royaume-Uni, de l’Italie et de l’Allemagne, où il a soutenu l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) lors des élections anticipées du mois prochain, malgré les difficultés du parti à se débarrasser des accusations de sympathies nazies.

Curieusement, Elon Musk n’a encore rien dit publiquement sur la France. Le patron de SpaceX, Tesla et X a assisté à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame le mois dernier avec Trump, et le président français Emmanuel Macron tenterait apparemment de faire pression sur le duo pour qu’il participe à son sommet sur l’intelligence artificielle à Paris en février.

L’invitation de Zemmour pourrait s’avérer être un coup politique pour un personnage dont l’influence a considérablement diminué depuis que sa campagne éclair pour la présidentielle de 2022 a fait la une des journaux. Zemmour avait même déclaré à l’époque qu’il recevait des conseils de Trump. Mais lorsque le premier tour du scrutin est finalement arrivé, le controversé expert devenu politicien n’a récolté qu’un maigre 7 % des voix.

Depuis, Sarah Knafo, seule député européen du parti de Zemmour, Reconquête, au Parlement européen, soutient avec enthousiasme le retour de Trump à la Maison Blanche et cultive des contacts avec son équipe. Sarah Knafo a assisté à un événement organisé par Trump aux États-Unis en octobre.

Pour Marine Le Pen, le souvenir de sa tentative humiliante de rencontrer Trump à New York en 2017 est peut-être présent, mais d’autres enjeux sont en jeu pour le Rassemblement national.

Le président américain a juré d’instaurer des droits de douane qui pourraient déclencher une guerre commerciale avec l’Union européenne, qui porterait préjudice à la fois à l’économie française et aux moyens de subsistance des ouvriers qui votent pour le Rassemblement national.

Le style erratique du président élu entre également en conflit avec les tentatives de Marine Le Pen de rendre le parti plus fréquentable.

Le Rassemblement national est néanmoins en train de constituer une délégation de politiciens qui se rendraient à Washington, qu’ils reçoivent ou non des invitations officielles.